Mal gouvernance: «Le tribalisme hypothèque l’avenir du Cameroun…»

DOUALA - 01 OCT. 2012
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager

La déclaration a été faite jeudi le 27 septembre dernier par l’homme de Dieu Jean Blaise Kenmogné, à l’occasion de la conférence débat donnée par des intellectuels camerounais dans le cadre de la grande palabre.

Il y avait du beau monde dans l’une des salles de conférence du Djeuga Palace Hôtel de Yaoundé le jeudi 27 septembre 2012. Etudiants, enseignants et autres curieux sont venus prendre part à la conférence débat portant sur le tribalisme au Cameroun. Avec comme panélistes Jean-Blaise Kenmogné, homme de Dieu, Jean-Baptiste Sipa journaliste et directeur de publication du quotidien Le Messager, Hubert Mono Ndjana, Mukoko Priso et Claude Abbé tous enseignants d’universités. A l’occasion, des cas d’actes tribaux impliquant les plus hautes autorités de l’Etat ont été énumérés. L’université de Maroua où le pourcentage des candidats originaires du septentrion a été revue à la hausse à la suite d’un mémorandum des élites de cette partie du pays ; la malheureuse sortie de Monseigneur Tonyè Bakot s’étonnant du grand nombre d’étudiants originaires de la Région de l’Ouest à l’université catholique d’Afrique centrale ; le rejet par certains fidèles du grand Sud de feu monseigneur André Wouking à sa nomination comme archevêque de Yaoundé ;… « Tout cela indique clairement que le tribalisme est au Cameroun comme le poisson est dans l’eau et l’oiseau dans l’air. Sauf que l’eau fait vivre le poisson et l’air fait vivre l’oiseau, alors que le tribalisme enfonce le Cameroun dans le gouffre du sous développement », regrette Jean-Blaise Kenmogné. Ce dernier convoque les versets bibliques pour condamner ce fléau. « Saint Paul écrit dans la Sainte Bible qu’en Christ il n y a ni grecs ni juifs », explique l’homme de Dieu.

Pour Claude Abbé, il y a une sorte d’étatisation du tribalisme dans notre pays. Cela est matérialisé sur le plan politique par l’existence des partis régionalistes. L’Union Démocratique du Cameroun (Udc) est par exemple essentiellement implanté à Foumban. Mono Ndjana relativise d’ailleurs la compréhension du mot tribalisme. Il estime que c’est ignorer ce qu’on est que de dire qu’on n’est pas tribaliste. Sauf que l’enseignant d’université indique que le concept est très mal compris au Cameroun. « Notre équipe nationale de football des années 90 nous a bien montré que l’équilibre régional est un risque pour le développement harmonieux du pays. On ne peut pas promouvoir des cancres au détriment des méritants au nom de l’équilibre régionale. En 90 lorsque les Lions jouaient, on ne se demandait pas si toutes les régions sont représentées sur le terrain », explique t-il.



01/10/2012
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