Listes électorales: M. Paul Biya pas encore inscrit

Yaoundé, 13 Février 2013
© Arthur L. Mbye | Repères

Le Chef de l'Etat a encore jusqu'au 28 février pour figurer sur le fichier électoral biométrique d'Elections Cameroon.

A environ deux semaines de la clôture des listes électorales, la base des données des inscrits d'Elecam cherche désespérément le nom du Président de la République. D'après des sources proches de l'organe en charge de recueillir les inscriptions des Camerounais en âge de voter, Paul Biya n'est pas encore passé à l'épreuve de la biométrie, c'est-à-dire scanning du pouce, de l'index et du majeur de chaque main, photographie numérique et relevé d'identité puis délivrance d'un récépissé. Le tout en moins de cinq minutes.

Régulièrement inscrit avant l'opération de refonte biométrique des listes électorales, Paul Biya n'avait pas besoin dans l'ancien système de se déplacer personnellement, lui qui vote depuis toujours à l'école publique bilingue de Bastos, à quelques jets du siège d'Elecam, à Yaoundé. Pourtant, si l'on en croit aux mêmes sources, toutes les hypothèses du déroulement de l'opération de son inscription lui ont été présentées par Elecam. Compte tenu de son statut particulier, il a été proposé soit, qu'une équipe munie d'un kit fasse le déplacement du Palais de l'Unité, soit que lui-même se rende à un point d'inscription parmi les dizaines qui se déploient dans son arrondissement habituel de vote, c'est-à-dire Yaoundé II.

Pour Elecam, en quête de publicité pour booster les inscriptions, un déplacement de M. Paul Biya serait une bonne affaire. Mais cela ne semble pas encore être un souci pour le Chef de l'Etat. Dans son discours du 10 février dernier adressé à la jeunesse, le gros du corps électoral, le Président de la République n'a pas eu un seul mot d'incitation à aller s'inscrire sur les listes électorales. Une telle omission est d'autant plus intrigante que le pays est en année électorale et qu’Elecam éprouve toutes sortes de difficultés à mobiliser les électeurs potentiels. A la place, le Président a lancé un appel aux mototaxis à mettre leurs casques.

Malgré tout, il reste deux semaines avant la clôture, le 28 février prochain, des inscriptions sur les listes électorales. Ce qui laisse plus de quatorze jours au Président sous peine de ne pouvoir voter aux prochaines élections. Une bien fâcheuse situation qui, si elle se présentait, serait un vrai précédent dans notre pays. En effet, le vote présidentiel est devenu au fil des élections une institution avec une retransmission en direct sur la télévision nationale de l'acte civique posé par le chef de l'Etat et son épouse. Ce moment peut devenir l'occasion d'un échange à bâtons rompus avec la presse et d'un tour de ville dans les rues de Yaoundé, comme on l'a vu en octobre 2011.



13/02/2013
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