LIBERTE DE LA PRESSE: LE CAMEROUN PERD 10 PLACES :: CAMEROON

Presse Cameroun:Camer.beLes sanctions du Cnc contre les médias sont à l'origine de la dégringolade dans le classement de la liberté de la presse."L'argument sécuritaire intervient à point nommé pour justifier le contrôle des publications ou le statu quo. Au Cameroun, le Conseil national de la communication tente par exemple de sanctionner des publications faisant état de la coopération transfrontalière avec le Nigeria dans la lutte contre Boko Haram". Le commentaire est de l'Ong internationale Reporter sans frontières, qui a publié hier, 12 février, son classement 2014 de la liberté de la presse dans le monde. Le Cameroun a perdu 10 places. Il part du 120 ème rang en 2013, pour la 131 ème position sur 180 pays. 

Le propos de Rsf fait allusion aux décisions prononcées par le Conseil national de la communication (Cnc). Notamment l'avertissement prononcé le 21 novembre 2013 contre Guibaï Gatama, le directeur de publication de l'hebdomadaire L'œil du sahel. Le journal a fait l'objet d'une plainte du délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé, qui dénonçait la publication d'informations relevant, selon lui, du secret d'Etat et susceptibles de mettre à mal la sécurité intérieure et extérieure du Cameroun. Le journal payait ainsi pour la une de son n°554 du 16 octobre, qui parle de 31 membres de Boko Harem livrés au Nigeria par le Cameroun et de 15 Nigérians tués dans des affrontements avec les forces de maintien de l'ordre camerounaises. 

Par ailleurs, le patron de la police camerounaise juge que la ligne éditoriale de L'œil du Sahel «incite à la haine tribale, en faisant passer les populations du grand Nord pour des victimes d'une supposée oppression». Martin Mbarga Nguélé reproche également au journal de revenir souvent sur le coup d'Etat du 6 avril 1984. 

 

Le Cnc a également suspendu pour trois mois, les publications Ouest Littoral et Thé Guardian Post, ainsi que leurs patrons respectifs, Benjamin Zebaze et Christian Ngah. 

Le Cameroun enregistre l'une des plus grosses dégringolades au plan africain. Il reste derrière le Mali (122 ème, pour 22 places perdues) ou encore la Rca (109 ème, soit un recul de 43 places) qui n'ont chuté que du fait de la guerre marquée par des exactions contre les journalistes. Le classement 2014 souligne d'ailleurs la corrélation négative entre les conflits armés et la liberté de l'information. 

Le travail de Rsf est basé sur les sept indicateurs suivants: le niveau des exactions, l'étendue du pluralisme, l'indépendance des médias, l'environnement et l'autocensure, le cadre légal, la transparence, enfin les infrastructures. Le nouvel entrant dis le classement est le Belize qui se situe au 29 ème rang.

© Le Jour : Assongmo Necdem


13/02/2014
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