Lions «domptables»: Ça suffit maintenant!

Cameroun/Lions «domptables»: Ça suffit maintenant!En une année d’errements,le sélectionneur national Denis Lavagne n’a pas pu donner un fond de jeu aux Lions indomptables qui vadrouillent souvent sur l’aire de jeu pendant 90 minutes, sans cohérence ni élégance, attendant la providence d’un maigre but généralement sorti Eric Choupo-Moting.

Il n’a pas pu trouver un latéral droit de métier, persistant à forcer sans conviction à ce poste Mandjeck, tout comme il s’entête à aligner un milieu à trois récupérateurs (Song-Mbia-Nguemo) où un Landry Nguemo, brillant par ailleurs avec Bordeaux dans un rôle de pitbull, se transforme en meneur de jeu exécuteur de toutes les balles arrêtées.

On pourrait consacrer tout un livre à énumérer les défaillances techniques de l’ancien coach de Coton Sport de Garoua qui en plus, a consacré toute son énergie dans des ridicules procédures de désignation des capitaines plutôt qu’à élaborer un schéma de jeu conquérant pour l’équipe au palmarès ronflant qui lui a été généreusement confiée.

La défaite humiliante de samedi dernier contre le Cap-Vert à Praïa (0-2), qui risque de coûter à nouveau au Cameroun son absence à la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can) «Afrique du Sud 2013», sanctionne violemment ces errements qui ne sont pas seulement du fait d’un entraîneur manifestement incompétent et pas du tout à sa place. C’est tout le système qui a porté Lavagne au pouvoir, en multipliant les conflits et les approximations à tous les étages, qui paie ainsi son incurie.

On a vu le mal venir depuis longtemps, quand les Lions indomptables ont peiné pour venir à bout d’autres modestes formations comme la Guinée-Bissau ou la République démocratique du Congo, en produisant un spectacle pas même à la hauteur du dernier «deux-zéro» de Yaoundé. Il était alors interdit de critiquer cette mièvre production, tant que l’équipe gagnait! C’était même plutôt l’occasion pour certains dirigeants du football camerounais à la langue pendue, de se moquer de ceux qui, selon eux, souhaitaient la défaite de l’équipe du Cameroun.

Ces dirigeants ont persisté dans l’erreur en s’arrangeant à pourrir l’atmosphère au sein des Lions indomptables par la semence des germes de conflits à l’infini.

Comment comprendre autrement la nomination, en pleine tempête du Marrakechgate, de l’emblématique Rigobert Song au poste de Team Manager, sans même lui expliquer son rôle, puisque l’intéressé, qui s’est donné la tâche de chercher un nouvel encadrement technique, a souvent pris la place de Lavagne sur le bord de la touche pendant les matches, tandis que c’est le sélectionneur qui envoie les convocations des joueurs aux clubs?
Comment analyser autrement le rappel-surprise d’Achille Emana alors que la fédération n’a jamais jugé utile de réunir ses enfants après le fiasco du Mondial 2010 au cours du quel des clans s’étaient formés parmi les joueurs?

Certains ont cru, à tort, que l’équipe du Cameroun peut encore fonctionner comme à une certaine époque, en pilotage automatique. On coupe des têtes, on détourne les primes des joueurs, on se passe des matches de préparation, on impose des «mouilleurs », et l’équipe gagne quandmême. On change X par Y à la tête de l’équipe comme sur la feuille de match, et le Cameroun gagne toujours.

Mais, même s’ils veulent demeurer sourds, rappelons-leur ceci: cette époque est définitivement révolue!

D’une part, les autres équipes se préparent mieux et récoltent les fruits de leur travail, d’autant que l’équipe du Cameroun ne leur fait plus peur. D’autre part, nous ne possédons plus ces joueurs exceptionnels qui pouvaient faire la différence, même sur une rentrée de touche c’est pourquoi détruire encore ce qui nous reste de forces (Eto’o, Assou-Ekotto) est incompréhensible et inadmissible.

Heureusement que le football se joue en public et que rien ne peut être escamoté!

Sur l’équipe qui a reçu une fessée samedi dernier au Cap-Vert, seuls deux joueurs peuvent prétendre au niveau mondial: Carlos Kameni et Alexandre Song, soit deux anciens bannis dont l’absence nous a déjà coûté l’élimination à la Can 2012, et que l’on vient d’embarquer dans une inutile querelle de leadership. Nul n’est indispensable mais, que ceux qui criaient triomphalement avant le match de samedi dernier que «nous avons de jeunes joueurs talentueux qui vont faire l’affaire» poursuivent leur triomphalisme macabre!

En ce qui nous concerne, nous disons qu’avec sa riche histoire et son potentiel réel, le Cameroun ne peut se permettre de rater deux Can consécutives par la faute de ses dirigeants. Et nous n’attendrons pas la loterie du match retour contre le Cap-Vert le 12 octobre prochain à Yaoundé pour le crier.

Nous disons dès maintenant: assez!

© L´Actu : E. G. S.


10/09/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres