Maître à tout prix

Maître à tout prix
Nul n'ignore en effet que si le chien fou de l'Élysée – lui qui, avant que ne dégénèrent les sanglantes aventures ivoirienne et libyenne, laissait à son épouse le soin d'épiloguer sur sa soif de repos –s'est lancé à corps perdu – et avec lui, tous les complices de sa folie meurtrière – dans la reconquête du trône, ce n'est qu'afin de sauver sa peau...

Hier soir sur France 2, un Jean-François Copé tout sourire vantait sans sourciller la réussite de la grand-messe UMPiste de Marseille, brocardant au passage les divisions de la gauche, opposées à l'unité sans faille des hommes du président. Aucun des millions de téléspectateurs abonnés aux mensonges du pouvoir n'aurait pu deviner, derrière l'expression béatement triomphale du secrétaire général du PARTI, la réalité d'un fiasco sur fond de foire d'empoigne à peine feutrée.
 
Dur de mentir, partout, tout le temps, sur tous les sujets, dans la durée, semaine après semaine, mois après mois : pour ce qui est de l'endurance, tous ces caciques de l'establishment l'emporteraient facilement sur les meilleurs marathoniens de la planète…
 
Pourtant, la performance apparaîtrait encore bien mince, s'il ne s'agissait de refouler, sous le masque d'un optimisme conquérant, que la banale appréhension politique d'une possible défaite aux élections de 2012 : ce que tous les courtisans du CANDIDAT UNIQUE ont en effet dû apprendre à refouler, héroïquement, c'est l'angoisse générée par l'estimation des conséquences pénales et juridiques d'une telle défaite, en matière de levée d'immunité pour… presque tout le monde : qui, en effet, quelle que soit sa position dans la nébuleuse de cercles concentriques menant de l'Assemblée à l'Élysée, peut aujourd'hui se targuer d'être resté étranger aux conditions d'exercice du pouvoir de ce seigneur de cauchemar; étranger aux dérives criminellement guerrières et financièrement illicites de sa délinquance d'État ? De présidentielle, l'angoisse s'est faite collectivement diffuse. Tous, se sachant directement menacés par l'éventualité d'un échec aux répercussions incalculables, collent au Président dans sa fuite en avant réélectorale, rivés à lui comme les boulons d'une fusée à la trajectoire verrouillée pour on ne sait quelle course à l'abîme.
 
Nul n'ignore en effet que si le chien fou de l'Élysée – lui qui, avant que ne dégénèrent les sanglantes aventures ivoirienne et libyenne, laissait à son épouse le soin d'épiloguer sur sa soif de repos –s'est lancé à corps perdu – et avec lui, tous les complices de sa folie meurtrière – dans la reconquête du trône, ce n'est qu'afin de sauver sa peau : il est vital pour lui, d'ici les élections et au-delà, de pouvoir continuer à faire la pluie et le beau temps dans les médias pour mieux manipuler l'opinion; continuer à tenir en respect une justice devant laquelle les crimes et délits dont il sait pertinemment qu'il lui sera tôt ou tard demandé compte dépassent en nombre et en gravité ce qu'il est possible non seulement à un homme, ou à un parti politique, mais à la République elle-même, d'assumer sans vaciller.

En tout état de cause, il y a fort à craindre que les mois à venir réservent aux Français qui s'y attendent le moins la terrible surprise d'un mauvais réveil en pleine naufrage totalitaire.

Eliahou Abel


06/09/2011
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