Liberté d’expression: L’affaire Enoh Meyomesse et autres à l’ONU

DOUALA - 22 OCT. 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

Au cours des mois d’avril et de mai 2013, le gouvernement camerounais sera auditionné devant le conseil des droits de l’Homme des Nations unies sur le cas de l’écrivain camerounais emprisonné. Yaoundé devra également se défendre d’autres accusations d’agressions et sur la liberté d’expression.

« La liberté d’expression est en danger au Cameroun ». Cette formule propre à Pen international, Committee to protect journalists, et Internet sans frontières a été reprise sur le crawl de la plupart des chaines de télévision occidentales au cours de la semaine passée. Les médias français, américains et autres, exploitant ainsi un rapport, tiraient la sonnette d’alarme pour dénoncer les freins à la liberté d’expression au pays de Paul Biya.

Ledit rapport revient spécifiquement sur le cas Enoh Meyomesse, « le fondateur de l'Association des écrivains du Cameroun, [qui] continue de croupir en prison, à Kondengui, depuis 11 mois, dont un mois passé en isolement, bien que toutes les charges contre lui aient été abandonnées ». Les trois associations ajoutent que « Meyomesse est actuellement en procès devant un tribunal militaire, avec un accès minimal à ses avocats ou à des soins médicaux ».

Le rapport très accablant pour le Cameroun, publié en mi-octobre 2012, part du cas spécifique d’Enoh Meyomesse pour s’intéresser en gros à la situation des écrivains et journalistes. « Le Cameroun est un pays dans lequel être écrivain ou journaliste, à la fois en ligne et hors ligne, est risqué », affirme le rapport. Et comment ? De nombreuses lois pénales punissent les écrivains et les journalistes en raison de leur travail, autorisent « les détentions provisoires de longue durée dans des prisons surpeuplées, la torture systématique, et favorisent l'inexistence des procès équitables ».Cet état de chose pousse écrivains et journalistes souvent à l’autocensure que les trois associations disent ne pas être « un mécanisme de sécurité durable qui compromet le droit des citoyens à une information indépendante et fiable, qui leur donne les moyens de prendre des décisions vitales ». De plus, le Cameroun est épinglé sur le management de la gestion d’Internet en rendant exorbitants les coûts pour les fournisseurs d'accès à Internet et « discriminant ainsi ses utilisateurs ainsi que leur expression en ligne ».

Le gouvernement dispose de 150 jours environ pour préparer la réplique à donner au trio des Ong que la commission des droits de l’Homme des Nations unies semble prendre au sérieux. Mais, pour l’heure, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma a esquissé devant la presse nationale le 20 octobre 2012, la réponse des pouvoirs publics. Pour lui, il n’y a ni journalistes, ni écrivains emprisonnés au Cameroun. Mieux le Cameroun compte « 500 journaux, 150 radios et 17 télévisions privées », gage de la liberté d’expression. Comme quoi pour Yaoundé, la liberté d’expression se résume à la liberté de presse ou même simplement à l’existence d’une pléthore de titres dans la presse.



23/10/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres