L’ex-ministre Polycarpe Abah Abah gardé à la police

L’ex-ministre Polycarpe Abah Abah gardé à la police

samedi 12 mai 2012, par Patricia Mbarga


L’ancien ministre camerounais Polycarpe Abah Abah, emprisonné en 2008 pour détournement présumé de deniers publics, a été mis aux arrêts à la Direction nationale de la police judiciaire à Yaoundé après son interpellation vendredi 11 mai à son domicile.

A en croire ses avocats, M. Abah Abah est arrivé à la Direction de la police judiciaire dans la nuit de vendredi, en provenance de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre, renseignements généraux) où il avait été conduit peu après son arrestation chez lui.

Auparavant, une rumeur s’était propagée dans la ville de Yaoundé faisant état de sa tentative d’évasion. Dans la foulée, le régisseur de la prison de Kondengui où M. Abah Abah est écroué depuis 2008 a été limogé.

Les avocats de l’ex-tout puissant ministre de l’Economie et des Finances nient toute tentative d’évasion de leur client. "Il ne s’agit pas d’une tentative d’évasion. C’est un enlèvement et une sesquestration à la Dgre", a estimé samedi 12 mai, lors d’une conférence de presse, Me Jean-Calvin Bilong, un des avocats de M. Abah Abah.

Selon Me Bilong, son client a obtenu une permission médicale pour se rendre vendredi chez son dentiste. Après le cabinet dentaire où il n’a pas été reçu par son dentiste, il a, selon ses dires rapportés par Me Bilong, demandé et obtenu du chef de son escorte de faire escale chez lui pour recupérer son repas avant de retourner en prison.

"Pendant que Mme Abah Abah s’affairait à préparer cette nourriture, le client (M. Abah) est entré dans sa chambre pour prendre quelques effets. C’est à ce moment que des hommes cagoulés, en civil, et super armés ont fait irruption dans le domicile", raconte Me Bilong.

"Un commissaire de police en civil s’est (alors) présenté et a dit (à M. Abah Abah) qu’il est venu sur instruction du président de la République. Il a dit au ministre Abah Abah que le président de la République l’attendait", poursuit l’avocat.

D’après lui, son client a marqué sa surprise face à cette affirmation avant de demander si le commissaire et son équipe disposaient d’"un mandat". Face au refus de M. Abah de le suivre le commissaire de police, celui-ci "lui a pointé une arme", selon Me Bilong.

Par la suite, l’ex-ministre et les quatre gardiens qui composaient son escorte ont été embarqués dans une fourgonette pour la Dgre. Ils ont ensuite été transférés à la Direction de la police judiciaire.

Une enquête pour "tentative d’évasion" pourrait être ouverte à l’encontre de M. Abah Abah alors les gardiens pourraient être accusés de "complicité de tentative d’évasion".



12/05/2012
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