Louis Tobie MBIDA: Lettre à Mon ami et frère EYEBE AYISSI Henri

01 OCT. 2009
© Louis Tobie MBIDA, PDC

« IYEB DEU TÔ’O »



« Méprisées, les populations ont boudé le fameux Forum de samedi dernier initié à Monatélé par les membres du gouvernement de ce département de la région du Centre… »

« L’on se demande si le Rdpc avait besoin d’une mobilisation dans la Lékié reconnue comme le bastion du parti proche du pouvoir. « Avec tout le bordel qu’ils ont semé ici, c’est peut-être le retour de Louis Tobie Mbida au pays qui les incite à vouloir se reformer... » réagit en sourdine quelqu’un dans la salle. Personne ne veut être identifié de peur des représailles.

« Si le premier orateur a été un peu courtois, le second n’est pas allé de main morte pour étaler ses égoïsmes, démontrant aux yeux de tous pourquoi il soutient le Rdpc. « Parce que c’est le père fondateur du Rdpc qui est le détenteur et le gestionnaire du pouvoir de nomination et d’investiture », explique Henri Eyebe Ayissi, le ministre des Relations extérieures. Pour faire croire à l’assistance qu’il y a une menace qui vient de l’extérieur, il explose : « il faut éviter le choix de l’aventure, éviter le choix de la fuite en avant… Il ne faut pas aller solliciter des partenaires à l’étranger pour venir affronter le président Paul Biya. C’est une escroquerie politique qu’il faut éviter ».

« Et l’envoyé spécial du Comité central [Monsieur Hamadjoda Adjoudji] de conclure : « les fils de la Lékié doivent être unis, solidaires et engagés, au lieu de faire montre d’une unité de façade, d’une unité de circonstance ». A chacun d’y comprendre quelque chose. En un mot, la Lékié a mal… »
camnews24.com : « Des élites de la Lékié humiliées à Monatélé » Article de Monsieur JEAN-PIERRE BITONGO



Louis Tobie MBIDA: Lettre à Mon ami et frère EYEBE AYISSI Henri



Cher Henri,


Louis Tobie MBIDA
Photo: © CIN Archives
ou devrais je dire IYEB ? Car au village de ZOATOUBSI par Endinding vers OBALA où vivent aujourd’hui tous mes parents paternels et où se trouvent tes parents maternels, tu m’appelles « MBIT » et je réponds « IYEB », sachant que nos prénoms chrétiens ne valent que pour l’état civil et les dîners en ville. Alors restons authentiques et je te pose ici la question: « IYEB DEU TÔ’O ?».
Pour ceux qui ne comprennent pas l’Eton dans le texte, je te le demande encore une fois en français : « est-ce vrai ce que je lis et ce que j’entends? »
Je te rappelle que tu es Camerounais. Etre Camerounais engage pour la vie, être Camerounais est, entre autres, un programme politique car chaque Camerounais a le devoir d’obéir à la devise : « Paix, Travail, Patrie ».


Paix

Tes camarades de Parti et toi soulignez régulièrement que vous avez toujours soutenu, que vous soutenez et soutiendrez toujours la candidature du Président Paul BIYA parce qu’il a su faire du Cameroun une terre de Paix. Grâce à lui, affirmez vous, le Cameroun a su éviter la guerre par opposition à tous ses voisins aux frontières.

Cher Henri, le Cameroun est en guerre depuis de nombreuses années et le Ministre des affaires étrangères que tu es, ne s’en est pas encore rendu compte.
Les rentrées scolaires sont un acte de guerre au Cameroun de 2009 car les parents mènent des combats insurmontables pour scolariser leurs enfants. Les familles camerounaises étant nombreuses, les difficultés de scolarisation sont multipliées pas le facteur x selon le nombre d’enfants. La notion d’allocations familiales ne bénéficiant pas à tous les camerounais, les dotations de rentrées distribuées par l’Etat restant inconnues dans notre pays, scolariser un enfant au Cameroun est un combat, une vraie guerre pour les familles.

Le suivi scolaire dans des classes de plus de cents élèves est un défi pédagogique permanent pour les enseignants du primaire, voire des lycées et collèges. Seuls y arrivent les parents en mesure de régler un supplément aux enseignants, eux-mêmes payés une misère au lance – pierre, les parents qui payent des extras voient leurs enfants pris en charge de façon personnalisées. Ceux qui peuvent se le permettre recrutent des répétiteurs pour des cours particuliers.

