Lions Indomptables: Le dossard 9 à l’épreuve de l’article 9

Cameroun/Lions Indomptables: Le dossard 9 à l’épreuve de l’article 9 L’intention de la fédération camerounaise de football de sanctionner Samuel Eto’o ne serait qu’une fuite en avant, pour mieux cacher le malaise qui règne au sein de la sélection nationale.
 
Depuis le dimanche 26 août 2012, le football camerounais connaît une nouvelle crise avec la lettre de Samuel Eto’o adressée au président de la fédération camerounaise de football, avec copie sur son site internet. Il s’agit de son intention de ne pas jouer en sélection nationale tant que les problèmes par lui posés avant sa suspension n’ont pas encore trouvé de solutions. Il reproche entre autres le fait que «l’équipe nationale continue de baigner dans un environnement caractérisé par l’amateurisme et la mauvaise organisation, incompatibles avec le sport de haut niveau». A peine la lettre de Samuel Eto’o rendue publique, au lendemain de la fin de sa suspension suite à la mutinerie de Marrakech avec les Lions qui avaient refusé d’aller jouer un match amical contre l’Algérie, la réplique ne s’est pas fait attendre.

Sur le site de la Fecafoot, un communiqué rédigé fait savoir que «l’entraîneur sélectionneur des Lions Indomptables Denis Lavagne a annulé, ce lundi 27 août, la convocation de Samuel Eto’o pour le match qualificatif pour la Can 2013 qui opposera le 08 septembre prochain le Cap Vert au Cameroun. Le joueur d’Anzhi, est remplacé par Léonard Kweuke joueur de Parta de Prague». Le courroux de la Fecafoot aurait été causé par la déclaration de Eto’o à savoir qu’il ne joue pas dans le désordre. Quelques jours avant la fin de la suspension de 8 mois de Samuel Eto’o, le président de la Fecafoot, Iya Mohammed, avait adressé une correspondance à Denis Lavagne pour lui demander de prendre ses responsabilités en main en désignant un nouveau capitaine. Eto’o aurait alors anticipé sur sa déchéance prochaine, en tant que capitaine.
 
La réaction de Samuel Eto’o, au sujet du climat malsain qui règne au sein de la sélection nationale, n’est pas d’ailleurs la première du genre. Dans une interview exclusive accordée à une chaîne de télévision privée camerounaise, Eto’o avait fait savoir qu’il revient au ministre des Sport et au président de la Fecafoot de dire au peuple camerounais ce qui s’était passé en Angola et en Afrique du Sud. Ce qui revient à dire que la mutinerie de Marrakech n’était que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Par solidarité à la suspension de Samuel Eto’o, Benoît Angbwa et Jean II Makoun avait écrit à la Fecafoot pour annoncer leur intention de ne plus jouer au sein de la sélection nationale tant que la suspension de Eto’o n’est pas levée. Une correspondance qui n’a pas vu une réaction de la Fecafoot.

La crise qui aujourd’hui secoue les Lions Indomptables avait par le passé poussé Lauren Etame Mayer, Benoît Assou-Ekotto et Pierre Wome Nlend, actuellement capitaine de Canon de Yaoundé à quitter le navire. Alexandre Song et Achille Emana font cependant partie des joueurs qui ont été mis à l’écart, sans raison, avant d’être convoqués par la suite sans leitmotiv.

Aujourd’hui, on est en voie de dire que Samuel Eto’o est sur les traces de Benoît Assou-Ekotto qui, au lendemain de la levée de sa sanction a refusé de répondre à la convocation de l’entraîneur nationale. Ce qui n’avait pas été le cas pour Enoh Eyong Tarkang qui a regagné le groupe après avoir purgé sa suspension de 2 matches. Avant cette génération de jeunes joueurs, Patrick Mboma, à cause de l’amateurisme avec laquelle la sélection nationale était gérée, avait aussi de façon prématurée mis un terme à sa sélection en équipe nationale.
 
L’article 9 du code de discipline stipule que:
«tout joueur de football de nationalité camerounaise, enregistré dans un club affilié à la fédération camerounaise de football ou à une fédération étrangère, est tenu de déférer à une convocation qui lui est notifiée par la fédération camerounaise de football pour une des sélections nationales, conformément aux textes de la Fédération internationale de football association (Fifa)».

Et le même article de préciser :
«Tout joueur convoqué en sélection nationale et qui ne justifie pas son absence à un match ou à un stage pour lequel il a été convoqué est passible des sanctions prévues par le présent règlement».

Si la Fécafoot venait alors à mettre à exécution sa menace contre le capitaine Samuel Eto’o, cela serait considéré comme une sanction à tête chercheuse, du moment où elle serait dans l’intention de briser la carrière internationale du joueur d’Anzhi Makhachkala qui a toujours eu à dire qu’il n’est pas indispensable au sein des Lions.

Aucun des joueurs qui boudent la sélection depuis, de Patrick Mboma à Benoît Assou-Ekotto en passant par Lauren Etame Mayer, Benoît Angbwa et Jean II Makoun, n’ayant été frappé par cette disposition de l’article 9 du code de discipline. Même si certaines personnes semblent jouer aux aveugles ou faire la sourde oreille, Samuel Eto’o ne saurait être facilement sanctionné par la disposition de l’article 9 du moment où il fait ressortir dans sa correspondance adressée à la Fecafoot l’une des raisons pour lesquelles il décline à la convocation de Denis Lavagne en vue du match du 7 septembre contre le Cap Vert. Une éventuelle sanction, avec des conséquences sur la carrière internationale du joueur, serait donc susceptible des voies de recours de la part de l’accusé qui ne dit non plus avoir définitivement tourné le dos aux Lions Indomptables.

Affaire à suivre…

© Lanouvelleexpression : Blaise Nzupiap Nwafo


03/09/2012
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