Le Sénat américain se penche sur la politique camerounaise

Le Sénat américain se penche sur la politique camerounaise

USA - Cameroun : Le Sénat américain se penche sur la politique camerounaiseLe Sénat américain s'est penché le 18 avril dernier sur la situation du Cameroun à l'occasion d'une audience de la sous-commission de cette institution sur l'Afrique.

Une séance qui a été dominée par un débat sur la gouvernance de Paul Biya, un dirigeant au pouvoir depuis plus de trois décennies. L'offensive contre Paul Biya et le Cameroun a été orchestrée dès l'ouverture de la session par le sous-secrétaire d'Etat américain pour les affaires africaines au Département d'Etat, Johnie Carson qui a révélé qu'à l'issue de l'élection présidentielle d'octobre dernier au Cameroun, il a écrit au président Biya pour l'exhorter à rétablir au plus vite possible la limitation du mandat présidentiel, à engager des réformes constitutionnelles et à mettre en place une commission électorale plus transparente et plus indépendante.

Dans ses propos devant la commission du Sénat qui se sont focalisés sur le Cameroun, Johnie Carson a accusé les dirigeants politiques du parti au pouvoir d'avoir profité de la relative stabilité et prospérité du pays et du clientélisme pour verrouiller le système. Il ajoute que la petite production de pétrole dont dispose le Cameroun a permi à Paul Biya d'entretenir un système de clientèle et de nourrir la corruption dans le pays. Pour reprendre ses propos, "le pétrole a permi d'entretenir la corruption et le clientélisme qui ont permi à Biya de se maintenir au pouvoir".

Johnie Carson a déclaré sans ambage devant la commission que l'élection présidentielle de 2011 au Cameroun a été imparfaite : retard dans l'ouverture des bureaux de vote, possibilité pour nombre d'électeurs de voter plusieurs fois, bourrage des urnes, intimidations des électeurs ont été noté dans divers endroits du pays.

Il a regretté que la Cour Suprême bien qu'elle ait enregistré de nombreux recours pour cas de fraude de la part de partis d'opposition les ai tous injustement rejetté. Sa déclaration permet de comprendre pourquoi jusqu'à ce jour les Etats Unis n'ont pas adressé de message de félicitations au président Biya pour sa réelection.

Comparant la réaction de la politique américaine au Cameroun et au Sénégal alors que Wade que Biya ont "tripatouillé" leur constitution pour enlever la limitation du mandat présidentiel, Carson a expliqué que les Etats Unis ont agit différemment au Cameroun parce que la menace de la violence et les perspectives d'une grave instabilité n'étaient pas aussi grande  et aussi sérieuse qu'elle l'apparaissait au Sénégal à la veille de l'élection présidentielle. Ce qui confirme clairement le rôle que le pouvoir du peuple a joué pour stopper Abdoulaye de briguer un nième mandat présidentiel. Un réel contraste avec la passivité de la société civile camerounaise.

Dans sa conclusion Johnie Carson s'est déclaré optimiste sur l'avenir du Cameroun. Il a réaffimé qu'un changement démocratique est inévitable au Cameroun en particulier si on tient compte de ce que le président Biya s'approche des 80 ans, laissant entendre implicitement que si le changement ne vient pas des camerounais, le temps finira par faire son oeuvre.

Il a demandé aux sénateurs et les a convaincu d'adresser une lettre à Paul Biya de la même façon qu'ils l'ont fait à Abdoulaye Wade pour lui demander de  respecter les règles démocratiques afin de permettre une transition douce et pacifique du pouvoir au Cameroun. Il a également demandé aux parlementares de rappeller à Biya que la communauté internationale est attentive à ce qui se passe au Cameroun et de la nécessité de mettre en place des institutions fortes qui permettront d'assurer une transition stable lorsqu'elle se produira.

Dans le deuxième panel de l'audition, Christopher Fomunyoh, le Directeur pour l'Afrique de National democratic institute (NDI) a rappellé à l'attention de la Commission qu'au cours des 50 dernières années, le Cameroun n'a pas été capable d'organiser des élections sans controverse. Fomunyoh a souligné qu'au Cameroun la gestion opaque  du processus électoral et le fait que le gouvernement impose toutes sortes d'obstacles obère les capacités de la société civile et des journaux indépendants de superviser les élections. Parmi les autres orateurs ont trouvaient Mo Ibrahim président Mo Ibrahim Foundation et Hon Earl Gast Administrateur adjoint pour l'Afrique de l'Agence américaine pour le Développement international. Parmi les sénateurs présents il y avait les Sénateurs John Kerry le Senateur Isakson.

© Mutations : Michael Tobias


23/04/2012
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