Litige familial : la contre attaque de Pascal Monkam

Cameroun - Douala

Litige familial : la contre attaque de Pascal Monkam

mercredi 21 juillet 2010

Il y a quelques semaines nou publiions sur nos colonnes, l’accusation du fils Monkam, avocat, relative à la dilapidation du patrimoine familial par son père, Pascal Monkam. L’accusé, le patron de la chaîne hôtelière La Falaise réagit depuis l’Afrique du sud.

Il a pourtant juré qu’il ne réagira pas aux « élucubrations » de son fils. Mais la lecture, manifestement à plusieurs reprises de l’interview de Alain Monkam, avocat aux barreaux de Paris et du Cameroun dans l’édition du mardi 6 juillet dernier de Mutations ne l’a pas laissé indifférent. Certes, avoue-t-il, « Cela ne change rien à mon plan, arrêté depuis longtemps, qui consiste à profiter de l’effet coupe du monde en Afrique du sud pour faire savoir à mes frères du Cameroun ce que je fais dans ce pays depuis 12 ans. » Mais on sent par moment comme de l’agacement devant des propos jugés « irresponsables » tenus par son fils. « Heureusement que, dans mes affaires et depuis le début, j’ai toujours été clair avec mes partenaires, avec l’Etat, sinon, avec de telles déclarations, il m’aurait laissé au carrefour ! »

« Il vous dit que je fais des transferts illégaux de fonds à l’étranger ? Mais je le plains lui qui se dit avocat. Parce que je n’ai jamais rien fait sans l’avis écrit des autorités compétentes de mon pays d’origine et de mon pays d’accueil ». Et de présenter, en les retirant d’une chemise bleue aux documents en ordre, quelques correspondances signées de divers ministres en charge des Finances depuis Edouard Akame Mfoumou en août 1999 jusqu’à Polycarpe Abah Abah début 2007 qui, à chaque fois, donne autorisation pour des sorties d’argent (généralement en centaines de millions pour un montant total avoisinant les 4 milliards Cfa) pour la même finalité : investissement dans l’hôtellerie ou dans l’immobilier, avec obligation de rapatrier les bénéfices. Paradoxalement, ce sont les mêmes documents, présentés aux autorités fiscales d’Afrique du sud, qui lui auraient permis, il y a deux ans, d’éviter un redressement de près de 4 milliards Fcfa lorsqu’on a constaté là-bas de gros mouvements financiers du pays de Nelson Mandela au Cameroun.

Intérêts

Entre deux éclats de rire, il s’étonne quand même : « Mais lorsqu’il vient vous voir, c’est pour dire qu’il m’a envoyé des demandes d’explication en avril et en mai et que je n’ai pas répondu. Pourquoi ne vous dit-il pas qu’il est venu me voir en février au Cameroun, qu’il s’est mis à genoux pour me demander pardon ? Pourquoi vous cache-t-il que dès qu’il est reparti en France, il m’a envoyé une lettre en mars où il me rappelait sa demande de pardon et ses supplications à genoux, indiquant que j’étais le seul par qui passait sa réussite ? Mais dans la même lettre, il me demandait 60.000 euros, c’est-à-dire 40 millions Cfa, pour ouvrir un cabinet de surveillance de nos affaires. Comme je n’ai pas envoyé l’argent, je suis un mauvais père à qui on doit porter plainte parce qu’il dilapide le patrimoine familial. Si j’avais envoyé cet argent, je serai le père idéal ».

Pascal Monkam, très bien sur ses 82 ans, n’oublie pas de rappeler que, en l’an 2000 déjà, son fils s’était opposé à une vente d’un appartement que lui le père possédait à Paris : « Il a confisqué les clés.

Et a exigé que je lui remette l’équivalent de 50 millions Fcfa. C’est à cette condition qu’il a signé les papiers acceptant de libérer l’appartement. Comment faire confiance à un individu pareil ? Et comment ose-t-il parler de succession alors que je suis encore vinant ? Euhhh ! C’est la malchance qu’il veut s’attirer », indique-t-il, avant de repartir d’un rire gras. Mais Pascal Monkam s’agace que la conversation, qu’il a suscitée au demeurant dès qu’il a appris « la présence de Mutations dans mon hôtel », ne tourne que sur son fils alors qu’il y a tant de choses à dire sur cette Afrique du sud qu’il a découverte à 70 ans, après avoir fait le tour de l’Afrique, à la recherche d’endroits pour fructifier sa richesse et poursuivre dans les seuls métiers qu’il ait jamais appris, l’hôtellerie et l’immobilier : « C’est un pays merveilleux.

Au-delà des possibilités d’affaires qui sont énormes, j’ai été particulièrement frappé par trois choses : le système de santé qui est proche du paradis [remarque qui serra confirmée par quelques membres de la délégation camerounaise ayant eu des ennuis de santé à Pretoria], le système scolaire et estudiantin qui n’a rien à envier aux pays occidentaux et ce que j’appelle l’environnement, c’est-à-dire tout ce qu’il y a autour de l’éducation, de la famille, de la télé et qui met les avants à l’abri de toutes sortes de dérives ». Doit-on suivre son regard ? Il ajoute : « J’ai envoyé mes premiers enfants en France, je vois ce que cela a donné. Les derniers sont ici, avec moi… »A travers son sourire malicieux, comme un dernier signal à ceux qui le prennent pour “Vieux”, lui qui, comme l’indique le nom de sa chaîne hôtelière, a toujours su fonctionner au bord de... La Falaise.

Source : Mutations



22/07/2010
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