Manifestation de la BAS à Genève : Paul Biya totalement ésseulé

Il ne reste plus à espérer que les concernés impliqués se ressaisissent

 

Il ne reste plus à espérer que les

concernés impliqués se ressaisissent

 

Source: Camerounweb 16 07 2021

 

Parti de cette ville il y a deux ans dans la cohue, le chef de l'État camerounais y est retourné suscitant encore autant d'opposition au sein de la diaspora.

S'il y a un endroit qu'on aurait parié que Paul Biya n'y mettrait pas les pieds tant que l'assurance d'un travail conséquent sur le terrain ne lui aurait pas été donnée, c'est bien la Suisse. Non pas disons-le clairement que le chef de l'État du Cameroun ait peur, ce serait une incongruité d'une quelconque situation, mais parce que les chefs d'Etat sont préoccupés avant tout par la préservation de l'image de marque qui sied avec les Etats. Deux ans jour pour jour que la Bas a marqué les esprits au Cameroun et ailleurs, en troublant de manière abrupte et spectaculaire le séjour présidentiel à Genève. Une grande première qui s'inscrivait en droite ligne dans les effronteries caractérisées par la mise à sac des ambassades de Paris et de Berlin. Une nouvelle menace était née, que l'on soit sécurocrate ou pas, il y a lieu de le reconnaître. Le 3 juillet dernier, on ne comprend pas pourquoi la Bas et autres, bref l'opposition de la diaspora au régime de Yaoundé, s'est subitement décidée, après une relative accalmie, de manifester leur préférence pour Maurice Kamto comme l'atout pour l'alternance politique au Cameroun.

La mobilisation permanente, dira-t-on. Soit! De toutes les façons, on scrutait attentivement les manifestations du 3 juillet pour jauger la capacité de mobilisation, deux ans après et surtout dans la veine de la condamnation avec sursis infligée à certains ténors de cette organisation. La capacité, peu ou prou semble intacte et même renforcée si on s'en tient à la détermination des messages lus sur les réseaux sociaux. Comment comprendre que juste quelques jours après cette manifestation, le chef de l'État retourne à Genève ? Quelles dispositions ont été prises pour que celui qui incarne les institutions n'expérimente plus l'humiliation infligée au pays il y a deux ans? L’Etat hôte, il est vrai avait en ce temps-là joué son rôle en empêchant la foule survoltée d'atteindre la résidence présidentielle. Mais est-ce un gage suffisant pour y retourner et que du coup la Bas programme pour ce samedi 17 une manifestation de grande envergure ? Au passage, la manifestation de samedi est déjà autorisée et sera encadrée par la police suisse.

Hostilité

A y regarder de près, cette situation pour le moins iconoclaste ressemble à une partie où le président de la République est à la tribune et on fait défiler ses opposants les plus irréductibles pour manifester leur hostilité. Il y a là un manque de considération ou de courtoisie diplomatique même si personne n'oublie la position de neutralité internationale qui sied à la ville de Genève. Encore un élément qui aurait appelé à un peu plus de réserve est la condamnation annoncée il y a deux ans, de certains éléments de la garde présidentielle dans la foulée de cette affaire.

Dans un tel contexte, on comprend que soit le voyage du N'nom Ngui aurait été arrêté bien avant les manifestions du 3 juillet soit que la Bas avait la mèche et a tenu à montrer de quoi elle est capable. Des hypothèses, fondées ou pas, qui débouchent sur une certitude. Le timing de ce voyage met à présent les Camerounais épris de paix dans une situation de stress épouvantable : que va-t-il se passer le 17 juillet prochain? Quelles en seront les conséquences à court terme? On surfe là sur l'incertitude sur ce qui va se passer autour de la plus haute personnalité de l'État. Oui, la Bas doit mettre la pédale douce même si la manifestation est autorisée tout comme ceux qui ont laissé faire ce voyage devraient s'interroger. Au finish dans cette affaire, c'est l'image du pays, la cote du Cameroun qui est dévaluée.

Tentatives de contenir la tension

Ce qui se passe en Suisse est suivi attentivement au Cameroun. Le premier officiel à monter était l'ambassadeur du Cameroun à Berne qui dans un communiqué quelques heures après l'arrivée du président de la République prenait l'opinion à témoin sur la violence propagée sur les réseaux sociaux par les Camerounais de la diaspora. Il appelait les Camerounais de Suisse et des pays voisins de s'abstenir de se mêler aux manifestions prévues ce samedi. Dans la foulée, il indiquait sans prendre des gants, que la sécurité du pays hôte sera mise en branle pour mettre à mal cette aventure. Bien sûr cette sortie était faite avant que les autorités du canton de Genève ne légalisent cette manifestation. Depuis lors, il n'a plus dit le moindre mot qui fuite sur les réseaux sociaux. A sa suite, le Secrétaire national à la communication du Mrc, Emmanuel Ateba, dans un communiqué demandait lui aussi au nom de son président, aux militants du Mrc de ne pas s'engager dans une telle aventure. Par la suite, le Secrétaire général adjoint au Comité central du Rdpc, Grégoire Osons, appelait les manifestants à ne pas recourir à la violence car elle est inacceptable dans la vie publique et de respecter la vie privée du chef de l'État et ses droits.

Dans cette mouvance, les réseaux sociaux ont présenté un citoyen devant la résidence de Maurice Kamto en train de proférer des menaces. Ce qui depuis la Suisse a fait réagir le ministre Directeur du cabinet civil de la présidence de la République. Il a fermement condamné un tel comportement et indiqué que la récidive sera tranchée par la juste. C'est certain que le voyage présidentiel en Suisse n'a pas encore livré toutes ses surprises. Samedi fera davantage la lumière sur les pans invisibles de tout ce qui se trame. Pour rappel, on se souvient qu'aux dernières manifestations de Genève, les responsables politiques Rdpc de la région de l'Ouest, réunis autour d'Ibrahim Mbombo Njoya à Bafoussam, avaient sermonné la jeunesse de cette partie du pays de ne plus recommencer avec de telles pratiques. C'était à se demander si tous les manifestants à Genève avaient été recensés et identifiés. Quoiqu'il en soit, il ne reste plus à espérer que les concernés impliqués se ressaisissent et boudent les rues de Genève. Or samedi soir fera la lumière sur ce qu'on saura.



17/07/2021
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