Un Cameroun à plusieurs vitesses s’installe. L’école comme ascenseur social, comme instrument de régulation et d’égalité des chances républicaines est remise en cause.

Que seraient devenus les Ruben UM NYOBE, André Marie MBIDA, Félix MOUMIE, Amadou AHIDJO, Paul BIYA, Paul SOPPO PRISO, KEMAJOU Daniel, TANDENG MUNA, John NGU FONCHA, MARIGOH MBOUA , TSALLA MEKONGO Germain, TSANGA Delphine , Elisabeth TANKEU, Jean NINEKAN, NDIBO MBARSOLA, NKO’O ETOUNGOU, Pierre SEMENGUE, NGANSO SOUNDJI, Camille NKOA ATENGA, MELONE Thomas, Maurice KAMTO, OWONA Joseph, Pius NJAWE, Jean Jacques EKINDI, Séverin TCHOUNKEU, Patrice ETOUNDI MBALLA, Haman MAMA, Les Prof ETOUNDI, ESSOMBA, les Dr NJITAM, BEBEY EYIDI, Simon Pierre TSOUNGUI et toi-même Henri EYEBE AYISSI, ainsi que bien d’autres, sans l’école ?

Tu déclares pourtant dans une correspondance rédigée le 10 Novembre 2008 dans le journal Mutations: « La promotion de l'égalité des chances au niveau de l'Administration Publique: à la propension observée tendant à une "reproduction sociale" des élites, le Président de la République n'a de cesse d'opposer la nécessité de sauvegarder l'une des fonctions classiques de l'administration publique, à savoir servir d' "ascenseur social" ou de ?réducteur des inégalités primaires ?

Avant d’en arriver à ce stade, cher Henri, la base de cette évolution reste l’école. Ton Parti, Henri, a détruit l’école.

Les soins de santé sont un acte de guerre, un combat à risque, pour la majeure partie des familles camerounaises, exception faites des quelques « happy few » qui peuvent se faire évacuer sur Paris , Londres , Bruxelles ou New York .
Les hôpitaux dotés d’un équipement de base digne de formations médicales modernes sont pratiquement inexistants dans le Cameroun de 2009.

Malgré le courage et l’abnégation des médecins et infirmières exerçant au Cameroun dans des conditions lamentables, ils ne peuvent retenir des flots de misère avec les seules paumes de leurs mains.

Il n’existe pas de « couverture santé » pour la majorité du peuple camerounais, en dehors de quelques privilégiés ayant souscrits des assurances privées, les camerounais ne sont pas égaux devant la maladie. L’accès aux hôpitaux, aux médecins, aux soins et aux médicaments signe une injustice permanente dans notre pays. Le Cameroun humilie au quotidien son propre personnel de santé qui choisit l’exil volontaire vers les pays du Nord. Les équipements médicaux deviennent des marchés publics et le choix des outils médicaux est réalisé par des administrateurs civils à l’insu des utilisateurs d’aval que sont les médecins eux-mêmes. Les cliniques ne connaissent pas d’essor parce que les créditeurs structurels que sont les banques ne les suivent pas dans leur désir d’acquisition de matériel médical nouveau. Il n’existe de la part du gouvernement aucune politique prudentielle digne de ce nom pour asseoir au Cameroun une assurance maladie performante. Le nombre de médecins et d’infirmières qualifiés et expérimentés originaires du Cameroun travaillant dans les hôpitaux occidentaux est remarquable. Il n’existe aucune politique locale camerounaise pour inciter ces hommes et femmes à rentrer au Cameroun. Il en est de même dans presque tous les domaines que ce soit en sciences humaines ou en sciences pures.

Mon cher Henri, les camerounais attendent que le Ministre des affaires étrangères que tu es, fasse des propositions dans ce sens et mette en place des mesures incitatives pour accélérer le retour de la Diaspora au Cameroun.

L’évacuation des produits de base et autres produits de rentes que cultivent à longueur d’années les paysans de nos campagnes est l’un des problèmes majeurs de toutes nos contrées. C’est une bataille acharnée et sans fin que livrent les paysans de nos campagnes pour évacuer les produits de la terre.

