Management : sociétés d'état cherchent DG

Source : Camer.be

 

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Le Port autonome de Douala (Pad) dirigé jusque là par Emmanuel Etoundi Oyono, décédé est en attente de la nomination de son nouveau manager général. Au même titre que le port autonome de Kribi qui devra connaître les heureux élus nommés au Conseil d’administration et surtout les oiseaux rares désignés Dg et Dga.

 

 

En attendant sa prise de fonction, le Dg de la Caisse autonome d’amortissement, promu vice-gouverneur de la Beac doit céder son fauteuil à un autre compatriote. Une situation moins identique à celui de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) où le Dg Paul Elung Che, cumule la fonction avec sa qualité de désormais ministre délégué auprès du Minfi chargé du Budget. Revue des postes vacants.

 

Plusieurs entreprises relevant du portefeuille de l’Etat sont depuis quelque temps ou le seront dans les prochains jours, acéphales. C’est le cas de la Caisse autonome d’amortissement (Caa) qui, jusque là est piloté par Dieudonné Evou Mekou, comme manager général. A la faveur de la tenue en Guinée Equatoriale de la 27eme session extraordinaire des chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), samedi 30 juillet 2016, le directeur général de la Caa a été promu, vice-gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

 

A compter de janvier 2017, ce top manager devra officier aux côtés du Tchadien Abbas Mahamat Tolli, désigné gouverneur de la Beac pour remplacer l’Equato-guinéen Lucas Abaga Nchama dont le mandat sera échu en début de l’année 2017. Du coup, les appétits s’aiguisent. Les luttes de clans font rage. Des messes de minuit se tiennent en vue d’amener le chef de l’Etat à jeter son dévolu, sur l’une de ces personnalités qui rivalisent d’adresse et de lobbying, soutenues par des réseaux, adoubées par des cercles mystiques qui font feu de tout bois, pour porter leur champion au pinacle.

 

Le cas de la Caa n’est d’ailleurs pas une situation marginale. Au Port autonome de Douala, la bataille est plus que rude depuis l’annonce du décès de son directeur général, Emmanuel Etoundi Oyono dit Zorro, happé par la faucheuse à Paris, le 24 juillet dernier, où il se soignait. Ce haut cadre du Pad a rendu l’âme sept mois après avoir réintégré ses fonctions dont l’intérim était assuré par Charles Michaux Moukoko Njoh, d’après une résolution prise le 11 décembre 2015 par le conseil d’administration du Pad. En effet, c’est en 2005 que Zorro comme on l’appelait affectueusement au Pad, a pris pour son premier magistère, la tête du Port autonome de Douala. Pendant trois ans, il a géré la structure, comme une main de fer dans un gant de velours.

 

S’offrant au passage, une résistance face aux velléités du Groupe Bolloré mue par la volonté de faire main basse sur le Pad, tout au moins en ce qui concerne le dragage du chenal, objet du désaccord parfait entre Etoundi Oyono et le magnat Vincent Bolloré. L’industriel français, obtient la tête d’Etoundi Oyono au sortir d’un tête-à-tête avec le président de la République. Paul Biya congédie alors Zorro du Pad et le nomme à la tête de la Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux (Maetur) où il officie jusqu’en 2012 et bénéficie également d’un autre décret présidentiel qui le ramène à ses premières amours au Pad. C’est l’état de grâce !

 

Elite prédatrice

L’autre structure étatique qui aiguise des appétits pantagruéliques est le Port autonome de Kribi. Le Complexe industrialo-portuaire de cette cité balnéaire qui attend son inauguration par le chef de l’Etat, est également au cœur des tractations. Selon des sources du Messager, des démarches sont mises en branle à l’effet de faire partir de la shortlist des membres du Conseil d’administration.

Selon l’article 26 du décret n° 99/132 du 15 juin 1999, portant organisation et fonctionnement de l'Organisme portuaire autonome de Kribi, signé de Paul Biya, la direction du Port autonome de Kribi (Pak) est placée sous l’autorité d’un directeur général, éventuellement assisté d’un adjoint, tous deux nommés par le Conseil d’administration, sur la base de leurs compétences.

 

C’est dire combien les postes sont vacants au Pak. Beaucoup d’experts des questions de logistique et de transports, huilent les réseaux en attendant le verdict présidentiel qui devra constater la composition des membres du Conseil d’administration et désigner une des personnalités de la République pour présider ce Conseil.

 

Moult candidats à divers postes de responsabilité au Pak ont perdu le sommeil. Ils arpentent les couloirs de la présidence de la République à l’effet de manœuvrer pour être retenus.

 

Dans le même temps, le secrétariat général de la présidence de la République est l’épicentre des convoitises, lui qui, à coup sûr, doit faire des propositions de nominations au grand manitou, dont d’aucuns estiment qu’il ne maîtrise plus les manettes de sa gouvernance. Dans ce florilège de sociétés d’Etat qui cherchent managers généraux, le cas de la Caisse de stabilisation des prix d’hydrocarbures (Csph) semble atypique.

 

Paul Elung Che, nommé ministre délégué auprès du ministre des Finances, en charge du Budget à la faveur du réajustement du gouvernement du 2 octobre 2015 est encore parallèlement directeur général. Même le recadrage d’Alamine Ousmane Mey, l’argentier national qui constate que son plus proche collaborateur passe plus de temps à la Csph qu’au Minfi, n’a pu jusque-là régler le problème.

D’autres hauts commis de l’Etat lorgnent le fauteuil de Dg de la Csph et espèrent triompher au finish lorsque le décret du chef de l’Etat va porter au firmament de la Csph l’oiseau rare pour suppléer le désormais ministre Elung Che.

 

 

Les querelles villageoises sourdent. Des clameurs tribales qui s’appuient sur la notion ringarde d’équilibre régional, bruissent jusqu’au silence glacial du palais de l’Unité pour vanter les mérites, les performances politiques et le bon profil qu’affichent certains membres de « l’élite prédatrice » d’un régime prébendier.

 

Parlant de la présidence de la République, la nomination du Pr Séraphin Magloire Fouda comme secrétaire général des services du Premier ministre a créé un vide. Du coup, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, n’a plus d’adjoints après la mort de Peter Agbor Tabi, ci-devant Sg n°2.

 

Paul Biya devra dans ce cadre revoir la configuration de son équipe et combler les pièces qui manquent au puzzle gouvernemental. Ainsi va la République sous nos tropiques des bananeraies. Chiche !



04/08/2016
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