Les prisonniers qui dérangent le pouvoir en place:TITUS EDZOA le grand prêtre descendu par son mentor ?

Les prisonniers qui dérangent le pouvoir en place:TITUS EDZOA le grand prêtre descendu par son mentor ?

Titus Edzoa:Camer.beLe Pr Edzoa est un agrégé de chirurgie et ancien médecin personnel de Paul Biya, ancien secrétaire général de la présidence de la république, et ancien ministre de la santé publique ayant démissionné le 20 avril 1997 pour déclarer sa candidature à la présidence de la république. Figure emblématique du rosicrucianisme au Cameroun, proche collaborateur du président de la République,il est arrêté le 03 juillet 1997, et un mandat de dépôt est délivré contre lui et MICHEL THIERRY ATANGANA dans l’affaire COPISUR-O.U.A-SONARA.

Pendant que Titus Edzoa était à la présidence de la république rapportent certaines source, une bonne partie de l’intelligentsia et nombre d’universitaires se pressaient à ses pieds, adhéraient au Circes (Centre international de recherche culturelle et scientifique), une excroissance de la Rose-Croix Amorc, dans l’espoir de s’attirer les bonnes grâces de Paul Biya.

L'histoire retiendra que c'est  de l’Europe que Titus Edzoa apprendra son expulsion de l’Olympe pour le ministère de la Santé. Le chirurgien, agrégé de médecine, ne se remettra pas de cette décision inélégante. Le dimanche 20 avril 1997, huit mois après son départ de la présidence de la République, au retour d’un autre voyage, à La Baule en France, il remet son tablier et annonce sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 1997

Interpellé le 03 juillet 1997 , à l’indignation de la société civile, qui met sur pied un Comité pour la libération du citoyen Edzoa (Colicite), présidé par l’écrivain Mongo Béti, il sera inculpé pour corruption, détournement
de fonds publics et trafic d’influence. Et, enfin, condamné à 15 ans de prison.

Titus Edzoa vit interné au secrétariat d’Etat à la Défense, au plateau Atemengue à Yaoundé la capitale politique camerounaise.

REGLEMENT DE COMPTES  POLITIQUES ?

1-LE PHENOMENE DIEUDONNE AMBASSA ZANG

Déçu de n’avoir pas été choisi comme président du COPISUR et jaloux de la nomination de MICHEL THIERRY ATANGANA, c’est lui qui acheminera la curieuse correspondance qui sert aujourd’hui de fond de dossier à l’accusation , relevant les problèmes de détournements au sein du COPISUR, et ce sont ses déclarations lors des enquêtes préliminaires de la police judiciaire et devant le juge d’instruction en 1997,qui constitue l’essentiel de l’accusation. Aujourd’hui, il est en fuite.

2-RIVALITES POLITIQUES

Le 20 avril 1997,  le Pr TITUS EDZOA  démissionne de son poste de ministre de la santé publique et annonce sa candidature aux élections présidentielles d’octobre 1997 car il se murmure dans le sérail que Paul Biya veut laisser le pouvoir.
Suite à cette déclaration de candidature, et à la multiplicité de ses conférences de presse au cours desquelles il met à nu le régime Biya, le pouvoir entreprends de le faire taire et surtout de le mettre hors d’état de nuire car si on le laisse continuer dans cette direction et s’il se présente face à Paul Biya, la probabilité qu’il gagne est très élevée.
Le pouvoir commence par museler celui qu’on croit être son bras financier (Michel Thierry Atangana).Pour la petite histoire, au moment même de son arrestation, il n’ya aucune charge contre lui.
Après 12 ans d’instruction, le juge PASCAL MAGNAGUEMABE du tribunal de grande instance du Mfoundi a conclut le 23 octobre 2008 que les poursuites contre Mr ATANGANA étaient infondées fautes de preuves pertinentes.

VIOLATIONS PERMANENTES  DU CODE PENAL

Contre toute attente, par l’arrêt n°002/CI/2009 de la Chambre de Contrôle de l’Instruction de la Cour d’appel du Centre à Yaoundé, ladite ordonnance est reformée dans le sens d’un renvoi de tous les prévenus sans exception devant le tribunal de grande instance du Mfoundi statuant en matière criminelle, alors que la requête d’appel du Ministère public était mal fondée et irrecevable car en violation de la loi n°2005/007 du 27 juillet 2005 portant Code de procédure pénale en ces points: Primo, aux termes de l’article 274 alinéa 3 du Code de procédure pénale, « Le procès-verbal de réception et une copie de la requête sont notifiés au procureur général près la Cour d’appel et aux autres parties ». Mais la chambre de contrôle de l’instruction n’a nullement accompli cette formalité puisque Me Nkoa Atangana Edouard, conseil d’Atangana Abega Michel Thierry, a dû décharger la copie de cette requête au greffe de la Cour. L’alinéa 6 du même article dispose que : « le procureur général et les autres parties sont informés, par tout moyen laissant trace, de la date de l’audience à laquelle l’affaire sera appelée ». Or, la Chambre de contrôle de l’instruction semble avoir fait acte d’allégeance et de soumission en tenant effectivement l’audience du 02 décembre 2008 fixée d’autorité par le Parquet général. Relevons que cette date d’audience n’est en principe fixée qu’après le dépôt des conclusions par les parties dans le délai de 48 heures suivant la notification d’une copie de la requête d’appel, tel que le stipule l’alinéa 4. Quarto, si l’on se réfère à l’article 52 al 1 du Code de procédure pénale, « le délai entre le jour où la citation est délivrée et le jour fixé pour la comparution est de cinq (5) jours au moins si la personne citée réside dans la ville où la localité où a lieu son audition ou son interrogatoire ». En ce qui le concerne, cité le 1er décembre 2008 vers 15 heures par l’entremise de son avocat, Atangana Abega Michel Thierry devait comparaître le 2 décembre 2008 à 7h30 du matin soit moins de 17h plus tard.

Dans la même lancée, l’alinéa 2 de l’article 274 du Code de procédure pénale dispose que « la requête doit, à peine d’irrecevabilité, articuler et développer les moyens produits à l’appui de l’appel ». Et l’arrêt de principe n°33/P rendu le 23 octobre 2003 par la Cour suprême du Cameroun dans l’autre affaire opposant –ironie du sort- le ministère public à Edzoa Titus et autres dit clairement ce qu’il faut entendre par « articuler » et « développer » en ces termes : « …Le moyen (…) doit contenir l’indication complète et non erronée du texte de loi ou du principe de droit prétendument violé ou faussement appliqué, les dispositions du texte visé, mais (…) aussi montrer en quoi ledit texte ou ledit principe de droit a été violé ou faussement appliqué ». Or dans la présente affaire, il est plus que manifeste que le ministère public n’a ni articulé, ni développé les moyens produits à l’appui de son appel. Sexto, suivant l’article 275 al 1 du Code de procédure pénale, « La Chambre de Contrôle de l’Instruction statue dans les trente (30) jours de la réception de la requête d’appel ». En rendant son verdict le 3 février 2009 pour un appel interjeté par le ministère public le 14 novembre 2008, la Chambre de contrôle de l’Instruction s’est imparti un délai de 81 jours précisément, sans avoir jamais entendu l’exposant.

Ces irrégularités notoires procèderaient des manœuvres ourdies et mises à exécution par Amadou Ali et Mvondo Evezo’o Jean Pierre, respectivement Vice-premier ministre, ministre de la Justice, Garde des Sceaux et procureur général. Lesquels semblent avoir joué activement de leur stature dans l’appareil judiciaire camerounais pour infléchir déraisonnablement la décision qui s’imposait à la Chambre de Contrôle de l’Instruction. Cette instrumentalisation s’explique par le fait que l’ordonnance de non-lieu déférée met en cause l’objectivité de hauts fonctionnaires, d’hommes de loi, d’officiers de police judiciaire et d’inspecteur d’Etat étant intervenus dans le suivi de la procédure ouverte en 1997 par le Ministère public et l’Etat du Cameroun contre Edzoa Titus, Atangana Abega Michel Thierry, Njiemoun Isaac et Mapouna, au sujet de la gestion du COPISUR.

UNE JUSTICE AUX ORDRES

Amadou Ali, alors secrétaire général de la présidence de la république de l’époque et aujourd’hui, vice-premier ministre chargé de la justice a été au cœur de cette cabale judiciaire. C’est lui qui a planifié et mis en place le système de gestion des prisonniers TITUS EDZOA ET MICHEL THIERRY ATANGANA depuis 1997.

C’est ainsi que les pièces comptables saisies le 16 mai 1997 par les éléments de la police judiciaire ont simplement disparues.

VIOLATION PERMANENTE DES DROITS DE L’HOMME

Le quotidien de MICHEL THIERRY ATANGANA  et TITUS EDZOA est fait de misère, malnutrition, solitudes, maladies. Tous les recours pour leur retour à la prison centrale de YAOUNDE où ils pourraient bénéficier du statut de condamnés sont restés lettres mortes.

MICHEL THIERRY ATANGANA  se meurt tout doucement, et se déplace désormais en boitillant, et perd progressivement la vue. Tous deux n’ont droit à aucune assistance, ni à la nourriture et doivent prendre en charge eux-mêmes leurs frais d’hôpitaux.

MICHEL THIRRY ATANGANA  a perdu sa mère en août 2002 et sa sœur ainée en juillet 2006.Dans les deux cas, il fut privé d’assister aux obsèques.

Document: Titus Edzoa écrit à Paul Biya

Monsieur le Président,Il est fort possible, même si je n’ose y croire, que ma lettre, tel un alizé tumultueux et capricieux, vienne de quelque manière ébranler, ou tout au moins perturber la quiétude des flots aux doux embruns de votre «démocratie apaisée», ambition pour laquelle vous avez tant oeuvré depuis 29 ans. Si c’en était le cas, ce serait bien dommage, car telle n’est pas mon intention. Mais d’un autre côté qu’on ne se méprenne point ! Ce n’est pas non plus une naïve, langoureuse et monocorde mélopée, ni un triste refrain d’un prétendu coupable miserere, de la part d’une supposée victime, à la recherche désespérée d’une compassion condescendante…

Pour toutes ces raisons, j’impose à ma plume autant de respect que de douceur, honorant ainsi ma propre dignité de
beaucoup de pudeur, et l’affligeant en même temps d’une stricte circonspection…

Monsieur le Président, Tenez ! Seulement deux jours après ma démission de votre Gouvernement et ma constitution en candidat à l’élection présidentielle de 1997, une horde sauvage et déchaînée de vos cognes aux gros bras prêts à casser de la castagne, alliée à une justice aux allants de basoche, a fondu avec une rare férocité sur le citoyen honnête et ordinaire que je suis. Et depuis, inlassablement, les uns comme les autres, n’ont cessé de me faire
subir une terrifiante torture, avec hargne, haine et grossièreté, sous votre regard passif et atone, mais ô combien scintillant de complaisance : embastillement dans des conditions inqualifiables, harcèlement et acharnement permanents, destruction et confiscation de mes biens, intimidations et tracasseries judiciaires et policières, subtiles et ostentatoires menaces de mort, et que sais-je encore…

Ah ! Que ne m’aurait-il pas valu d’être un Albert Dreyfus ou un Jules Durand tout court ? Allusion prétentieuse, n’est-ce pas ? Et pourtant je n’en demandais pas tant !

Monsieur, Eh bien, souffrez un petit instant que je me pince avec un peu de violence, après tant d’années de silence d’une lâche captivité, pour dénoncer avec véhémence, à haute et intelligible voix, prenant solennellement à témoin la nation camerounaise tout entière, l’opinion internationale, et tous ceux qui de par le monde sont sensibles à la défense des droits humains, et crier à votre intention : «14 ans de torture, Monsieur, ça suffit ! »

J’ai été honteusement réifié en un vulgaire otage de votre vitrine politique. Ma liberté m’a été confisquée sans raison. Que votre raison veuille bien me la restituer ! L’image désormais blafarde et tant écornée du Cameroun en bénéficierait à coup sûr en rayonnement, de l’intérieur comme à l’extérieur…

A la fin, que sont-elles devenues mes convictions et mes opinions politiques, artifices qui m’ont gratifié de cette lourde infortune en 1997 ? Eh bien, elles n’ont pas changé d’une virgule ; bien au contraire, par mon combat silencieux, mais pas pour autant moins téméraire, elles se sont raffermies, densifiées, voire pétrifiées, toujours à la recherche d’un idéal partagé pour l’émancipation et l’épanouissement d’un peuple qui le mérite bien…

Je vous prie, Monsieur le Président, d’agréer l’expression de ma très haute considération, et de bien vouloir accepter la sincérité de mes voeux de paix et de santé, à l’occasion de votre anniversaire…

Yaoundé, 13 février 2011

Biographie expresse:

4 janvier 1945 : naissance à Douala
1964-1970 : étude de médecine à Milan en Italie
1975 : diplôme de chirurgie à l’université d’Etat de Milan
1976-1985 : chirurgien dans divers hôpitaux du Cameroun et enseignant à la faculté de médecine à Yaoundé
1985 : agrégation de médecine
1986 : ministre chargé de mission à la présidence de la République
1988 : conseiller spécial à la présidence de la république
Avril 1992 : ministre de l’Enseignement supérieur
Juillet 1993 : secrétaire général de la présidence de la République
Septembre 1996: ministre de la santé
20 Avril 1997 : démission de gouvernement et candidature à l’élection présidentielle

© Camer.be : La Rédaction avec la collaboration de CCL Libération


12/01/2012
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