Le temps des imposteurs et des tricheurs

C’est une lapalissade: le Cameroun va mal. Il a mal à sa gouvernance politique. Une situation facilitée par une clique d’imposteurs qui ont pris en otage tous les rouages de l’État. Leur stratagème est fort simple : le jour, ils présentent Paul Biya comme leur idole à travers des motions de soutien farfelues ; la nuit ils affinent leurs stratégies de conquête du pouvoir. Ce sont entre autres Sadi René, Laurent Esso, Amadou Ali, Issa Tchiroma Bakary, Atangana Kouna, Mebe Ngo’o Alain, Biyiti bi Essam, Cavaye Yeguié Djibril, Jacques Fame Ndongo  

 

Au service de la région Le président de l'Assemblée nationale a constitué son nouveau cabinet en avril dernier.  Une constance se révèle : Cavaye Yeguié Djibril a décidé de bâtir une "République" à part. En effet, tous les responsables nommés ou presque sont issus de la même aire géographique que lui. Sur la vingtaine de responsables nommés par arrêté du président de l'Assemblée nationale (Pan), du chef de secrétariat particulier du maître des lieux aux responsables de la sécurité en passant par les attachés, les chargés d'études, les différents chefs de services, dont ceux en charge du protocole, des transports et même de l'information, seuls deux ne sont pas issus de l'aire géographique de Cavaye Yeguié Djibril. Il s'agit de Mme Fru Chi Gladys qui fait office de chargée d'études assistants et de l'adjudant chef Titus Bofiene, nommé adjoint au Commandant de la garde du palais de l'Assemblée nationale. Des postes de seconde zone.

CAVAYE YEGUIÉ DJIBRIL

 Les Camerounais n'étaient pas encore remis de cette idée que le Pan se fait de la République lorsqu'ils apprennent que la deuxième personnalité du pays a participé activement, à l'arrestation du ''rebelle des Monts Mandara'', en se substituant, par le fait même, aux autorités compétentes et au mépris de toutes les règles diplomatiques. Cavaye Yeguié serait-il un chef de gang qui fait régner la terreur autour de lui ?

Le 5 septembre 2008, par décision signée de Cavaye Yeguié Djibril, Hamadou Oumaté est licencié de l'Assemblée nationale. Il est accusé d'avoir divulgué des informations à usage interne ou confidentielles " à la presse avide de sensation ". Une faute lourde qui lui vaut de perdre ses droits au préavis et aux indemnités. En effet, l'article de presse qui a servi de prétexte au licenciement de Hamadou Oumaté s'est intéressé aux recrutements à l'Assemblée nationale, une institution présentée comme une "entreprise familiale de M. Cavaye Yéguié Djibril ". A titre d'illustration, une liste de 12 noms présentés comme des membres de la famille du Pan recrutés dans divers services à l'Assemblée est publiée. De même Samson Ename Ename, le Sg de l'Assemblée nationale a été débarqué de son poste pour divergences avec le patron de l'An.

Source. Germinal n°033

 

Amadou Ali : l’habitué des coups fourrés

 

Il se présente comme Monsieur propre. Ses visées pouvoiristes sont un secret de polichinelle. Peut-être tente-t-il d’endormir Paul Biya avant de le cueillir. Il a laissé tomber les masques le 15 juin dernier 2010 en laissant comprendre à l’opinion publique nationale et internationale que tous ceux qui sont arrêtés dans le cadre de l’Opération Épervier n’ont aucune chance de s’en sortir, mettant ainsi à mal le sacro saint principe de la présomption d’innocence. Répondant à une question de Boris Bertolt du quotidien Le Jour qui lui répercutait l’avis des Camerounais qui estiment que l’Opération Épervier est politique, le ministre de la justice, Garde des sceaux avait déclaré : « C’est vous qui le dites.

 

Ce sont ceux là qui font la politique, nous on fait la justice. Je mets quiconque au défis de prouver que ceux qui aux arrêts étaient innocents […] Ceux qui disent qu’ils sont innocents ont bien caché ce qu’ils ont volé ». Pour Amadou Ali, pas de doute, ils sont coupables, même si la justice n’a pas encore établi la culpabilité de plusieurs d’entre-deux. Le Garde des sceaux sait de quoi il parle, puisqu’au quotidien, il ne cesse de faire pression sur des magistrats, principalement sur les procureurs de la république afin qu’ils orientent les décisions de justice dans le sens de la culpabilité des prévenus. En outre, Réagissant récemment à un éditorial de François Soudan publié dans l’édition n°2561, édition du 07 au 13 février 2010, sur les " prisions d'Afrique », Amadou avait cru devoir apporté un démenti en affirmant que les prisons camerounaises sont « loin d’être des goulags tropicaux ». Il affirmait dans son droit de réponse adresse à cet hebdomadaire paraissant à Paris qu’au Cameroun a la détention d'un prévenu ou d'un accusé est l'exception, la règle étant la liberté. Amadou Ali était conscient que ces déclarations sont fausses.

