Législatives et Municipales:L’engagement et le militantisme des nouvelles recrues en question.Le cas Aminatou Ahidjo :: CAMEROON

Aminatou Ahidjo:Camer.beDepuis quelques semaines, l’on assiste  à des démissions en cascades et aux recrutements massifs des militants au sein des partis politiques de tous les bords. Des militants au parcours douteux pour les uns et aux ambitions politiques à peine voilées pour les autres. Cette transhumance politique, traduit à coup sûr, un manque d’engagement et une certaine navigation à vue caractéristique particulière de la scène politique camerounaise. Ce qui remet au goût du jour le manque criard de formation politique dont souffrent à la base les militants des partis politiques Camerounais.

Toutes les formations politiques en souffrent. Parmi les plus en vue, Le Social Democratic Front (sdf) de John Fru Ndi, le Front du Salut national du Cameroun (Fsnc) d’Issa Tchiroma Bakary, l’Union Nationale pour la démocratie et le Progrès (Undp) de Bello Bouba Maïgari et le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) de Paul Biya.
Pour ce qui est du dernier cas cité, le recrutement ces derniers mois de la fille cadette du défunt président Ahmadou Ahidjo, fait couler beaucoup d’encre et de salive.  A plusieurs titres d’abord par ce qu’elle est la fille du premier président de la république du Cameroun. Ensuite par ce que son père a été condamné à la peine capitale par une justice aux ordres du régime de Paul Biya. Troisièmement, par ce que son père est décédé en exil et qu’il n’a toujours pas reçu les hommages républicains exigés par son épouse, Germaine Ahidjo. Cette dernière vit en exil depuis le départ de son époux du Cameroun en 1983. Sa génitrice est décédée sans qu’elle y retourne.
 
Forces et faiblesses d’Aminatou Ahidjo

La fille du défunt président Ahidjo possède un bon bagage intellectuel rare chez de nombreuses femmes du nord-Cameroun. L’on se souvient qu’elle est partie du Cameroun, à l’âge de (quatorze) 14 ans. Elle en possède aujourd’hui, (quarante quatre) 47.
 Elle ne connaît pas grand-chose de la vie publique et politique du Cameroun. Son adhésion au Rdpc,  le parti du président Biya au pouvoir depuis (trente un) an,  et son retour au Cameroun, se sont faits contre espèce sonnantes et trébuchantes. Quatre cents (400 000 000) millions de francs CFA. Payés par le contribuable camerounais. En grand renfort médiatique. Au bas du tapis, tous les apparatchiks du régime.

Notamment, Jean Kueté, le secrétaire général du comité central du Rdpc, son adjoint Grégoire Owona, Jacques Famé Ndongo secrétaire à la communication dudit parti et bien d’autres caciques du renouveau [Nom donné au régime dictatorial de Paul Biya Ndlr].

Comment comprendre le recrutement d’une militante sans véritable poids politique en si grande pompe ?
De nombreuses affaires ont érodé le capital crédit du Rdpc dans le septentrion. L’opération épervier a fait tomber les barons les plus puissants, à partir desquels plusieurs citoyens, originaires du nord, réputés discrets humbles et très fidèles s’identifiaient. Notamment l’arrestation d’Haman Adama, fille du Nord ancienne Ministre de l’éducation de Base, Marafa Hamidou Yaya ancien Ministre de l’Administration Territoriale et de la décentralisation (MinatD)  et plus récemment, Iya Mohammed le tout puissant président de la fédération Camerounaise de Football (football). En compensation, Biya leur a offert des personnalités de poids politique relatif. A l’instar du lamido de Rey Bouba. Il est plus un chef religieux qu’un mastodonte politique. Il y’a aussi eu la nomination d’un nouveau directeur à la sodecoton originaire de la même région que l’ancien. Leur choix n’a pas satisfait aux attentes des populations du Nord très exigeantes.
 Pour contourner la menace qui vient du nord, le prince d’Etoudi a mis sous son escarcelle, son joker. Le Rdpc semble avoir trouvé en Aminatou Ahidjo, le remède choc à ses nuits d’insomnies. A la veille des élections cruciales du 30 septembre 2013. Paul Biya, le sphinx politique, semble avoir réussi un coup politique qu’il a savamment négocié sous l’abri des regards indiscrets.

Machiavélisme politique

En véritable animal politique, il ne veut pas  céder du terrain à ses alliés du nord que sont l’Undp et le Fsnc. Pour l’instant, la famille nucléaire du défunt président Ahidjo est divisée. Germaine la veuve du président, aujourd’hui âgée de quatre vingt un(81) ans, ne reconnait pas une légitimité à sa fille cadette qu’elle dit n’avoir pas revu depuis trois (ans).
« Je n’ai pas envoyé ma fille à Yaoundé. J’attends toujours le décret présidentiel. Ahidjo n’appartient plus à sa famille.  C’était un chef d’Etat. Vous croyez que je vais envoyer ma dernière fille négocier avec Biya. C’est impossible, ça fait au moins trois (03) ans que je ne l’ai pas vu. Ma dernière fille ne parle pas au nom de la famille ». a-t-elle confié à des journalistes du Septentrion infos. C’est mal connaître « l’animal politique »Biya. L’adepte de Machiavel, quand il tient sa proie, il la broie. Il en profitera pour humilier et diviser davantage la famille Ahidjo. Comme il l’a fait pour celle de Salomon Tadeng Muna.

Aminatou quant à elle, espère que le président la consacrera Ministre au lendemain du 30 septembre. En attendant le parti de Paul Biya semble avoir acheté du vent.

© Camer.be : Armand Ougock


11/09/2013
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