Manœuvres Affaire Mme Kontchou et Hiol : Mefire Oumarou et Augustin Kontchou Kouomegni entre en scène

Depuis le 23 juillet 2012, date de la mise en détention provisoire de la deuxième épouse de l’ancien ministre de la communication, le maire de Massok-Songloulou et par ailleurs époux d’une magistrate de 4e grade à la cour d’Appel du Littoral et six de leurs complices, des tractations pour la libération de deux premiers se multiplient.

L’ancien bâtonnier Charles Tchougang, conseil de Mme Françoise Puene épouse Kontchou Kouomengni, en détention provisoire à la prison centrale de Douala depuis le 23 juillet 2012 pour une épineuse affaire d’Etat de faux et usage de faux en écriture publique et utilisation des sceaux de la République a introduit récemment une demande de mise en liberté provisoire qui n’a pas prospéré. C’était à la demande de l’ancien ministre Augustin Kontchou Kouomegni qui a déjà effectué plusieurs voyages sur Douala depuis le transfert de son épouse de la Direction régionale de la police judiciaire du Centre pour le parquet du Tribunal de grande instance de Douala (Tgi).

Pendant ses séjours dans la capitale économique, l’éminent professeur de droit a mis toute sa science à contribution auprès des avocats de son épouse afin d’obtenir sa libération. Il comptait sur l’entregent de son épouse pour rebondir qui, dit-on serait très introduite dans les cercles du pouvoir. Et pour cela, il n’a pas lésiné à mener des démarches très serrées en haut lieu où à faire valoir son statut d’ancien membre du gouvernement et même à utiliser son entregent auprès de ses anciens étudiants en droit, afin d’obtenir la libération provisoire de son épouse. Ce qui permettrait à cette dernière de comparaître libre. Mais aussi d’actionner les leviers qu’elle compte dans le sérail pour faire éteindre cette affaire.

Tous ses proches n’en reviennent pas de savoir que « Mamy Nyanga » comme on l’appelle affectueusement, devrait passer un mois dans les cellules infectes de la prison centrale de Douala. Même le quartier des femmes de cette prison connait un cadre pas du tout austère à la faveur d’un projet de construction qui a mis à neuf cet espace exclusivement réservé à la gent féminine. Et pour cause, « Mami Nyanga » tutoyait les personnalités au sommet de l’Etat qui se bousculaient à son bureau. Aussi bien des femmes que des hommes, émanant aussi bien du civil que de l’armée. Malheureusement, tous les efforts déployés jusqu’ici n’ont pas produit les résultats escomptés.

Toutes ses relations et celles de son époux évitent de se mêler de cette épineuse affaire qui pourrait au passage les éclabousser et mettre leur carrière en péril. Mais pour lui permettre de garder le moral, elles essaient tant bien que mal de la rassurer que si d’aventure elles n’arrivaient pas à la sortir de cet enclos au niveau de l’instruction, elles y arriveront néanmoins devant le juge de siège. Un espoir même illusoire, qui lui a permis depuis quelques semaines de retrouver le moral.

« Mamy Nyanga » une lionne en cage

On se souvient que dès qu’elle a été conduite à la prison centrale de Douala, elle a fait trois crises répétitives qui ont inquiété le personnel sanitaire de l’infirmerie de fortune de cette maison d’arrêt. Heureusement, il y eut plus de peur que de mal. Certaines langues avaient même insinué que c’était un subterfuge savamment monté pour obtenir de l’intendant principal des prisons, le Dr Amougou, une dérogation spéciale afin d’être internée dans un hôpital de la place. Sortie du choc émotionnel des premiers jours, elle a retrouvé le sourire. On la croise dans la cours commune en compagnie de l’ex-Dg de la Scdp, Jean Baptiste Nguini Effa avec qui elle échange des accolades langoureuses à faire languir plus d’un. Suscitant au passage des commentaires tendancieux.

