LETTRE OUVERTE AUX NOSTALGIQUES DE LA BONNE GOUVERNANCE

LETTRE OUVERTE AUX NOSTALGIQUES DE LA BONNE GOUVERNANCE

CAMEROUN : LETTRE OUVERTE AUX NOSTALGIQUES DE LA BONNE GOUVERNANCEHassana Tchiroma, le frère de l’autre vient de faire paraître une deuxième lettre dans l’affaire Marafa Hamidou Yaya et ses révélations.

LETTRE OUVERTE AUX NOSTALGIQUES DE LA BONNE GOUVERNANCE

De tous les grands bouleversements dont le Cameroun fut le théâtre depuis les années d’avant l’indépendance à ce jour, jamais un problème n’a fait l’unanimité de par l’ampleur de préjudices infligés au peuple que cette endémie fatidique de détournement de la fortune publique.

Ce mal récurrent a atteint de proportions alarmantes.

Ses germes ont pris corps dans le présent système de gestion du renouveau moderne de notre économie où la corruption et le détournement de deniers publics se tiennent de très près pour aller à l’assaut de tous les fondements d’étique et de la morale.

Le satisfécit des prévaricateurs invétérés qui flirtent sur le terrain fertile de l’impunité se traduit par l’unité de gabegie qui se chiffre aujourd’hui en milliards et contraste avec le taux de croissance qui caracole à un chiffre.

En effet, debout confortablement sur le socle de l’injustice, le voleur de chèvre croupit en prison, pendant que nos commis de l’Etat aisés dans l’environnement politique laxiste, plongent le peuple désespéré dans le sable mouvant de l’ignominie exécrable, contrariant la volonté du Chef de l’Etat dans sa politique de « Rigueur et Moralisation ».

Les délinquants en col blanc du nom de leur baptême par le prince, mettent à défi tous les programmes de bonne gouvernance tendant à redresser la barre pour emmener le peuple vers l’oméga d’un lendemain qui chante.

Chacun fête son énième milliard sous le regard désabusé de son entourage, pendant que le salaire qui a subi une baisse drastique de 70% reste à ce jour inamovible.

Au paroxysme de la mascarade qui s’apparente à la clémence, la complicité exacerbée voire exaspérante, facilite l’exil de certains présumés coupables, fuyards, par la porte de la complaisance.

Cette gangrène a envahi tous les secteurs sociaux et empêche notre économie de décoller, mieux, elle favorise notre admission en fanfare au club des pays pauvres très endettés « Ppte ».

Aujourd’hui nos hôpitaux publics manquent des premiers soins, nos écoles, du paquet minimum.

La jeunesse déboussolée aux portes de la faillite tire le diable par la queue… Certains jeunes subirent les méfaits dévastateurs et injustes de la compression du personnel, d’autres sont tout simplement interdits d’emploi, forclos du fait de l’âge, entendu que l’Etat avait suspendu les concours sur une période de 10 ans en raison d’impécuniosité absurde.

Le diplôme qui est une propriété inaliénable dont les frais sont inclus dans le dossier subit une rétention abusive. Allez donc comprendre !.

Le délit est consommé pour tous ceux qui se sont rendus coupables de crime économique au terme des investigations menées çà et là par de structures de renom qui rivalisent de compétence !

L’interpellation des magnats est sélective si certains ne bénéficient pas tout bonnement du gilet de sauvetage dans le sérail, pour prendre la poudre d’escampette.

Une minorité zélée à la main leste et miellée s’accapare de la fortune publique, pille les caisses du trésor sans vergogne, les bandits de grand chemin dévalisent nos banques à ciel ouvert requérant quelquefois la complicité des hommes en tenue devant l’embarras du chef de l’Etat rendu insolvable, incapable même de satisfaire certaines dépenses de souveraineté.

Une flotte de la Cameroon Airlines forte de plusieurs avions s’est volatilisée dans l’espace pour de raisons de sauvegarde des intérêts maffieux d’un groupuscule tapis sous l’ombre et se présente selon le tableau que dessous :

Désignation Quantité Nom de baptême Observation 
Boeing 737  1  NOUN  A crashé
Boeing 737  1 MANYU  
Boeing 737  1 NYONG  A crashé
Boeing 737  1  WOURI  
 Boeing 707  1  SANAGA  
Boeing 767  1  BENOUE  
Boeing 747  1  COMBI Onzième province 
Boeing 757  1  DJA En remplacement Combi 
 DC4  2    
HS    2    
TWIN-OTHER    1    

Le pélican présidentiel hors d’usage du fait de l’usure nécessitait d’être remplacé d’où l’Albatros qui fait couler beaucoup d’encre et de salive.

A la faveur du tapage médiatique dommageable, on focalise l’attention des Camerounais sur l’acquisition querellée d’un boeing présidentiel pour crucifier Monsieur Marafa Hamidou Yaya qui clame son innocence et mérite un procès transparent et équitable, digne d’un « Etat de Droit ».

