Les syndicats ne digèrent pas l'augmentation des prix du carburant


La Centrale syndicale du secteur public (CSP) du Cameroun vient d’appeler les fonctionnaires, contractuels d’administration et autres agents décisionnaires à organiser la résistance face au gouvernement, à travers un arrêt de travail le 28 juillet prochain, et à compter du 29 suivant «de ne plus trop se soucier de leur présence ou non au travail».

Yaoundé - Cameroun

La Centrale syndicale du secteur public (CSP) du Cameroun vient d’appeler les fonctionnaires, contractuels d’administration et autres agents décisionnaires à organiser la résistance face au gouvernement, à travers un arrêt de travail le 28 juillet prochain, et à compter du 29 suivant «de ne plus trop se soucier de leur présence ou non au travail».

Dans un appel lancé dimanche, elle invite ses interlocuteurs à ne plus aller au bureau «désormais que lorsque les moyens le permettent (15 jours maximum par mois)».

Pour la CSP le 30 juin 2014, le gouvernement a une fois de plus déclaré la guerre aux Camerounais en général, et aux travailleurs en service dans l’administration publique en particulier en décidant de la hausse les prix du carburant (super et gasoil) et du gaz domestique.

Pour mieux se moquer des personnels de la fonction publique, constate-t-elle, le président Paul Biya a signé, le 7 courant, un décret portant revalorisation de la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires de 5%.

L’augmentation des prix du carburant, insiste la CSP, entraine inexorablement l’inflation avec des effets directs tels que le renchérissement des denrées de consommation courante.

Cette mesure est considérée par les protestataires comme «très en deçà de la revendication des travailleurs», qui exigent le rétablissement des salaires à leur niveau de 1992 ainsi que leur revalorisation de 30% pour tenir compte du coût actuel de la vie.

Les actes gouvernementaux sont considérés comme une preuve palpable du manque de volonté politique et de la mauvaise foi des autorités, la revalorisation des salaires de 5% après une augmentation des prix de 14% constituant «une véritable insulte doublée d’un mépris incompréhensible, de la part des autorités qui ont pourtant agi de manière délibérée et sans pression».

«Les travailleurs membres des organisations syndicales affiliées à la CSP dénoncent cette imposture et exigent que les fonds mobilisés pour ce simulacre de revalorisation soient reversés au Trésor public.»

A ceux qui craindraient des représailles de leur employeur, la Centrale assure les uns et les autres que, conformément aux lois et règlements, ils n’encourent aucun risque et peuvent compter sur les instances compétentes en matière de protection des travailleurs.

Cette nouvelle montée de tension intervient alors que les autorités, à travers le gouverneur de la région du Littoral qui abrite la métropole économique, Douala, Joseph Beti Assomo, vient de menacer d’éventuelles sanctions et autres poursuites judiciaires les médias qui ouvrent leurs antennes ou leurs colonnes «à des individus qui véhiculeraient des messages différents de ceux du gouvernement».

L’autorité accuse ainsi les journalistes, à travers les contre rendus de l’agitation sur le front social, d’être «complices d’incitation à la révolte et aux troubles sociaux».




21/07/2014
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