Mais aussi on remarque qu’elle reçoit aussi des visites qui attestent de son influence dans les sphères politico-socio-économico-culturelles. Au regard des allégeances que lui font ces visiteurs. Aux dernières nouvelles, ses hommes-liges ont mis en place un nouvel argumentaire. En effet, deux de ses complices, détenus dans cette affaire, sieurs Ateba et Amougou ont décidé d’endosser le délit pour lequel, elle est poursuivie. Seulement, pour les magistrats, il n’a jamais été question qu’elle est l’auteur de ce faux et usage de faux en écriture publique et utilisation des sceaux de l’Etat. Mais d’être un commanditaire passif ou actif.

Parce que pour les fins limiers de la police, pour que la machine (constituée de Amadou Tanko, (le fils de son père), Diffo Kamga, Eugène Ymelé Théophile Nathan Kona, Amougou et Ateba) qui a sorti des laboratoires très spéciaux des documents sur entête de la présidence de la République et avec la signature du Secrétaire général de cette haute structure de l’Etat, autorisant l’exonération du dédouanement des tracteurs se mette en branle, il a bien fallu qu’il ait une demande. Et certainement que cette collaboration n’était pas la première du genre. Il est question de remonter la filière. Et démanteler tout le réseau dans lequel on retrouverait également des officiers supérieurs de l’armée camerounaise. Méfiré Oumarou et Ngam Ousmanou dans le viseur

Pour preuve, si besoin était encore, il y a en détention depuis le premier jour, sieur Pierre Mbianda, cadre au Ministère des Transports. On sait aussi que le ministre délégué auprès du ministre des Transports, Mefire Oumarou y est mêlé. Du temps où il était encore Secrétaire d’Etat dudit ministère, il avait court-circuité ce dossier pour le traiter personnellement. Il s’agissait d’une vraie-fausse lettre de demande d’exonération du gouvernement chinois. Et par la suite dans une diligence légendaire, il y avait donné une suite favorable. Qu’est-ce qui avait motivé Méfiré Oumarou ? Est-ce la proximité qu’il avait tissé avec Françoise Puene, épouse Kontchou Kouomegni du temps où il était à la Cncc et elle au Pad ? Etait-ce l’appât financier qui avait été flatteur ? Où alors véritablement l’argument évoqué dans la vraie-fausse lettre de demande d’exonération du gouvernement chinois ?

Dans laquelle, il lui était demandé d’intercéder auprès du Ministère des Finances et de la Direction des Douanes afin de bénéficier d’une exonération. Parce que les machines (qui étaient en fait des tracteurs) étaient destinées à la création d’une usine de transformation locale du bois et devrait générer près de 1000 emplois. Difficile de jouer les mages. Mais pour les fins limiers de la police, une nouvelle piste est entrain d’être explorée. Le Maire de la Commune de Massok-Songloulou, Paul Hiol, importateur des tracteurs a sollicité la société de transit Transimex, dont le Pdg est Ngam Ousmane. Ce dernier est de la même aire géographique que le ministre délégué aux Transports. Ce qui pourrait justifier la volonté du ministre Méfiré Oumarou de voler au secours d’un co-villageois.

Seulement au sein des transitaires, il se susurre que la société Transimex serait une société écran de Mefiré Oumarou depuis le temps où il était dans le management de la Cncc. Et qu’au pire des cas, il y serait actionnaire. Pour le soutenir, on rappelle que Ngam Ousmane était dans un passé récent, antiquaire. Après y avoir fait ses armes, il s’est lancé dans le transport des marchandises par camions avant de se reconvertir comme par un tour de passe dans le transit. Certainement que les jours à venir nous diront. Puisqu’on annonce que dans la même affaire on pourrait grossir les effectif avec les interpellations des personnes qui sont encore en liberté à l’instar de Ngam Ousmane. Quant à Méfiré Oumarou, les fins limiers de la police soutiennent que seul le juge d’instruction décidera de son sort.

Car, il devrait passer inéluctablement à l’instruction. Certaines indiscrétions font état de ce que sachant sa chute prochaine, Méfire Oumarou qui a reconnu avoir signé les documents incriminés sans avoir l’aval de son ministre, aurait engagé une campagne médiatique pour diaboliser le patron du département ministériel des transports dont il est le ministre délégué. Il n’aurait pas apprécié que son chef hiérarchique se réjouisse sous cape de ses malheurs.

