Législatives et Municipales: La biométrie bloque le démarrage de la refonte

DOUALA - 21 Février 2012
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager

Deux semaines après l'annonce de la refonte du fichier électoral, Elecam n'a pas toujours fixé le cadre réglementaire de l'opération. En cause? La mise en place du meilleur système de traitement d'information lié à l'identification des électeurs.

Cela fait six jours que le directeur général des élections est absent de son bureau logé au siège d'Elections Cameroon (Elecam). Ce 17 février 2012, quelques préposés à l'accueil croient savoir vaguement que Mohaman Sani Tanimou est en mission à l'étranger. Mais d'autres personnels sont plus précis. «Le Dg se trouve en Afrique du Sud depuis près d'une semaine». Pour quelles raisons? Le sujet est quasiment secret défense dans les services centraux d'Elecam. Mais de sources dignes de foi, Le Messager apprendra que le directeur général des élections (Dge) est en mission de prospection en Afrique du Sud pour l'acquisition du meilleur système de gestion des informations liées à l'organisation des élections (les inscriptions, la publication des listes, la délivrance des cartes d'électeurs et l'établissement des différents procès verbaux).

Les mêmes sources indiquent que l'idéal recherché par le Dge, c'est le traitement des informations suscitées par des moyens biométriques. «Le directeur général est en train de prospecter auprès des entreprises sud-africaines. Il recherche en ce moment la meilleure offre en termes de rapport qualité prix pour le démarrage de la refonte: Normalement, il reviendra le 26 février avec une idée précise sur l'entreprise chargée de gérer l'aspect technique des prochaines inscriptions», croit savoir une autre source dans l'entourage de Sani Tanimou. Notre informateur estime que c'est l'acquisition de ce matériel qui déclenchera le processus de refonte. Car comme le prévoit la loi, c'est le directeur général qui initie, par voie de décision, la refonte électorale. Même si dans le cas d'espèce, le président du conseil électoral a déjà annoncé depuis le 7 février 2012 la disponibilité d'Elecam à procéder à la refonte du fichier électoral.


Toujours des désaccords

En attendant que le Dge exerce cette prérogative, nul ne sait ni la période sur laquelle s'étendra la refonte, ni sa portée. Les seules informations qui filtrent font cas de la volonté de Sani Tanimou d'instaurer les cartes d'électeurs biométriques (comportant des informations biologiques) ou dans le pire des cas, des cartes accompagnées de la photographie du titulaire. «La tache est ardue. Il faut être méticuleux en prenant le temps qu'il faut», commente un proche du Dge. Une posture du reste aux antipodes de celle affichée par le président d'Elecam à l'occasion de l'ouverture des consultations avec les partis politiques le 15 févier dernier.

Samuel Fonkam Azu'u affirmait en effet qu'il n'y aurait pas de biométrie. Visiblement, on n'est pas toujours revenu au même diapason entre le conseil électoral, d'une part, la Dge et la présidence de la République d'autre part qui envisagent sérieusement l'utilisation de la biométrie. Déjà, deux semaines avant l'officialisation de la refonte, le président d'Elecam l'annonçait impossible en 2012!


21/02/2012
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