Les «10 préalables Fomunyoh» pour la reconstruction d’une alternative camerounaise efficace

Fomunyoh:Camer.beLors du colloque spécial  du 07 au 09 novembr, organisé par la plate forme indépendante la Grande Palabre et ses partenaires sur le thème re-penser et re-construire l’opposition camerounaise, le Dr. Chris Fomunyoh, Monsieur Afrique du National Democratic Institute ( NDI) de Washington et directeur régional pour l'Afrique de la dite organisation a livré une communication  dans laquelle il a énoncé ses « 10 préalables » pour la construction d’une alternative camerounaise pragmatique et efficace. Lire sa contribution

« Opposition et démocratie » par le Dr. Christopher Fomunyoh.Yaoundé, le 7 novembre 2012
 
Messieurs et Mesdames. les membres du comité d’organisation,
Messieurs et Mesdames. les responsables des partis politiques et de la société civile,
Membres du corps diplomatique et des organisations internationales,
Honorables invités, Mesdames et Messieurs,

C’est un immense plaisir d'être présent parmi vous ce jour et d’avoir l'opportunité de partager la plate-forme avec tant de personnalités émérites de la société camerounaise et de compatriotes qui au cours des deux dernières décennies n’ont cessé de porter leur contribution aux efforts de démocratisation de notre pays.

L’initiative de la Grande Palabre est assez unique dans son approche, dans ce sens qu’elle crée un espace de libre échange et de partage du savoir et des connaissances, mais aussi parce qu’elle permet aux intellectuels et aux élites camerounais de donner une autre impression d’eux mêmes.  Une impression qui se fonde sur la critique constructive et une contribution substantielle à la conception d’un Cameroun autre que celui des slogans et des motions de soutien qui n’ont pas de sens, où les gens autrefois bien respectés se contentent de passer leur temps à porter l’uniforme pour aller danser au carrefour.

La thématique qu’il nous est donné de traiter pendant ces trois jours, est d’une portée capitale, même si elle est souvent malmenée dans notre société, à juger par la façon dont le rôle de l’opposition est compris et apprécie par certains de nos dirigeants. Je vais donc aborder le sujet sous l’angle de quatre chapitres, à savoir:

1) les théories sur le rôle de l’opposition dans une démocratie;
2) l’opposition, l’alternance et la démocratie en Afrique;
3) l’impact de l’opposition sur la trajectoire de la démocratie en Afrique; et
4) le cas spécifique du Cameroun: l’opposition et son avenir.

Je terminerai par une série de recommandations ou de propositions, dont l’objectif est de soutenir la réflexion afin de donner une nouvelle impulsion à la reconfiguration politique de notre pays qui devrait tirer le maximum de ce que peut apporter l’opposition politique dans son développement économique et politique.
 
I. Les théories sur le rôle de l’opposition dans une démocratie

De toute évidence, une démocratie ne peut prospérer sans une opposition active et efficace, sinon comment capitaliser la diversité d’opinions, de points de vue, de valeurs et de perceptions de la chose publique qui existent dans nos sociétés. De plus, certains politologues de renommé, tels que Samuel Huntington, ont intégré parmi les facteurs clés de consolidation de toute démocratie,  une alternance répétée (au moins à  deux reprises) du pouvoir publique.  (1) Une telle alternance permettrait à ceux qui hier se trouvaient dans l’opposition, d’avoir l'opportunité de gérer la chose publique et de mettre en pratique certains de leurs idées nouvelles, tout en laissant ceux qui ont exercé par le passé la possibilité de valoriser leurs anciennes expériences gouvernementales, en apportant des critiques constructives pour améliorer le fonctionnement des institutions étatiques.
 
Certains iront jusqu'à Montesquieu pour relever que la séparation des pouvoirs repose nécessairement sur l'intégration politique des forces sociales - sur une participation des forces vives de la société au pouvoir. Cela implique la représentation de points de vue opposés dans la gestion des affaires publiques, afin d'éviter un hiatus entre l’appareil étatique et la population. Parmi nos contemporains, Robert Dahl considère le système par lequel la société moderne gère les conflits politiques en permettant aux partis politiques de l’opposition de compétir avec ceux qui sont au pouvoir, comme “une découverte sociale parmi les plus grandes et les plus inattendues sur lesquelles l’homme ne soit jamais tombé.”  (2)

Ainsi, vous conviendrez avec moi que le débat sur le rôle de l’opposition est un débat positif, un débat nécessaire, un débat qui devrait avoir droit de cité dans la quête permanente d’une démocratie véritable dans notre pays.

II. L’opposition, l’alternance et la démocratie en Afrique

En effet, je pourrais affirmer que le concept même de démocratisation est lié d’une manière intrinsèque à l’existence d’une opposition politique. Pour ce qui est de l’Afrique, bien que nos sociétés les plus anciennes respectaient déjà les principes et valeurs démocratiques,  ce n’est qu’avec l'émergence de l’opposition politique sur le plan national et les premières alternances du pouvoir au début des années 1990, que le monde moderne s’est saisi de l’opportunité pour reconnaitre les efforts de démocratisation sur notre continent. Dans ses multiples recherches, le politologue américain Michael Bratton trouve en outre que l’enthousiasme et le support populaire pour la démocratie en Afrique - comme ailleurs dans le monde - sont étroitement liés à l’existence d’alternances dans l’exercice du pouvoir politique à travers les élections.   (3)

De ce fait, l’opposition politique en Afrique devrait être non seulement reconnue mais activement appuyée car elle joue un rôle capital dans le développement de plates-formes politiques alternatives, permettant aux citoyens d’explorer différents projets de société et de choisir celui qui est le mieux adapté aux circonstances que traverse chaque pays.

A travers le débat d'idées pendant les campagnes électorales, la population reçoit une éducation civique qui renforce la participation citoyenne, permettant ainsi à la culture démocratique de s’enraciner. La couverture par les média des débats en plénière à  l'Assemblée Nationale entre majorité et opposition et la participation au niveau local dans les débats du conseil municipal, sont autant d’opportunités pour les citoyens d’approfondir leur compréhension du fonctionnement des institutions démocratiques. L’existence d’une opposition politique sert également à responsabiliser le gouvernement et à promouvoir une plus grande transparence dans la gestion des biens publiques et la protection des droits humains.

A l’instar des acquis des années ‘90, les débats politiques entre gouvernement et opposition permettent la prise en compte des préoccupations de groupes sociaux souvent marginalisés. Qui ne se souvient pas des différents droits et libertés obtenus dans les domaines de la communication, en matière de liberté d’association avec la reautorisation du multipartisme, et même la Tripartite et les actes qui en ont suivi? Force est de reconnaitre que ceux qui avaient marché contre la démocratie et le multipartisme, qu’ils avaient par ailleurs défini à tort comme des valeurs importées et étrangères aux camerounais (voir aux africains tout court), n’allaient pas de gaieté de cœur créer les espaces nécessaires pour permettre aux populations camerounaises de s’épanouir politiquement. Surement que sans la possibilité d’entendre des voix contradictoires, un système politique s’atrophie et ne pourra pas se renouveler.

III. L’impact de l’opposition sur la trajectoire de la démocratie en Afrique

Pour que ce débat ne reste pas purement académique, il serait opportun de faire ressortir des cas pratiques, des expériences africaines qui démontrent que l’opposition est un pilier incontournable de tout processus de démocratisation et de bonne gouvernance.

1) Les alternances réussies:

L’Afrique regorge d’exemples d’alternances politiques réussies où l’opposition a joué un rôle déterminant, en allant de l’Afrique de l’Ouest (le Ghana et le Sénégal) à l’Afrique Australe (l’Afrique du Sud, le Malawi et la Zambie).

Le Ghana exemplifie un système politique avec deux tendances politiques dominantes, représentées par le New Patriotic Party (NPP) et le National Democratic Congress (NDC). Tandis que le NPP est libéral et pro-business, le NDC a une vision d’avantage populiste. Les deux partis couvrent approximativement 90 pourcent de l'électorat et s’alternent régulièrement au pouvoir. Il va de soi que cette alternance contribue à stabiliser le système politique ghanéen et à assurer l’acceptation mutuelle des deux partis. Ainsi, la perte d’une élection ne saurait être synonyme de la mort politique d’un candidat ou d’un parti. Les partis jouent un rôle d'éducation politique de la population, et servent à canaliser de manière efficace les intérêts divergents, en évitant ainsi les conflits violents.

