L’Émergence du Cameroun en 2035 : La nouvelle supercherie de Paul Biya

Leon Tuam:Camer.beSans ambitions, sans passion et détermination, un individu ou un peuple ne peut connaître une transformation qualitative et quantitative. L’humain ne peut avancer sans grands rêves ; c’est sur des grands rêves que poussent les pays forts.Toutefois, quand des études sur la faisabilité de ces ambitions manquent de sérieux, quand elles ne tiennent pas compte des réalités ambiantes et lointaines, c’est que l’on se sustente d’illusions ou bien cherche à berner les autres.

Après trente ans d’inertie d’un homme assis et asservi par le souci de conserver son pouvoir, va-t-on croire que Paul Biya est devenu sérieux quand il parle des grandes ambitions devant sortir le Cameroun des couches adipeuses de la pauvreté et de l’obscurité pour le placer au carrefour ensoleillé du pays prospère émergent ?

Nous savons que l’humain est changeant et que même le criminel invétéré peut se racheter au crépuscule de ses jours. Pour cela, imaginons que Paul Biya serait de bonne foi et voyons si la situation du Cameroun et l’environnement extérieur présideraient au succès de cette ambition.

Que produit et exporte le Cameroun de façon consistante qui lui donne un grand pouvoir d’achat des moyens ou biens de production dont il en a besoin dans la réalisation de ses grands projets ? –Rien de grand, en réalité.

Pire encore, le Cameroun importe beaucoup de biens de consommation et d’aliments qui pouvaient être produits ou remplacés sur place (vêtements, viande, lait, riz, huiles, fruits, boissons, jouets, meubles, etc.) ce qui constitue un énorme gaspillage de devises déjà assez réduites.

Les échanges économiques sur le plan international favorisent-ils le Cameroun ou les autres pays africains ? –Non, car le Cameroun comme les autres pays africains ne fixent pas eux-mêmes les prix de leurs produits.

Le climat sociopolitique du Cameroun est-t-il favorable aux nationaux installés a l’étranger qui ont beaucoup de savoir ou ont accumulé des devises étrangères et voudraient retourner investir dans leur pays ? –Non.

À cet obstacle sociopolitique s’ajoutent les crises culturelles, spirituelles et morales qui débouchent sur le refus de soi et l’exotisme ; les haines ethniques, les pratiques occultes et la corruption sont autant de freins à l’élan d’investissement et de développement des unités commerciales et financières.

La dépendance monétaire et financière du Cameroun ainsi que l’étroitesse de sont marché peuvent-elles engloutir le rêve de faire émerger le Cameroun et d’éradiquer la pauvreté ? –Bien sûr, et ce sont des obstacles majeurs.

Peut-on faire émerger le Cameroun sans une politique d’énergie électrique qui rend celle-ci abondante et constante pour tous ? –Non.

Peut-on faire émerger le Cameroun sans voies de communications abondantes, fiables et viables ? –Non.

Peut-on faire émerger un pays comme le Cameroun sans l’équiper d’écoles technologiques et d’écoles d’agriculture de pointe et sans révolution spirituelle et morale ? –Non, impossible.

Peut-on effacer la pauvreté au Cameroun sans maîtriser le soleil et l’eau qui abondent chez nous au profit des zones les plus reculées du pays (d’où la possibilité d’une bonne éducation, de la santé et du recul de l’abandon des zones rurales) ? –Non.

Avec tout ceci, nous constatons que la situation est complexe et comporte une forêt dense d’épreuves. Le Cameroun ne pourra nullement prendre son envol et devenir émergent dans ce contexte, même si après Paul Biya une équipe de patriotes et de saints était au pouvoir.

Cameroun ! Afrique ! On vient avec tout. On essaie tout. Après Pays très arriérés, Pays sous-développés, Pays moins avancés, Pays en voie de développement, l’on nous jette maintenant dans la barque de « Pays émergent ». C’est la nouvelle forme d’escroquerie et de perte de temps aux Camerounais et aux Africains.

Et déjà, le voyou d’Abidjan compte sur les Etats-Unis qui ont leurs propres problèmes internes assez colossaux à résoudre ; l’équipe de Paul Biya au Cameroun mise sur les partenaires étrangers, pendant que des leaders religieux de fortune pensent que le peuple doit cotiser pour financer cette Emergence 2035.

Nous disons « non » à cet autre slogan trompeur dont on veut recouvrir un peuple déjà assez fragilisé pour mieux l’étouffer.

Ceci nous rappelle « Santé pour tous en l’an 2000 » jeté depuis les instances internationales et récupéré et répété nuit et jour par le régime de Paul Biya pendant des années. Nous savons que l’an 2000 vint trouver le Cameroun drapé dans de si riches habits de maladies horribles et ravageuses.

Les points évoqués ci-dessus nous montrent clairement que l’Émergence du Cameroun en 2035 est un rêve impossible dans les conditions actuelles. Paul Biya et son équipe vantent et tentent de vendre des illusions au peuple comme d’habitude. Paul Biya n’est pas sérieux ; il est constamment de mauvaise foi.

Le chemin est encore long et très long. Il y a trop d’obstacles sur la voie qui conduit à la sortie du Cameroun ou de l’Afrique de la pauvreté. Ce n’est qu’au prix des luttes internes rudes et à la fois communes avec les autres pays africains que cette victoire verra le jour.

Le colonel Kadhafi avait bien compris le sens de cette lutte et frappait déjà là où il fallait commencer, quand le complot international l’a ciblé, déniché et assassiné, mettant ainsi fin à un rêve à accomplissement certain. Il faut d’autres leaders africains courageux et sur le continent pour continuer cette lutte sans attendre quelque soutien ou faveur de l’occident.

© Correspondance : Léon Tuam


13/11/2012
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