Malversations financieres: Un Inspecteur de police détourne les fonds publics. Il touche depuis 7 ans le salaire de son camarade de corps défunt

Douala, 13 avril 2012
© LOUIS DE GONZAGUE | Dikalo

Pour avoir touché pendant près de sept ans le salaire de son camarade de corps défunt, le faussaire vient d'être mis aux arrêts à Ebolowa.

Il aurait demandé un crédit dans une banque à Yaoundé en lieu et place de son camarade de promotion, un officier de police décédé depuis 2002, et dont il manipulait le compte bancaire à ses fins personnelles. C'est en étudiant le dossier requis pour cette opération que la banque aurait sollicité la Délégation générale à la sûreté nationale pour un complément d'informations sur la situation administrative du titulaire du compte. Ce faisant, la banque aurait alors appris que son client était décédé depuis longtemps.

L'inspecteur de police de 2è grade Adjomo Mintya en service au commissariat spécial de la capitale régionale du Sud est donc interpellé dans son domicile au quartier Mbanga par des éléments des ESIR et du GMI No 8. Aussitôt, il est mis à la disposition de la police judiciaire du Sud, qui vient d'ouvrir une enquête. L'intéressé serait passé aux aveux complets, et son exploitation a permis de mettre la main sur trois présumés complices exerçant comme démarcheurs au ministère des Finances à Yaoundé. Ramené à Ebolowa il y a quelques jours pour complément d'enquête, «le groupe des quatre» a été par la suite reconduit dans la capitale du Cameroun le 4 avril dernier après d'interminables va-et-vient entre la police judiciaire et le parquet d'Ebolowa.


Le mode opératoire

Pour parvenir à son délicat et fastidieux dessein, le mis en cause se serait fait établir et délivrer une fausse Carte nationale d’identité portant sa photo, au nom du défunt contre une somme de 250.000 FCFA. C'est par les mêmes voies qu'il se faisait délivrer des attestations de présence effectives au poste chaque fois que le besoin s'imposait. En dehors du salaire qu'il aurait perçu mensuellement pendant environ sept ans, il aurait également reconnu avoir pris des avances de soldes dont il se serait partagé le produit avec son réseau de complices.

Il faut préciser que malgré la suspension de son propre salaire depuis plusieurs mois, l'lP Adjomo, de la promotion «Espoir» du Cipam, avait gardé paradoxalement un standing de vie qui tournait quelque peu sa hiérarchie en bourrique.


15/04/2012
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