Le rapport qui fait peur au Cameroun

Le rapport qui fait peur au Cameroun

Cameroun : Le rapport qui fait peur au CamerounTransparency  International (TI)  rendra  ce  jour,  à Yaoundé, au siège de sa représentation camerounaise,  son Indice de perception de  la  corruption  2011...

Ce  rapport  fait, chaque année, le classement de la  quasi-totalité  des  pays  du monde, des plus corrompus aux moins  corrompus.  178  ont  été classés  l’an  dernier.  L’organisation  basée  à  Berlin,  en  Allemagne, délivre, au passage, des notes à ceux-ci, sur  une échelle de 0 (pays fortement corrompu) à 10 (pays peu corrompu). Au Cameroun, la publication de l’IPC,  très  attendue  et  très crainte à  la fois, provoque toujours  des  électrochocs. 

Pour  ce jour, la circonstance est d’autant plus particulière que la Commission  nationale  anti-corruption (Conac) vient de rendre public (le 8  novembre  dernier)  son  tout premier  rapport. Un document de  300  pages  qui  présente  un pays  complètement  gangréné par  le poison d’une  corruption quasi-institutionnalisée.  La Conac  indiquait,  par  exemple, que sans la corruption, trois fois plus de routes auraient déjà été construites au Cameroun. Ce qui donne  du  crédit  aux  mauvais classements du Cameroun dans  l’IPC,  faisant  du  Cameroun  un «pays à haut niveau de corruption»,  selon  l’expression  de  TI pour désigner les pays dont l’IPC est inférieur à 3 sur 10.

Les indicateurs ne présagent donc  rien de bon pour le Cameroun, cette année.D’ailleurs, s‘il existait une Coupe du  monde  de  la  corruption, notre pays en serait déjà  le détenteur  de  deux  trophées.  Volonté  de  se  rattraper  d’une Coupe du monde de football foireuse pour  lui  en  1998  (  ?),  en 1998  et  en  1999,  le  pays  avait consécutivement  arraché  deux places de dernier dans le classement  de  Transparency  International. 1998 : 85è sur 85, avec un IPC de 1.4 sur 10. 1999 : 99è sur 99. Note, 1.5 sur 10. Depuis lors, la publication des rapports de TI est  véritablement  devenue  un moment  «  pénible  »  - euphémisme- pour    le  pouvoir  de Yaoundé.

L’an  dernier,  le  ministre  de  la Communication a fait de mémorables sorties médiatiques pour contester  le  classement  du  Cameroun dans l’IPC 2010. Issa Tchiroma expliquait alors que TI n’a pas  tenu  compte  des  «  importantes  avancées  »  faites  par  le Cameroun  en matière  de  lutte contre  la  corruption.  Le  pays était alors 146è ex sur 178, avec une note de 2.2 sur 10. Certains proches  du  pouvoir  parlaient même de complot international ourdi  contre  le  régime  de Yaoundé. Il faut dire que depuisle premier classement du Cameroun, en 1998, le gouvernement a toujours contesté les notes du Cameroun. Parions, au risque de nous  tromper,  qu’il  en  sera  de même cette année.

© journallactu.com : Brice T. Sigan


01/12/2011
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