L’état des routes camerounaises est indescriptible de délabrement. Le réseau routier bitumé s’amenuise au lieu de s’étendre. Les revêtements routiers sont devenus un sujet de spéculation financière au Cameroun. Les marchés les plus rentables, selon les hommes dits « d’affaires » au Cameroun, à savoir tous ceux-là qui se font octroyer des marchés d’Etat, portent d’abord et surtout sur les travaux publics et particulièrement sur les chantiers routiers.

Le mot « opep » désormais présent dans certaines encyclopédies est d’abord Eton, « opep eton », avant d’être universel. « L’ opep » ce véhicule sans papier, au chauffeur souvent sans permis de conduire, sans patente, sans contrôle technique caractérise la consécration de l’informel. L’informel représente aujourd’hui selon les rapports même du gouvernement camerounais plus de 50 % de l’activité économique du pays.

Voici ce que dit dans une étude notre ami et frère Essimi Menye, Ministre des finances qui était à tes côtés le 12 septembre 2009 à Monatélé à cet effet. cf. 1: Impact sur le Budget de l’Etat de l’accord intérimaire vers l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’UE et les pays de l’Afrique centrale VOLUME I Août 2008 (Ministère des finances).

« La structure de production est caractérisée par l’existence d’un important secteur informel contribuant ces dernières années à environ 50% du produit intérieur brut (PIB) »

Pour une nation indépendante depuis 50 ans, pour un Etat dit « de droit » tel que les autorités camerounaises aiment à le rappeler, pour un Etat dirigé par la même équipe politique depuis 27 ans, cela est une honte inadmissible qui porte profondément atteinte à la dignité du Cameroun, que notre économie soit tributaire de l’informel.

Ces sauveteurs, ces Bayam-Sellam et autres camerounais sans nom, sans titre, sans gloire et sans visages, inconnus des média d’Etat, sont l’échine de la Nation, la colonne vertébrale qui permet à la Nation de tenir debout. Mais pourtant ces hommes courageux, ces femmes simples, ces « maîtrisards » abandonnés, ces « benskinneurs », sortis des universités camerounaises et restés sans emplois, ne sont pris en compte par aucun programme d’insertion ou de réinsertion. Le microcrédit, hormis quelques efforts des ONG, est inconnu au Cameroun. Aucun ministre du commerce, aucun ministre de l’économie et des finances Camerounais n’a pu trouver une solution pour rendre « bancables » ces hommes et ces femmes. L’autorité publique camerounaise est incapable d’organiser, de structurer et de rendre formel, l’informel.

Ce travail, cher Henri, ton Parti aurait du le faire, il ne l’a pas fait pendant 27 ans.

Sachant, cher Henri, qu’en ta qualité de Ministre des affaires étrangères tu es garant du Prestige et de l’Intérêt du Cameroun dans le Monde, tu es un des comptables et responsables immédiats de cette situation déplorable.
Voici ce que dit dans l’étude suscitée notre ami et frère Essimi Menye, Ministre des finances à cet effet. cf. 1: Impact sur le Budget de l’Etat de l’accord intérimaire vers l’Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’UE et les pays de l’Afrique centrale VOLUME I Août 2008 (Ministère des finances)

Diagnostic de la structure de production

« Le diagnostic de la structure de production donne une vue partielle du niveau de compétitivité et de performance actuelle de l’économie camerounaise. La structure de production est caractérisée par l’existence d’un important secteur informel contribuant ces dernières années à environ 50% du produit intérieur brut (PIB) et d’une composante formelle constituant la quasi-totalité de la base imposable. La contribution secteur pétrolier atteint environ 50% des recettes d’exportations même si la production pétrolière est dans une tendance baissière malgré de fortes hausses des prix sur le marché international.

Tableau 1 : Evolution de la production de 2000 à 2006

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Variation en % (taux de croissance)
PIB 4,2 4,5 4,0 4,0 3,7 2,3 3,2
PIB hors agriculture 4,2 4,7 3,9 4,2 3,6 2,2 3,4
VA formelle 3,1 2,3 2,3 3,3 2,0 2,8 4,6
VA informelle 5,4 7,0 5,9 4,7 5,4 1,8 1,8
VA informelle hors agriculture 7,1 8,2 6,3 5,1 5,8 1,3 1,6
En % du PIB
Informel 46,8 47,3 48,4 49,3 49,6 50,5 50,2
Informel hors agriculture 37,9 39,0 40,3 41,2 41,6 42,5 42,2

Hors pétrole, l’activité économique au Cameroun demeure timide et les taux de croissance du PIB oscillent en moyenne autour de 3,5%.

Ce qui serait aberrant dans d’autres pays est accepté au Cameroun : des commerçants et autres vendeurs de cacao, des licenciés es lettres et autres administrateurs civils deviennent entrepreneurs de travaux publics alors que des ingénieurs formés à cet effet sont appelés à aller battre campagne au nom du parti au Pouvoir pour obtenir le droit de gagner un peu d’argent pour la subsistance de leurs familles.

La suite est inéluctable : les routes sont mal façonnées ou pas réalisées du tout.

Comme corollaire du mauvais état des routes au Cameroun il apparaît deux conséquences directes :

- les produits de la terre pourrissent sur place chez l’agriculteur qui perd ainsi parfois une récolte entière, d’autant plus que nos paysans n’ont aucune capacité de stockage.

- Les produits de la terre sont bradés par les paysans, entre autres, aux courageuses « Bayam-Sellam » qui bravant le mauvais état des routes, la pluie et autres intempéries, couchant à la belle étoile sur les ridelles inconfortables de camions poussifs et délabrés ne répondant pas aux normes de sécurité les plus élémentaires, loués au prix fort, servent de relais entre les récoltes des villages et les garde-mangers des villes.

Voici ce que dit encore une fois notre ami et frère Essimi Menye, Ministre des finances à cet effet dans le même rapport cité plus haut :

1.1.1 STRUCTURE DU SECTEUR RURAL

« Dans le secteur primaire, à côté d’un secteur moderne où l’on retrouve quelques exportateurs, il y a un secteur traditionnel ou informel ayant recours aux techniques culturales dépassées. …..L’état des réseaux de communication en milieu rural n’est pas satisfaisant. Cette situation est préjudiciable aux producteurs. Les infrastructures collectives de stockage sont déficientes surtout en zone rurale. Cette situation engendre des coûts de transaction élevés, limite fortement le pouvoir de négociation des petits producteurs et réduit leur part dans la valeur ajoutée et donc leur capacité à investir. Les cultures d’exportation agricoles traditionnelles (cacao, café arabica, café robusta) ont souffert depuis quelques années d’une certaine désaffection. Cette évolution était imputable pour l’essentiel, à l’instabilité des prix à la production et au faible pouvoir de négociation des planteurs face aux négociants ».


1.1.2 DIAGNOSTIC DU SECTEUR SECONDAIRE
Le secteur industriel fait face à un environnement en constante évolution marqué par les difficultés d’accès aux capitaux internationaux et à la technologie. A ces obstacles externes s’ajoutent des problèmes internes non encore résolus tels la sous-utilisation des capacités de production installées et le vieillissement des équipements… On relève par ailleurs l’absence d’incitation à l’investissement (pas encore de codes sectoriels prévus par la Charte des investissements en République du Cameroun).Le manque de compétitivité des industries s’explique aussi par le mauvais état des infrastructures des transports et de communication et le déficit énergétique.


1.1.3 SECTEUR DES SERVICES
Le niveau de développement des infrastructures de communication reste insuffisant. Beaucoup reste à faire pour la promotion des technologies de l’information et de la communication (TIC) comme un outil primordial de développement des entreprises. L’ensemble des infrastructures de transport terrestre demeure très peu développé. Le réseau routier en place du reste insuffisant est confronté aux problèmes d’entretien.

Le Parti au Pouvoir, ton Parti Henri, humilie au quotidien les camerounais de tous grades, sans exclusive.

Ton Parti n’observe pas la devise du Cameroun : Paix, Travail, Patrie.
La stabilité économique et sociale du camerounais est un vœux pieux, voire une incantation païenne. Hormis les membres du Comité central de ton Parti, cher Henri, exception faite de quelques commerçants et hommes d’affaires qui permettent de financer les campagnes électorales folkloriques de ton Parti sans thématique éthique et sans programme politique, exception faite de certains haut fonctionnaires triés sur le volet, l’immense majorité des camerounais ne sait pas de quoi ses lendemains seront faits. Il n’existe pas de classe moyenne au Cameroun. On connaît des camerounais très riches mais très peu nombreux et des camerounais pauvres ou très pauvres mêmes si certains par fierté essayent de donner le change.

