Lom Pangar : La Conac se déchaîne sur le Dg de Edc

Cameroun - Lom Pangar : La Conac se déchaîne sur le Dg de EdcThéodore Nsangou est accusé d’avoir bénéficié abusivement de plus de 350 millions de Fcfa.

Le rapport de la Commission nationale anti-corruption sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2011 n’a pas fini de livrer ses secrets, notamment sur la gestion des «projets structurants» dont celui sur le barrage hydroélectrique de Lom Pangar. En effet, au-delà des 2 054 717 180 Fcfa représentant le récapitulatif des frais à rembourser à l’Etat du Cameroun au titre des paiements effectués à tort au détriment de l’Etat, déjà révélés par la presse, le directeur général d’Electricity development corporation (Edc), entreprise en pointe dans la réalisation de ce projet, est directement épinglé sur le plan financier, mais également sur sa conduite administrative.

En effet, dans la partie réservé aux suggestions et recommandations, la Conac demande que « la somme de 354 666 667 Fcfa représentant le coût des véhicules et des frais inhérents abusivement prévus dans le marché de l’entreprise de construction (Cwe) et dont le directeur général d’Edc s’est irrégulièrement accaparé soit restitué sans délais au trésor public, sans préjudice des sanctions administratives et pénales éventuelles ».

Approché hier, Théodore Nsangou n’a pas souhaité faire de commentaires ou porter des jugements sur le rapport de la Conac. Il précise cependant que  les véhicules et appareils dont il est question ne sont pas encore livrés. Des propos qui vont en contradiction avec les révélations de la Conac. Le Dg de Edc ajoute par ailleurs « que le projet se porte bien » et invite ceux qui veulent en avoir la preuve à se rendre à Lom Pangar.

Du côté de la Conac, l’on affirme que l’objectif n’est pas de mettre en cause personnellement des individus, mais de « garantir la parfaite maîtrise de la conduite avec succès des travaux de réalisation du barrage de Lom Pangar en particulier ». Car pour cette Commission, si le « projet de Lom Pangar est une symbolique des grandes réalisations, en vue de développer notre pays et de l’installer sur la voie de l’émergence, il est devenu l’objet d’appétits sulfureux de prévaricateurs qui ont trouvé une aubaine de s’enrichir sur le dos de l’Etat et des contribuables ».

C’est sur cette base que la Conac dénonce le fait que le Dg de Edc, dans le cadre de l’étude du pont du chantier « cumule à lui seul les fonctions et rôles de maître d’ouvrage, d’ingénieur et de chef de service du marché, selon l’arrêté n°004/CAB/PM du 30 décembre 2005 qui prescrit que le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage délégué accrédite un chef de service et un ingénieur du marché, pour exécuter leurs fonctions respectives telles que décrites à l’article 5 du code des marchés ». Or, souligne la Conac, «l’arrêté du 30 décembre 2005 n’a nulle part prévu une quelconque auto-accréditation ».

© Mutations : Boris Bertolt


05/12/2012
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