Flash back

Pour comprendre le rôle jouer par toutes les parties jusqu’ici interpellées et même celles qui sont encore en liberté, il faut remonter à un partenariat que Paul Hiol, businessman au propre comme au figuré, signe avec les chinois pour exploiter des terres agraires dans la région du Sud. Les partenaires chinois ont un apport financier et matériel. C’est ainsi qu’ils lui allouérent une vingtaine de tracteurs pour une agriculture mécanisée de grande échelle. Paul Hiol a pour apport de les dédouaner. La taxe douanière est si forte (près de 150 millions Fcfa) que Paul Hiol n’y parvint pas. Les engins mettent plus de temps que prévu au parking. Et devraient normalement être vendus aux enchères.

Curieusement ce ne sera pas le cas. Toutefois, les pénalités de stationnement sont portées à 100% et ajoutées à la surestarie, il est réclamé une bagatelle somme de 470 millions Fcfa. Si on y met en plus la taxe douanière, Hiol devra débourser près de 800 millions Fcfa. C’est alors qu’il fait la connaissance d’un cadre au ministère des Transport, Pierre Mbianda. Ce dernier dit connaitre une société de transit très cotée, Transimex. Ces actionnaires ont de solides entregents au sommet de l’Etat et au ministère des Transports. C’est alors que le réseau se met en branle et une femme d’affaires puissante doublée de son statut d’être l’épouse de Kontchou Kouomegni est sollicitée.

Sur ces entrefaites, Mme Françoise Kontchou Koumegni entre en scène et va réclamer à Paul Hiol la rondelette somme de 100 millions Fcfa pour dédouaner ses tracteurs. Les deux parties s’accordent sur un montant de 30 millions Fcfa. Le calcul est vite fait, et il gagne au change une économie de plus de 770 millions Fcfa qu’il peut réclamer à ses partenaires ou faire valoir pour gonfler ses parts d’actions. C’est alors qu’il lui est demandé par ailleurs d’obtenir des autorités chinoises une lettre adressée au ministre des Transports lui demandant d’intercéder auprès du Ministère des Finances et de la Direction des Douanes afin de bénéficier d’une exonération. Dans la correspondance y relative, il soutiendra que les machines roulantes sont destinées à la création d’une usine de transformation locale du bois et vont générer près de 1000 emplois.

Curieusement sans se référer à sa hiérarchie, Mefiré Oumarou, Secrétaire d’Etat au Mintransport à l’époque des faits se saisit du dossier et satisfait à la doléance du vrai-faux gouvernement chinois. La célérité avec laquelle il traite le dossier laisse dubitatif sur son innocence.Par la suite, Tankou Amadou Fils entre en scène et déroule son artillerie. Leur mission est de produire les lettres avec entête, sceaux de la République et signature du Secrétaire général de la présidence de la République donnant ordre au Minfi d’accorder les exonérations. Le pot au rose est découvert alors que Mme Kontchou Kouomegni née Françoise Peune alias « Mamy Nyanga » est déjà parvenue à faire dédouaner les engins et à les livrer à Paul Hiol. Son malheur, elle va nier tout en bloc. N’ayant pas de preuve matérielle pour la mettre aux arrêts, Paul Hiol étant devenu entre temps introuvable. Seulement, les fins limiers de la police judiciaire vont retrouver un chèque de 30 millions Fcfa que lui avait remis Paul Hiol en garantie et va lui remettre 20 millions Fcfa en espèces sonnantes et trébuchantes que son frère cadet a déchargé dans les services de la société de Tp du Maire de Massok Songloulou. A nouveau convoqué pour répondre de cette transaction, elle affirmera que c’est une vieille dette dont Paul Hiol s’acquittait.

Ce mensonge ne va pas prospérer lorsqu’indifféremment, le Maire de Massok Songloulou, Paul Hiol, époux de Mme Hiol magistrate de 4e grade à la Cour d’appel du Littoral va sortir de sa cavale et sera auditionné. C’est alors que la police décide de mettre aux arrêts les trois piliers de l’affaire, Pierre Mbianda, le cadre du Mintransport, Mme Kontckou Kouomegni, née Puene Françoise, businesswoman, propriétaire de l’hôtel Franco et Paul Hiol, opérateur économique et maire de Massok-Songloulou.

© Aurore Plus : André Som




01/09/2012
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