L’accès au crédit reste une exception d’abord réservée à « ceux qui mouillent leur chemise » pour le Parti au Pouvoir. Au Cameroun on ne peut accéder à la stabilité économique, financière et sociale que pour et après services rendus au Parti au Pouvoir.

Au Parti des démocrates Camerounais nous nous demandons pourquoi un jeune de 25 à 35 ans qui entre dans la vie et commence à travailler, sachant qu’il a trente ans d’activité professionnelle devant lui ne peut bénéficier d’emblée d’un crédit pour s’acheter un terrain, construire une maison et s’installer dans la vie.

L’accès au crédit est fermé aux camerounais, le rôle du créditeur structurel communément appelé banquier est d’aider le citoyen à structurer sa vie et non pas de spéculer, en ne prêtant qu’aux commerçants réalisant des opérations obscures à la limite de la légalité pour multiplier leur mise.

Le Monde en parle aujourd’hui au quotidien : la spéculation tue la banque. Il est temps de revenir aux fondamentaux du système bancaire.

Voici ce que dit notre ami et frère Essimi Menyé, Ministre des Finances dans l’étude évoquée plus haut :

« Le secteur des services financiers est pleinement intégré à la sous-région CEMAC, par la réglementation commune en ce qui concerne le système bancaire et, grâce au code CIMA pour les assurances. Le paysage bancaire du Cameroun, composé de 12 banques, reste en général liquides et suffisamment capitalisées par rapport à l’évolution de leurs risques. Toutefois, la problématique du financement de l’économie demeure en raison de la frilosité des banques.

Le secteur des Services connaît un certain nombre de problèmes susceptibles d’entraver les activités des opérateurs du commerce. La faiblesse des capacités humaines pour faire face à la libéralisation du commerce des services financiers constitue une entrave réelle à la pénétration des marchés étrangers (incapacité à détecter les créneaux et à assumer les risques). »

Mais ton Parti, cher Henri, ne réagit pas. Le seul spectacle qu’offre ton Parti au Cameroun et au Monde reste celui d’hommes et des femmes dansant sur une chorégraphie grotesque au départ et au retour du Chef de l’Etat lors de ses nombreux voyages. Le second type d’activités dans lequel excelle ton parti consiste à rédiger des motions de soutien au chef de l’Etat Paul BIYA.
Le Parti des démocrates Camerounais inscrit le plein emploi dans son programme et fera des Camerounais des propriétaires. Ce que ton Parti composé d’égoïstes n’a pas su faire.

Un père de famille, une mère de famille, un homme, une femme, un citoyen, une citoyenne qui végètent dans la précarité ne vivent pas en Paix. Ils affrontent une guerre quotidienne, cher Henri , la guerre que leur livre ton Parti pour les rendre dépendant d’un système politique que les camerounais dans leur immense majorité rejettent désormais avec la dernière énergie .

On peut affirmer ici sans risque de se tromper que le Parti au Pouvoir ne compte pas dans ses rangs des Hommes de Paix.


Travail

Henri, ton Parti conserve seul et sans partage la charge et la responsabilité des affaires publiques depuis 27 ans, tu l’as rappelé à Monatéle le 12 septembre 2009 : en déclarant que tu soutenais le Président Paul BIYA « Parce que c’est le père fondateur du Rdpc qui est le détenteur et le gestionnaire du pouvoir de nomination et d’investiture ». cf. l’ Article de M. BITONGO « Les Elites de la Lékié humiliées à Monatélé ».

Tu évoques certainement ici l’article 8 alinéa 8, 9 et 10 de la constitution : « le chef de l’Etat exerce le pouvoir réglementaire. Il crée et organise les services publics de l’Etat. Il nomme aux emplois civils et militaires de l’Etat. »

Cher Henri, Le chef de l’Etat, depuis 27 ans, est de ton Parti.

Le Pouvoir, personne ne vous a empêché de l’exercer depuis 27 ans.
Ton parti politique a confisqué le Pouvoir mais il ne sait quoi en faire. Ton Parti ne travaille pas. Si c’était le cas, cela se constaterait à l’essor économique du pays, cela se mesurerait par le panier de la ménagère, cela se saurait par l’état de nos routes, l’entretien des bâtiments et autres édifices publics, la propreté de nos villes, l’urbanisation de la nation, la création d’écoles, de collèges, de lycées et d’universités gratuites, de centres hospitaliers régionaux, départementaux et d’arrondissements. Le bonheur des camerounais se verrait si ton Parti travaillait bien.