Le Sénégal illustre lui aussi a sa manière l’importance de coalitions efficaces entre multiples partis d’opposition pour assurer le renforcement de la démocratie et l’alternance du pouvoir. Une première alternance en 2000 fut possible grâce à l’action coordonnée d’une coalition qui appuya l'élection de l’opposant Abdoulaye Wade, contre le titulaire Abdou Diouf. Le même Wade fut ensuite remplacé par la voie des urnes en début de cette année quand il tenta de se faire réélire pour un troisième mandat. L'expérience du Sénégal démontre bien qu’une première alternance n’est pas suffisante pour garantir le renforcement des institutions et des pratiques démocratiques.

Pour le Malawi et la Zambie, il est tout à fait remarquable que ces pays ont pu prospérer même lorsque leurs institutions politiques ont été testées lors du décès inattendu de leur chef d'état, parce que l’ensemble de la classe politique avait le mérite d’avoir exercé soit dans l’opposition, soit dans la mouvance présidentielle. En ce qui concerne le Cap Vert, l’élection présidentielle en 2001 fut gagnée par 13 voix entre le candidat gagnant et le perdant. Justement parce que le rôle de l’opposition était reconnu et l’alternance politique acceptée comme faisant partie du jeu démocratique, le transfert du pouvoir de la mouvance présidentielle à l’opposition se fit sans heurts. Les expériences de ces pays démontrent que la présence d’un réservoir de cadres qui ont servi au gouvernement ainsi que dans l’opposition sert à garantir la stabilité des institutions démocratiques même quand elles sont soumises à des pressions extrêmes. 
 
2) Les alternances ratées

Ces cas de succès devraient aussi attirer notre attention sur les opportunités ratées à cause de la faiblesse des partis d’opposition. Dans un grand nombre de pays africains, indépendamment de la qualité du processus électoral, les partis d’opposition sont restés émiettés (comme en Ouganda et au Gabon), avec une faible représentation dans les assemblées législatives, et incapables de jouer leur rôle de contrepoids politique au parti majoritaire et au président. Selon Rakner et van de Walle  (4) c’est précisément cette faiblesse de l’opposition qui porte à douter parfois du progrès réel du multipartisme en Afrique.

Aussi, dans certains cas, l’opposition préfère parfois jouir des avantages offerts par une participation, même insignifiante, au gouvernement que de jouer son rôle de contrôle de l’action gouvernementale et au lieu de se focaliser sur le travail de terrain qui lui permettrait à son tour de venir aux commandes de l'état. Les conséquences d’une telle démarche peuvent être désastreuses, comme illustré par l’exemple du Mali où une politique dite de “consensus” adoptée par l’ensemble de la classe politique pendant toute une décennie a contribué à fomenter la corruption et a délégitimer l’ensemble des institutions démocratiques du pays, facilitant ainsi l’implosion de l'état – et ceci à un mois des élections présidentielles de 2012 dans lesquelles le président titulaire n'était même pas candidat.

3) Les facteurs déterminants

Hélas, en examinant les cas des échecs, certains facteurs semblent atrophier la percée de l’opposition politique dans nos pays africains, et nous aurons l’opportunité d’y revenir en profondeur pendant les présentes assisses.

Le rôle joué par l’opposition politique dans la consolidation des jeunes démocraties est bien sur soumis à des contraintes sociétales majeures. Par exemple, dans les pays où un mouvement de libération armé c’est par la suite transformé en parti dominant comme ce fut le cas en Angola ou en Namibie, ou même en Afrique du Sud, les chances pour les partis d’opposition de se développer et de prospérer sont plus limitées. Dans ces pays, la fusion de facto entre parti dominant et état rend très difficile la percée de partis de l’opposition qui n’ont pas accès aux mêmes ressources économiques et ne peuvent puiser des mêmes sources de légitimité nationaliste. Cependant, les expériences sous d’autres cieux, comme au Mexique, démontrent qu’il est aussi possible pour une opposition bien organisée, avec un réseau d’activistes motivés et une idéologie alternative bien définie, de forcer une alternance du pouvoir, même après des décennies de monopole du pouvoir par un parti dominant.

Les faiblesses internes et propres à l’opposition même sont souvent un facteur majeur qui explique les alternances ratées. Ainsi les luttes de positionnement, le manque de capacité de formuler une vision alternative, le manque de vision stratégique et des mauvaises manœuvres tactiques sont aussi à déplorer.
 
IV. Le cas spécifique du Cameroun: l’opposition et son avenir

Les autres conférenciers et panelistes parleront en détail des spécificités et des difficultés structurelles et institutionnelles liées au fonctionnement des partis politiques de l’opposition. Cependant, je ne pourrais pas ne pas citer l’étroitesse de l’espace de liberté, l’ingérence de l’exécutif et de l’administration territoriale dans les efforts de mobilisation des partis, ainsi que la malléabilité de notre constitution et des différentes lois qui faussent le jeu politique de sa lisibilité et l’égalité des chance entre acteurs et partis politiques.

Sur la base de ce qui précède, je voudrais partager avec vous quelques propositions concrètes pour l'avenir. Il s’agit d’une dizaine de recommandations formulées sur la base de l’expérience, et des observations pertinentes tirées en suivant de près les différents processus politiques en Afrique et ailleurs.

Je fais ces recommandations avec beaucoup d’humilité, étant conscient du fait que beaucoup parmi vous se battent déjà pour opérationnaliser ces mêmes idées. Je reconnais par ailleurs, comme je l’ai dit tantôt, la complexité socio-culturelle et économique de l’environnement politique de notre pays ainsi que le poids des restrictions réglementaires et autres défis qui rendent la participation citoyenne et la vitalité des partis politiques très difficiles. Cependant, mes recommandations sont motivées par la confiance que j’ai dans les ressources humaines dont regorge notre patrie, notamment sa jeunesse active et informée, qui adhère aux idéaux démocratiques et œuvre en permanence pour un futur meilleur. Si nous tirons parti de ces richesses, je suis confiant que les défis seront surmontés.  Nous devrons profiter des tendances globales en faveur des alternances démocratiques et de l’ouverture d’esprits dont disposent beaucoup de nos compatriotes ces derniers temps.

1.    S’ouvrir à l’autocritique ou l'auto-évaluation. Il s’agit ici pour l’opposition camerounaise de tirer ses propres leçons, en faisant son propre bilan et l’inventaire de ses forces et ses faiblesses afin de valoriser les unes et mitiger l’impact des autres. Un tel exercice servirait à consolider les acquis en termes d’expérience et à explorer de nouvelles pistes d’action.
 
2.    Reprendre les initiatives d’éducation civique et politique des citoyens. Les campagnes d’éducation civiques et citoyennes sur leurs droits et leurs devoirs servent à conscientiser d’avantage les citoyens. Des citoyens plus alertes et plus conscients sont plus aptes à entendre un message politique qui prône le changement – un message qui oriente le jeu politique vers les débats d’idées et loin de toute autre considération subjective, comme l’affiliation ethnique, religieuse ou autre.
 
3.    Revoir la stratégie de recrutement à la base et au niveau du leadership. Combien de partis politiques organisent encore des missions de recrutement de nouveaux membres, aussi bien au niveau des localités qu’a la tête du parti? Y-a-t’il des bases de données sur les membres des partis ainsi que sur leurs compétences thématiques, et si oui, comment s’actualisent celles-ci? Un tel élargissement du membership renforcerait les partis de l’opposition en tant que structures représentatives d’un plus grand nombre de camerounais.
 
4.    Établir des services de liaison directe et permanente avec les autres promoteurs de la démocratie et de la bonne gouvernance. Il s’agit notamment de créer des passerelles avec la société civile, les syndicats, les enseignants et le corps professoral, et les associations féminines et de jeunesse en zones urbaines comme en zones rurales. Cette union des forces aurait un effet multiplicateur sur les initiatives de l’opposition camerounaise.
 
5.    Cadrer les actions politiques avec l’évolution du calendrier électoral et politique. Les partis d’opposition doivent créer leurs propres plans stratégiques qui tiennent compte de la périodicité des élections présidentielles, législatives et locales. Ceci permettrait aux partis de l’opposition de reprendre l’initiative, en évitant de se laisser gérer par l’état comme s’ils étaient des entités administratives. Une telle réflexion stratégique rendrait aussi possible l’identification de points communs et de priorités partagées, facilitant ainsi la collaboration entre les différents partis de l’opposition autour d’une cause commune. Pourquoi ne pas envisager cette action commune ou cette mutualisation des efforts pour les élections municipales et législatives de 2013?
 
6.    Renforcer l’identification idéologique des partis. L’opposition gagnerait à présenter une vision politique et sociale cohérente, qui se différentie de la politique du gouvernement. Un projet de société formulé sur la base d’un fondement idéologique et de convictions réelles permettrait aux citoyens d’imaginer une réalité autre et de croire dans la possibilité du changement.
 
7.    Nouer des relations professionnelles avec les grandes familles politiques internationales. Les regroupements internationaux des partis politiques sont des réseaux de partis qui se regroupent par famille idéologique (libéraux, centristes, socialistes et conservateurs). Dans le monde globalisant devenu village planétaire, s’associer avec une de ces grandes familles ouvre la porte à des riches opportunités d’échanges, d’apprentissage et de support mutuel. Bien que le Front Social-Démocratique, le SDF, soit déjà membre de l’Internationale Socialiste, il serait encourageant si d’avantage de partis de l’opposition camerounaise profitaient de cette ouverture de l’humanité pour tisser des liens de collaboration et d’appui mutuel. 
 
8.    Établir des liens de communication substantifs avec les compatriotes de la diaspora. Les camerounais qui vivent et travaillent en dehors de leur patrie pour des raisons différentes, restent une importante ressource à mobiliser par les partis de l’opposition. Créer des synergies de bonne gouvernance avec ces compatriotes pour la gestion du Cameroun de demain permettrait d’éviter la multiplicité des initiatives contre le statu quo -- multiplicité qui fragiliserait d’avantage une opposition déjà si fragmentée. 
 
9.    Élargir le champ de débat et de réflexion sur la situation du Cameroun aux démocrates africains dans leur globalité. Sur le continent africain il y a beaucoup de démocrates disposés à prêter mainforte à l’opposition camerounaise dans sa réflexion sur comment réaliser une transition démocratique crédible dans notre pays. Tisser des relations avec ces alliés potentiels servirait aussi à renforcer l’évidence que le Cameroun ne saurait être une île, et que par conséquent ce beau pays devrait se joindre à la communauté des jeunes démocraties africaines.
 
10.    Rénover et renouveler le leadership des partis politiques. Il est important pour les partis de l’opposition d’éviter de répéter les mêmes erreurs pour lesquelles ils critiquent le parti au pouvoir, car le Cameroun n’a pas besoin d’un RDPC bis. Il en va de la crédibilité de l’opposition camerounaise.

C’est pour cela que je réitère mes vifs remerciements aux initiateurs de ce colloque. Cet événement devrait nous permettre de donner du contenu et de la substance à la réflexion sur la nécessaire reconstitution des forces politiques dans notre pays.  Je salue donc le comité d’organisation pour sa perspicacité en choisissant de programmer le colloque pour cette semaine de novembre 2012.  Personne ne devrait ignorer le symbolisme, car notre pays vie une controverse autours de 30 années d’exercice du pouvoir par un seul individu à la tete de l’état, et les oppositions malmené se concertent à travers le monde, même dans un pays comme la Syrie, pour revoir leur stratégie; et de la manière la plus fortuite, l’ouverture de nos assisses ce 7 novembre 2012 coïncide avec un événement heureux et de grand envergure, pour les démocrates du monde entier.  Je pense à la réélection de Barack Obama à son deuxième et dernier mandat de quatre ans comme président des Etats Unis d’Amérique à travers des élections crédibles et transparentes, ce qui devrait renforcer ainsi notre conviction collective de ce que la démocratie reste la meilleure forme de gouvernance.

Ainsi mon espoir pour notre pays c’est que dans les années à venir, voir dans un proche avenir, au moment ou les historiens parleront de notre histoire commune, qu’il soit retenu que pendant cette semaine symbolique, un groupe de patriotes s’était réunis dans notre capital politique de Yaoundé pour réfléchir et échanger sur les espaces de participation démocratique et l’avenir de notre patrie.

Je souhaite donc plein succès aux présentes assisses et je vous remercie pour votre attention.

Références :

1-Samuel Huntington (1991), The Third Wave: Democratization in the Late Twentieth Century, University of Oklahoma Press, p. 266.

2- Robert Dahl, ed. (1996), Political Opposition in Western Democracies, New Haven, CT: Yale university Press, pp. xv-xvi.
3- Michael Bratton (2004), “The ‘Alternation Effect’ in Africa,” in Journal of Democracy, Vol. 15, No. 4, pp. 147-158.
4- Lise Rakner et Nicolas van de Walle (2009), “Opposition Weakness in Africa,” in Journal of Democracy, Vol. 20, No. 3, pp. 108-121

© Source : Icicemac.com


30/11/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres