Les Lions fauchent le plan secret de Paul Biya

Paul Biya qui se trouvait à Bangui, en République centrafricaine depuis le 15 janvier 2010 pour le Sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a regagné le Cameroun le 17 janvier 2010 à 17h, alors que le match Cameroun-Zambie venait de débuter. Dès sa descente d’avion en compagnie de son épouse Chantal, et à peine s’est-il installé au salon présidentiel que le chef de l’Etat se renseigne auprès de ses proches collaborateurs sur le score du match que livrent les Lions Indomptables contre les Chipolopolos. Il lui est alors dit que le Cameroun est mené par un score d’un but à zéro. Des sources généralement bien informées rapportent que le président Biya aurait, après un sourire énigmatique, fait quelques contorsions avec ses mains, signe d’un supporter agacé par ce résultat qui accable son équipe. Avant de dire à un proche collaborateur qu’il espérait que le Cameroun ne serait pas battu.

Les audiences qu’il va accorder aux différentes personnalités convoquées pour son accueil à l’aéroport sont rapidement liquidées comme si le locataire d’Etoudi voulait regagner rapidement ses appartements privés pour suivre lui-même le match. Peut-être histoire de prier pour que le « Lion’s Spirit » tant loué dans ses discours, revienne assez vite chez Eto’o fils et ses camarades de l’équipe nationale de football du Cameroun. Le cortège présidentiel s’ébranle sur une voie présidentielle pratiquement déserte. Alors qu’il se trouve vers le carrefour Warda, les Lions Indomptables ramènent le score à un but partout. Après leur arrivée au Palais de l’Unité, le président et madame sont directement conduits à leur résidence privée. Paul Biya, affirme une source, n’avait  le cœur qu’au match des Lions. Surtout que la rencontre que jouaient les Lions Indomptables était déterminante pour la suite de la compétition. Finalement, après moult péripéties sur le terrain à Lubango en Angola, Samuel Eto’o Fils et sa bande sortent victorieux des Chipolopolos du Zambie. On imagine que le président s’est bien réjoui. Tout comme après la qualification pour les quarts de finale des Lions face à la Tunisie.

« Lion’s Spirit »

Dès les quarts de finales de la CAN 2010, si dans la plupart des esprits des fans et supporters camerounais des Lions Indomptables l’objectif était logiquement d’arriver en finale, et pourquoi pas de remporter le trophée, des sources bien introduites au niveau du sérail affirment que chez les idéologues du régime Biya, « il était surtout question que l’équipe nationale arrive en finale et gagne absolument cette coupe d’Afrique des nations, pour permettre au président qui s’est toujours identifié aux Lions Indomptables à travers leur courage, de tirer logiquement, le plus grand bénéfice politique en tant que président de la République.», rapporte au Messager un cacique du régime au lendemain de la défaite cuisante des Lions Indomptables face à l’impressionnante équipe nationale d’Egypte.

Lors de la CAN 2008 au Ghana, la présidence de la République du Cameroun avait mis en mission Paul Atanga Nji, ministre chargé de missions, comme « envoyé spécial du président de la République ». Ce dernier, tonitruant militant du RDPC, et  « fidèle biyaïste« , avait alors entre autres déclaré que les Lions devaient absolument gagner cette coupe pour « l’offrir au chef de l’Etat ». Il était question de célébrer la fête de la jeunesse avec le trophée. Malheureusement, les Lions avaient perdu la finale face à… l’Egypte. Au retour, les Lions malgré leur bonne performance, n’ont pas été reçus par le chef de l’Etat.

Nos sources au s’accordent à dire, à tort ou à raison, que le régime entendait faire de la récupération d’une éventuelle victoire finale. C’est-à-dire que si les Lions avaient pu parvenir en finale et rentrer avec le trophée « il n’est pas du tout exclu que les choses se seraient accélérées au sommet de l’Etat. Notamment pour une anticipation pourquoi pas de la présidentielle. En fait, beaucoup n’avaient pas planché sur la coupe du monde où on n’est pas sûr que le Cameroun pourrait faire une prestation honorable. Mais la CAN était une bonne affaire politique. Hélas ! », se désole une personnalité du sérail.

 

Par Jean Fraçois Chanon, Le Messager Jeudi 28 Janvier 2010



28/01/2010
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