Voila encore une fois ce que dit notre ami et frère, Essimi Menye, Ministre de l’économie et des Finances : « Le niveau de développement des infrastructures de communication reste insuffisant. Beaucoup reste à faire pour la promotion des technologies de l’information et de la communication (TIC) comme un outil primordial de développement des entreprises. L’ensemble des infrastructures de transport terrestre demeure très peu développé. Le réseau routier en place du reste insuffisant est confronté aux problèmes d’entretien. Le secteur du chemin de fer a été concédé pour une période de 20 ans à la société privée CAMRAIL. Si le réseau est insuffisant et inadapté, la qualité du service n’a pas connu des améliorations déterminantes (réduction des délais et des coûts)…

La mise en place d’une véritable politique d’économie rurale qui permettrait enfin l’amélioration des conditions de vie dans nos villages et campagnes se fait toujours attendre. Les hommes et les femmes de nos campagnes plantent de l’arachide et du maïs à travers tout le territoire mais ce secteur n’a jamais été développé à l’exemple du Sénégal, du coton au Nord, du café dans l’Ouest et l’Est, de la banane dans le littoral, l’Ouest, le Centre et le Sud, du cacao dans le Centre et le Sud, du palmier à huile dans le Nord-Ouest et de manière disséminée dans tout le pays mais après quarante deux ans de colonisation et cinquante ans d’indépendance les usines de transformation de ces produits dans les régions mêmes où ils sont cultivées font défaut à nos paysans.

Des unités de transformation modernes répondant aux normes internationales seraient autant de sources de revenus supplémentaires pour les paysans de nos régions. Ils passeraient peut être la matinée aux champs et l’après midi à l’usine. Nos municipalités qui souffrent d’une absence chronique de sources de prélèvement fiscal trouveraient un souffle nouveau. L’exode rural connaîtrait un frein et nos campagnes pourraient recommencer à vivre et à s’épanouir.

Sauf erreur ou omission de ma part, hormis dans les villes de Yaoundé, Douala, Limbé et peut-être Nkongsamba, Bafoussam et Maroua il n’existe dans aucun des 56 départements que compte le Cameroun, il n’existe dis-je, aucune entreprise privée camerounaise qui emploierait plus de cinquante personnes avec salaires déclarés auprès de la CNPS.

A qui la faute, Henri ? : à ton Parti.

Henri, ton Parti ne sait pas travailler et n’observe pas encore une fois une des valeurs de notre devise : Paix, Travail, Patrie.

Le Chef de l’Etat Paul BIYA qui est aussi chef de ton Parti en a pris fait et cause en déclarant lui-même, le 30 juin 2009 que le pays est figé dans l’inertie.

Par qui ? Henri, par tes camarades de Parti.

On peut affirmer ici sans risque de se tromper que le Parti au Pouvoir ne compte pas dans ses rangs des Adeptes du Travail.


Patrie:

Le Cameroun assiste depuis deux ou trois ans à une gesticulation frénétique à fort potentiel médiatique. Les effets d’annonces sont nombreux pour un gain nul pour les caisses de l’Etat.

Personne « n’a rendu gorge » à ce jour pour reprendre l’expression coloré du Chef de l’Etat Paul BIYA. Car rendre gorge signifie vomir tout ce qui a été englouti et ingurgité par un goinfre. Sauf erreur ou omission de ma part, pas un sou vaillant n’a été restitué à l’Etat camerounais depuis le début de ces opérations d’épuration très médiatisées.

Mais des hommes sont derrière les verrous pour avoir osé défier celui qui les a politiquement inventés.

Ces hommes et plusieurs autres encore en liberté tous membres de ton Parti, cher Henri, dont le devoir était de servir la Nation se sont servis de l’Etat pour se perpétuer au pouvoir après le départ de l’actuel chef d’Etat.

Ces hommes et tous ceux de ton Parti – et ils sont nombreux - qui agissent ainsi ne peuvent pas prétendre être des Patriotes et aimer la Patrie Camerounaise.
On peut l’affirmer ici sans risque de se tromper que le Parti au Pouvoir ne compte pas dans ses rangs des Patriotes.