 

Toutes les études réalisées sur les prisons camerounaises par le ministère de la justice, l’Union européenne, les organisations de défense des droits humains, toutes les enquêtes journalistiques ont montré que dans les prisons camerounaises on y trouve près de 75 % des prévenus et 25% de condamnés. C’est dire si au Cameroun, la liberté est l’exception et la détention la règle. On dit l’actuel ministre de la justice est le bras séculier de Paul Biya, dans la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Le vice-Premier ministre chargé de la Justice a v i s i b l e m e n t pris du galon  depuis le lancement de l ' O p é r a t i o n Épervier au C a m e r o u n . Amadou Ali est devenu certainement l'homme le plus craint, après Paul Biya, au Cameroun. Il symbolise en même temps toutes les incohérences d'une opération sensée assainir l'administration publique camerounaise. On l’accuse, à raison, de vouloir à travers l'Opération Épervier, éliminer tous les éventuels candidats, à la succession de Paul Biya. Sa conversation téléphonique avec Edouard Akamé Mfoumou prouve qu'il est un adepte du rouleau compresseur pour ses éventuels adversaires. Amadou Ali est surtout sans pitié. L'affaire des tracteurs indiens a démontré, aux yeux du monde qu'Amadou Ali est loin d'être un exemple. Un des 28 engins agricoles destinés à la mécanisation de l'agriculture au Cameroun a échoué chez le vice Pm au détriment des agriculteurs.

L'implication du Minustice, dans l'enlèvement au Nigeria du ''rebelle des monts Mandara'' a fini par convaincre les plus sceptiques sur l'activisme de ce natif de Kolofata. Tout comme, il serait impliqué dans le scandale de la construction du palais de justice  de Nkongsamba où des millions de Fcfa auraient été détournés. Certaines mauvaises langues affirment qu’il connaît très bien le dossier, mais peut demander que l’on ouvre une enquête judiciaire parce qu’il serait lui-même impliqué. Vrai ou faux ? Toujours est-t-il la rumeur circule.


JUNIOR ETIENNE LANTIER

 

Les autres thuriféraires hypocrites

 

Jacques Fame(ux) Ndongo L'intrigant du renouveau

Universitaire et actuel ministre de l'Enseignement supérieur après avoir été ministre de la Communication, recteur de l'université de Yaoundé, certaines sources l'accusent d'être au centre de plusieurs coups bas. Il a été soupçonné d'être à la base des écoutes téléphoniques entre Amadou et Akamé Mfoumou. On retient aussi de lui qu'il aurait demandé aux étudiants du Sud de ne pas s'associer aux étudiants qui revendiquaient leurs droits. Ses attitudes incohérentes après l'annonce de la mort du président Biya en 1984 a laissé plus d'un perplexe. Il s’attendait certainement au départ de Paul Biya en 2011 et se préparait mener en conséquence. Il avait clairement dévoilées ces intentions à un homme politique aujourd'hui vivant aux Etats Unis d'Amérique en lui disant que le chef est vieux et qu'en 2011 le chef ne serait plus là. " Nous allons faire la politique autrement. Toi et moi, on aura un duel de chevalier, on va s'affronter ", avait-il lancé, très sûr et très confiant de lui. Aujourd’hui, il vient d’adresser au chef de l’État en trafiquant les signatures de certains universitaires qui sont en rage contre leur patron vicieux et dénoncent l’imposture

Biyiti bi Essam : Le présomptueux

Après avoir été secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications, il a été nommé ministre de la Communication, puis ministre des Postes et Télécommunications. Griot, patenté, présomptueux, rancunier et ayant des réactions puériles, il entretient des rapports très difficiles avec de l'argent liquide. Son récent fait d'armes est cette tentative infructueuse de détournement d'une partie de l'argent mis à sa disposition pour la couverture médiatique de la visite du Pape Benoit XVI au Cameroun. Depuis l’expiration des délais accordés aux abonnés des téléphones mobiles pour se faire identifier, il est resté muet comme une carpe. C’est dire ces différentes mises en garde n’étaient que du bluff. L’opération d’identification semble n’avoir été initiée que dans le but de mettre les « opposants » au régime Biya et les journalistes « récalcitrants » sur écoute.

Edgar Alain Mebe Ngo'o.

C'est l'un des " fils " de Paul Biya. Il serait un des jokers entre les mains du chef de l'État. Sa propulsion à la tête de la Dgsn et ensuite à la tête du ministère de la défense n'est pas un fait du hasard. C’est un frimeur. Selon Le Jeune Observateur, en moins de 15 ans il aura bâti deux hôtels grand luxe à Kribi, un palais à Zoétélé, Une résidence à Nden-Fong, un palais à Ebolowa, un immeuble de luxe à Yaoundé (Ambassade de Turquie, une résidence à Odja (Yaoundé) dotée d’une piscine olympique, trois résidences à Paris (Aubervilliers, Champigny et dans le 16è arrondissement), des entrepôts de voitures, près de 100ha de terrain à Yaoundé, 150 ha de terrain à Kribi. Comme son ennemi intime Remy Ze Meka, il est spécialisé dans la manipulation des médias et des renseignements au profit de ses amis et protégés et au préjudice de ces ennemis.

Atangana Kouna trouble l’eau

Il se distingue par les annonces publicitaires qu’il offre aux journaux et qui lui permet de les tenir. La nomination de Basile Atangana Kouna avait marqué la fin de l’ex-Société nationale des eaux du Cameroun (Snec). Des espoirs suscités par la nomination de la Camwater se sont évanouis. Depuis longtemps, plusieurs quartiers des grandes métropoles camerounaises sont sans eau. En pleine saison des pluies.

 

 

Source: Germinal n°063, 25 août 2010



29/08/2010
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