Loin de faire effraction sur la porte de la polémique, la sagesse nous recommande de bien vouloir marquer un temps d’arrêt en haute chirurgie pour extirper en extrême urgence la rumeur pernicieuse qui fait du chemin dans la conscience collective des fils et filles du Septentrion selon laquelle :

« A l’instar de son fils Marafa persécuté sur le lit de l’innocence, le Septentrion est placé sous l’éteignoir et ne connait aucun investissement d’envergure sous le ciel du Renouveau, nonobstant la fidélité de ses fils au régime, ce, du fait de la haine et la rancune tenaces, conséquence de la succession controversée survenue au sommet de l’Etat ».

Du fait de la gestion calamiteuse de ses cadres dont le peuple a plein le dos, et surtout de l’impunité, le Cameroun est le seul pays au monde qui acquitte les taxes aéroportuaires sur trois aéroports internationaux sans flotte justifiable.

Deux vilains petits mots « Crise économique » expliquent notre désarroi.

Pendant que dans le même temps certaines flottes africaines du même acabit et dans le même contexte à l’instar du Kenya Airways – Ethiopian Airlines – Royal Air-Maroc (de surcroit sans combi 747) ont décollé depuis.

Même notre dignité a été bradée dans la privatisation qui n’a pas épargné les entreprises (prétendument instrument de souveraineté) à l’instar de la Sonel –la Snec– la Régifercam dont les prestations approximatives toquent incessamment à la porte de notre cauchemar.

Nos navires, j’ai nommé Cam bubinga –Cam ayous-Cam iroko-Cam ilomba-Cam azobé etc, n’existent que dans le passif de la Camship-lines, sinon dans le rêve pénible des nostalgiques du passé.

Alors que un milliard de francs cfa représente le salaire des milliers de fonctionnaires camerounais, l’on ne s’offusque pas outre mesure de présenter devant le juge de prévaricateurs coupables d’un détournement de 127 milliards… du jamais vu sous le ciel africain.

Aussi, au summum de l’immoralité ambiante qui va à l’assaut de tous les principes justes, la palme d’or de Transparency International à nous décernée de manière répétitive, nous parait à ce jour plutôt accommodante.

Quel Cameroun voulons-nous pour nos enfants ?

Certainement pas celui où ils sont blasés, desséchés, amers, à la retraite à l’âge des épanouissements.

Nous voulons un Cameroun où tous les citoyens sont égaux devant la loi, et où les procès transparents se fondent sur les faits réels, établis sur le socle de la vérité.

D’autre part, nous chérissons un souvenir précieux pour autant que nous gardons présents à l’esprit certains évènements douloureux qui ont marqué la vie de la nation.

Notamment le scandale de la coupe d’Afrique des Nations session 1972 nous rappelle la condamnation de Monsieur Mamoudou Abdou alors délégué des Arts et Tourisme, membre du comité d’organisation.

Il avait écopé de 10 ans d’emprisonnement ferme du fait du détournement d’un pactole de 8 millions de francs, ce qui a mis fin à sa carrière.

Monsieur Bidias à Ngon Bernard alors ministre de l’Education nationale (dont le département ministériel est érigé aujourd’hui en trois ministères) fut remplacé au journal de 13h par Monsieur Adamou Ndam Njoya à propos d’une main basse sur la somme de 600 000 (Six cent) mille dont il est reconnu coupable dans la bourse allouée aux étudiants.

Dans la même foulée Monsieur Nzo Ekangaki alors secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) dont la carrière a fait naufrage, a été purement et simplement remplacé par l’honorable Eteki Mboumoua, j’en passe.

Je prends à témoin ces acteurs qui sont vivants.

Au Cameroun de la fortune publique sacrée, l’augmentation de salaire était automatique tous les deux ans, le recrutement du personnel de l’Etat tous les ans.

Moralité : il suffit à chacun de nous de se faire violence à observer devant le miroir de sa conscience pour évaluer objectivement le coût total de la forfaiture dont notre pays est le théâtre alors, nous aurons sujet d’exulter par rapport à nos potentialités économiques véritables pour nous indigner, et non à déplorer dans un verbalisme abscons les manquements ulcératifs à l’endroit des jeunes aujourd’hui en marge du piédestal.

Vivement que la volonté de récupérer ces fonds détournés prime sur toute autre considération.

Sur un tout autre plan, s’agissant de la célébration en faste de la 40ème  fête de l’unité nationale, je dis ici autant mes félicitations que mes sincères remerciements à tous les acteurs qui nous ont fait rêver le temps d’un défilé.

En revanche, depuis l’avènement de la démocratie avec son carcan de libertés qui frisent au libertinage, notre unité nationale est un leurre.

Aussi longtemps que nous ne réussirons pas à concilier ou réconcilier « Démocratie et Libertés », tant que nous compterons plus de 250 partis polémiques je veux dire politiques pour autant d’associations ethno-claniques, on s’expose à l’ethnocentrisme qui ébranlera les fondements même de notre unité nationale.

La limitation du nombre de parti politique (voir article 4 de la loi de 1967)

L’égalité des citoyens devant la loi

L’équité dans le partage du gâteau national, sont pour moi autant de levures qui favoriseraient la fermentation de l’unité nationale, à la satisfaction de tous.

Hassana Tchiroma
Ex-secrétaire national
à l’organisation du Fsnc

© leseptentrion.net : Hassana Tchiroma


22/06/2012
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