Dans une correspondance rédigée le 10 novembre 2008 dans le journal « Mutations » tu déclares ce qui suit :

« L'émergence progressive d'un "consensus national"… pour la sauvegarde de la " paix civile "... des expériences négatives, lointaines ou récentes, des autres pays africains ne peuvent manquer de nous instruire, de façon à nous prémunir contre le " spectre du chaos ", et contre toute perméabilité aux " sirènes de la division " ou des conflits ethnico régionaux »

Ton parti et toi avez refusé le consensus national en dénonçant de façon tacite les accords de la Tripartite. On y était tous les deux, Henri, du 30 octobre 1991 au 13 novembre 1991. Ton parti n’a pas tenu parole. Sitôt l’ouragan de la contestation calmé après des promesses fallacieuses, vous avez opté pour un retour pur et dur au monolithisme politique.

Un ministre de la république qui plus est a à charge les relations extérieures ne devrait point se commettre dans une politique de clocher. Le Ministre des relations extérieures du Cameroun a pour seul village le Cameroun. Il n’est pas le délégué départemental d’un Parti au Pouvoir.

Toi, le Ministre de la République, chargé des relations extérieures, tu t’es comporté le 12 septembre 2009 à Monatélé en délégué départemental d’un Parti en déclin. Tu as adopté un comportement à caractère ethnico régional en faisant hurler les sirènes de la division et de la haine.

Moi, Louis Tobie MBIDA, Président du PDC, je parle ici au nom du Cameroun qui souffre à Bamenda, à Maroua, à Ngaoundéré, à Bafoussam, à Bertoua, à Ebolowa, à Yaoundé, à Limbé, à Garoua et à Douala. On ne peut pas balkaniser la douleur et la souffrance des peuples.

Le Parti au Pouvoir au Cameroun depuis 27 ans, réalise la déconstruction systématique de son propre discours par ses carences, ses incohérences, son inconséquence, son inaptitude à la démocratie et son incapacité chronique à impulser le progrès par une réflexion réelle sur les grands dossiers de la nation, par un refus du dialogue et par le rejet des contributions de toutes natures provenant d’hommes et de femmes refusant les méthodes du Parti unique et son manque d’horizon politique, économique et social.

Compte tenu de ce qui précède, cher Henri, je puis affirmer ici que, ton comportement et celui de tes camarades de Parti n’est pas camerounais car n’obéissant pas à le devise : Paix - Travail - Patrie.

Il est donc étonnant et surprenant que tu puisses me qualifier, moi, de « Partenaire … étranger »… Il ne faut pas aller solliciter des partenaires à l’étranger pour venir affronter le président Paul Biya » as-tu déclaré le 12 septembre 2009 à Monatélé. « C’est une escroquerie politique qu’il faut éviter » as-tu ajouté.

En fait d’escroquerie politique, seul ton parti la pratique depuis 27 ans.
Le Parti au Pouvoir est incapable de tenir parole et d’honorer ses engagements.
Il n’est pas nécessaire d’être juriste pour comprendre que ne pas tenir parole et ne pas honorer ses engagement c’est pratiquer de l’escroquerie.

Le RDPC escroque les Camerounais depuis 27 ans, il est temps que cela s’arrête.
Tu oses déclarer de surcroît dans un article paru dans Mutations le 10 novembre 2008 que « le 1er septembre 1966 : avènement du "monopartisme de fait", par la fusion de tous les partis existants » est une grande date dans l’histoire du Cameroun.

En affirmant cela tu insultes la mémoire de Messieurs OUANDIE Ernest, TAKALA Célestin, WAMBO Le Courant, Upécistes fusillés le 15 Novembre 1971, tu insultes, tous les militants du Parti des Démocrates Camerounais morts à Mantoun, Tcholliré et Mokolo après 1966. Les souffrances endurées par les Upécistes et les Démocrates Camerounais démentent absolument ton assertion. Le parti des démocrates Camerounais n’a jamais fusionné avec qui que ce soit, l’UPC non plus. Les militants du Parti des démocrates Camerounais ne se seraient pas retrouvés à Mantoum, Tcholliré et Mokolo si le PDC avait fusionné avec l’UNC.

