MANIPULATION: Une vraie fausse lettre de Marafa secoue la République

YAOUNDE - 01 OCT. 2012
© Thierry Djoussi | La Météo

Le brûlot prétendument attribué à l'ex ministre d'Etat, condamné à 25 ans d'emprisonnement ferme, pêche par deux Incongruités majeures: son style brouillon et le copié collé bancal des contrevérités autrefois répandues sur le compte du président Biya.

Grace à Paul Biya, Marafa Hamidou Yaya, c'est près de six ans comme secrétaire général de la présidence de la République, et près de dix ans à la tête du ministère de «l'intérieur», pour ne citer que ses fonctions ultra stratégiques dans l'appareil d'Etat. Un homme qui a le ventre aussi plein de secrets d'Etat peut-il être le vrai auteur d'un torchon racoleur, rabâcheur et vide de preuves?

La réponse ne peut qu'être négative. En effet, hier dimanche, la rumeur d'une lettre ouverte de «Marafa» a enfiévré la plupart des rédactions du pays. La Météo, alertée par ses sources d'information, est in fine rentrée en sa possession du fameux document aux alentours de 24h. Las! Après lecture et relecture, un constat amer se dégage' la lettre se situe aux antipodes des cinq précédentes par son style chétif, archaïque et à la limite sauvage. Autre bizarrerie: les accusations ou ce qu'il en tient lieu sont un «réchauffé» aussi stupide que maladroit des faits imaginaires imputés jadis au chef de l'Etat du Cameroun par des Ong et certains médias occidentaux, en mal de négrerie. La ficelle est trop grosse pour prendre. La lettre, aussi bien dans sa version anglaise que française, n’a de Marafa que le nom. Une imposture qui suscite au moins une analyse.


Partisan zélé ou coup bas.

La condamnation, en premier ressort, de l'ancien secrétaire général de la présidence de la République à 25 ans de prison a enterré les illusions de libération chez bon nombre de ses partisans. Vue sous cet angle, la lettre non datée, contrairement aux premières autres, pourrait être le fait d'armes d'un pro-Marafa zélé, furieux de la condamnation de son «président» et plein de haine contre le chef de l'Etat, présenté par certains esprits malveillants comme le bourreau du peulh. La reprise machinale des attaques bon marché, qui pullulent d'ailleurs sur la toile, contre le président Biya trahit de facto un exercice de profane, à qui aucun dossier d'Etat n'a jamais été confié.

Rappelons que le 22 septembre dernier, cet ancien ponte du régime a été déclaré coupable par le tribunal de grande instance des faits de complicité de détournement de près de 21 milliards FCFA, somme d'argent destinée à l'achat d'un avion pour les déplacements du chef de l'Etat. ll a écopé, ainsi que ses co-accusés que sont Fotso, ancien Adg de la Camair et Assène Nkou, ancien député... de 25 ans d'emprisonnement. L'affaire a été portée à la cour de cassation. Le feuilleton se poursuit donc!

Bon à savoir: l'ancien ministre d'Etat n'est ni le premier, ni le dernier à être condamné par la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics initiée par le chef de l'Etat et soutenue par les Camerounais. Ceux qui pensent donc que le pays doit être mis à feu et à sang parce que Marafa a été arrêté et condamné se trompent. Ou alors les vrais auteurs de ce document visent à ce que les pouvoirs publics durcissent les conditions de détention de Marafa. Dans un cas comme dans l'autre, ils sont nombreux, ceux des observateurs qui soutiennent que des milliards de nos francs sont sortis des caisses de l'Etat depuis déjà près de dix ans, pour l'achat d'un avion présidentiel. Jusqu'à ce jour, il n'y a toujours ni avion, ni argent.

Hormis la forme qui laisse à désirer, les fautes d'orthographe et les multiples contresens alertent tout observateur averti sur une imposture rocambolesque. Jugez-en par vous-même!


... un extrait de la "lettre de Marafa"

«Après le coup 'avorté de 1984, les ben ont célèbres (sic) et créé un Conseil de guerre tribale «Essingan» dirigé par Joseph Owona qui positionne systématiquement Béti membres du clan à des endroits stratégiques tout en le gouvernement (sic), les forces de sécurité et l'économie et du clan. En 1987, un larbin de votre régime professeur Hubert Mono Ndzana accuse le Bamiléké du «fascisme ethno» pour soi-disant tentative de contrôler toutes les zones stratégiques du pays. Comme sacrilège que cela puisse paraître, le clergé Béti patauge dans les combats ethniques, lorsqu'en 1987 50 Béti prêtres dans le diocèse de Douala a envoyé une lette (sic) pour le Vatican pour protester contre la nomination d'un évêque Bamiléké dans leur diocèse, alléguant que les Bamiléké prêtres encouragent leurs membres de la tribu de monopoliser l'église catholique et être composée de membre de la tribu Bamiléké.

Je va (sic) continuer en mon pouvoir pour dire le peuple camerounais tout ce que vous avez fart au cours des 27 deniers années y compris les résultats présidentielles (sic) que vous avez changent (sic) dans le passé, lorsque conseils vous ne pas à le faire en 1992 quand vous avez perdu l'élection. Seront poursuivre (sic) aussi longtemps qu'il n'y a pas de séparation des (sic) pouvoirs, et le pouvoir judiciaire est redevable pour les caprices et les caprices (sic) du président de la corruption au plus haut niveau.»


01/10/2012
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