MELANGA Martin, mon oncle qui fut aussi le tien ne serait pas mort dans des circonstances obscures en 1970 à Tcholliré. André Marie MBIDA n’aurait pas été mis en résidence surveillée le 3 août 1968 après être sorti de prison politique le 29 juin 1965 s’il avait fusionné avec l’UNC. Un homme ayant atteint le degré de responsabilité qui est le tien devrait éviter de tenir des propos comme ceux que tu as rédigés dans ta correspondance du 10 novembre 2008. Cela n’est pas digne de toi, cher Henri.

Tu affirmes toujours dans ta correspondance du 10 novembre 2008 qu’au « plan du fonctionnement pratique des institutions politiques : on peut retenir la reconnaissance de fait de la "fonction tribunicienne" de l'opposition républicaine, à travers le droit de cité conféré aux partis politiques légalement reconnus et représentés ou non au sein des organes de l'Etat » et pourtant le 12 septembre 2009 à Monatelé, tu t’es permis en des termes violents de fustiger l’opposition et de lui interdire le droit de cité dans la Lékié.

Cher Henri, tu étais à l’époque Ministre de l’urbanisme et de l’habitat lors de la relégalisation du Parti des démocrates Camerounais en 1991. En Février 1991, Je t’ai appelé, nous nous sommes retrouvés et je t’ai fait savoir que le Parti des Démocrates Camerounais allait être relégalisé par mes soins. Je ne voulais pas que tu l’apprennes par la Presse parce qu’au village à ZOATOUBSI nous restons frères.

Si je suis candidat aux élections Présidentielles de 2011, ne t’inquiètes pas, tu le sauras avant l’annonce officielle dans les médias. Le Parti des Démocrates Camerounais ne s’est pas encore penché sur cette question, estimant qu’il y a, en ce moment, plus urgent à faire.

Ce que je peux t’affirmer au 25 septembre 2009 c’est que s’il est vrai que j’ai demandé de voter pour le Président Paul BIYA en 1992, je demande désormais à tous les Camerounais de manière ferme et définitive de voter contre lui en 2011.

Le plus important à la date d’aujourd’hui n’est pas de savoir qui sera candidat contre Paul BIYA en 2011 mais d’expliquer point par point aux camerounais pourquoi il faut désormais un autre homme et un autre parti politique à la tête de l’Etat du Cameroun. L’opposition doit se restructurer, c’est ce travail qui importe. Tout le reste : le rapport du comité contre la faim, les voyages du chef de l’Etat, Elecam, la chasse aux prévaricateurs, tout cela n’est que diversion.

Henri tes « intérêts personnels t’obligent à rester dans la Parti au Pouvoir » ce fut ta réponse en février 1991 quand je vins t’annoncer la relégalisation du PDC mais tes intérêts personnels ne correspondent pas aux intérêts de tout un peuple qui souffre de carences de diverses natures dues à l’incurie et à la désinvolture de quelques hommes dont tu fais partie.

Tu évoques dans ta correspondance du 10 novembre 2008 dans « Mutations » :
« le renforcement continu de la " culture du respect du verdict des urnes " et tu poursuis en disant « Cinquième élément clé : l'existence implicite d'un " Agenda Politique du Président de la République pour la Paix et l'Unité, la Démocratie et la Prospérité au Cameroun " » .

Ton parti n’a jamais respecté le verdict des urnes, point n’est besoin d’épiloguer là-dessus et concernant l’agenda politique nous n’avons aucune garantie qu’il sera respecté.

Compte tenu de tout ce qui précède, je suis donc étonné qu’au su et au vu de toutes ces insuffisances politiques et de l’échec patent de ton Parti à assurer le bien – être des Camerounais, tu oses encore te présenter devant les citoyens de notre Pays pour solliciter leurs suffrages pour ton candidat le Président Paul BIYA.

Voilà pourquoi je te pose la question que je souhaiterais que tous les Camerounais posassent dorénavant à toi et tous ceux qui se comportent comme toi, membres de ton Parti, dans chaque arrondissement, parmi les 266 que compte le Cameroun:

« Est-ce vrai que tu signes et persistes, est-ce vrai que tu récidives dans l’erreur politique consistant à faire réélire le Président BIYA une énième fois ? »

Voilà pourquoi je réitère ma question, comme au village à ZOATOUBSI :

« IYEB DEU TÔ’O ?»



Louis-Tobie MBIDA,
Président du Parti des Démocrates Camerounais.
www.blog-pdc-cpd.org



24/06/2012
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