LE POISON DE LA JALOUSIE CAMEROUNAISE : UNE MENTALITE DE DESTRUCTIONS ET DE CALOMNIES.

LE POISON DE LA JALOUSIE CAMEROUNAISE : UNE MENTALITE DE DESTRUCTIONS ET DE CALOMNIES.Pourquoi les camerounais sont-ils si jaloux des ambitions des autres ? Pourquoi les camerounais détestent-ils ceux des leurs qui réussissent ? Pourquoi le Cameroun est –il le pays du chacun pour soi ? Pourquoi tant de haines? Vraiment qui aime t-on finalement au Cameroun comme les français aiment Yannick NOAH ?

Je sors d’un long séjour de 03 mois au du Cameroun ; ce pays que j’avais quitté  il y a 25 ans. Voici ce que j’ai vu.  
A mon arrivée à l’aéroport international de Douala au mois de Septembre dernier, j’ai d’abord été frappé par la teneur des titres de journaux locaux que je m’étais  empressés d’acheter en y croyant tâter le pool de l’actualité, connaître les bons endroits qui allaient enjoliver mon séjour. En jetant un coup d’œil rapide, je n’ai vu que du noir. Des titres tristes : Pourquoi Monsieur tel ira en Prison ? , L’enrichissement  illicite de…, La famille tel au bord du gouffre ….Tel Ministre doit partir….

Les prochaines victimes de l’opération épervier… Le petit frère de Samuel Eto’o fuit le Cameroun pour… La nouvelle liste des homosexuels en circulation…, Monsieur tel violeur présumé de sa fille … Le Cameroun dernier pays de …, Chantal BIYA demande la tête de tel …. , Yves Michel FOTSO floue son père… La guerre IYA Mohammed et Roger MILLA ….Guerre au SDF entre 2 vice- présidents….Le Délégué du gouvernement détourne l’argent des……. Mariage raté de…, et patata et patati. Aucun titre à faire rêver. Plus surprenant c’étaient des articles développés au conditionnel. Encore plus curieux ces rassemblements de badauds  autour de ce kiosque et qui avaient tous l’air d’éprouver un très grand plaisir à se voir révéler le désespoir et les défaites de leurs compatriotes incriminés sas preuves. On n’entendait que les : « C’est bien ! Ils ont déjà vu quoi ! Bien fait pour eux ! Achika !c’est bon !c’est la fin ! Il se vante trop ! Même sa femme va partir ! …. »

Arrivé au  carrefour NDOKOTI à bord d’un un taxi de fortune, nous avons trouvé   deux jeunes gens qui s’étripaient sous l’œil passif des policiers qui s’évertuaient  en vain à réguler la circulation. Et c’est à cet instant que j’entendis « Donne lui un coup de tête, il est qui ? Hein ! il est qui ? », Après c’était des encouragements du genre : «  c’est bien il a eu ! C’est bien là ! Il a eu sa dose ! Son nez coule ! Allons !….. »

Arrivé au domicile familial, après avoir reçu un accueil digne de la chaleur africaine,  sous des youyous et quelques heures après, alors que je  prenais une douche sous une chaleur étouffante, mon attention sera attirée par  de petites éclats de  voix stridentes : c’était une petite dispute dans la cour dans d’où fusait « Nadine tu te vantes parce que ton tonton vous a emmené les chocolats de France ? Nous aussi, on a notre tata en France, elle va nous ramener aussi des bonbons et on ne va pas te donner ». C’était pour moi  le véritable premier choc. Voir des innocents développer la rancune.

Le lendemain matin, je me suis rendu à BONANJO, le centre administratif de Douala, percevoir un transfert d’argent envoyé par Western Union  dans un guichet d’une banque de la place bondé de monde. Un saut d’humeur dégénérera entre la guichetière et un client visiblement très pressé et qui s’impatientait. C’est alors que va fuser des « Est-ce que je mange chez toi ? Tu n’es rien ! Je gagne plus que toi ! Je ne suis pas sûre que ta femme me vaille ou que tu vailles mon mari ! Ce n’est pas parce que vous mettez les grosses vestes et garer de grosses voitures ici dehors ! ».  N’en pouvant plus je me suis écrié : Mon Dieu quel est ce pays où, les gens se défient en permanence et où chacun veut prouver qu’il est au dessus de l’autre, où l’humilité a déchanté ?

Une semaine après, je me suis rendu à Yaoundé pour rendre visite aux nombreuses relations tissées au cours de mes études universitaires ici en Europe et dont la plupart sont rentrées au Cameroun   occuper de très hautes fonctions au sein de notre administration. Je ne savais pas qu’ici j’allais vivre des moments qui continuent à me donner des sueurs froides. Tellement les rancœurs sont fortes. Comme il fallait s’y attendre ; la politique, l’opération épervier et les promotions au sein de  la haute administration étaient au menu de nos discussions. Je voulais bien savoir ce qui se passe. Pourquoi tant d’arrestations ? Pourquoi tant  de  corruption et  détournements de deniers publics ?

En guise de réponse, je compris que les motivations du gouvernement à sévir contre ces  fléaux étaient différentes de ceux de nos compatriotes. Morceaux choisis : « Ah cher ami, il fallait qu’on arrête  tel  parce qu’il se vantait trop, quand il venait ici à Yaoundé et même à Douala ,il avait 5 voitures, il avait des gardes corps, il sortait les femmes des gens, quand il était DG, il a même pris la femme de ….,il voyageait avec elle partout ;l’autre, quand sa fille s’était mariée, il lui avait acheté une robe serties de  diamants à 25 millions ,tel distribuait l’argent dans son village, tel se prenait pour le Président, tel avait confisqué l’ENAM  et les grandes écoles pour sa famille et ses petites ….,il était vraiment temps que le Président de la République les punissent  ;ils nous piétinaient trop  ». Comme je le disais tantôt j’ai été très effrayé de la distance de conception sur les enjeux de cette opération mains propres que je juge loyale que le gouvernement justifie aussi pour assainir les mœurs et, nos compatriotes qui trouvent que c’est une bonne occasion d’éliminer leurs adversaires, ceux qui les « piétinent ».  J’ai constaté aussi que tous ceux de nos anciens camarades qui avaient eu des ascensions fulgurantes, même comme nous les connaissions bosseurs et intelligents étaient tous soupçonnés d’homosexualité  ou alors d’appartenir aux sectes et aux cercles ésotériques ; une des raisons certaines du succès  du livre de mon ami ATEBA YENE dans lequel y figurent bien des vérités.

La veille de mon départ, j’assistais à un débat télévisée dans un bistrot à Douala, au cours duquel  une jeune camerounaise de 30 ans déclarait  briguer le poste de Président de la Fédération camerounaise de Football. A ma grande surprise, alors que j’attendais  des critiques par rapport à son projet et à ses idées, c’étaient des injures sur sa vie privée que même nos drôles de journalistes trouvaient une affection particulière à remuer. Son statut de femme était méprisé par des propos que je ne peux malheureusement pas reprendre ici et que j’ai le besoin pressant d’effacer de ma mémoire. Plus grave ce sont des déclarations d’un homme aux allures assises qui m’auront le plus choquées : « Elle a quel Doctorat ! On connaît les vrais Docteurs ! Elle peut avoir un Doctorat ? Et Même si elle l’a c’est ce qu’on mange ! Qu’elle nous foute la paix». Quel rejet du succès d’autrui ?

Je comprenais tout de suite, pourquoi il me serait difficile de rentrer dans ce pays qui est mien et que  j’adore malgré tout ; parce qu’il qui n’a d’égards pour aucun de ses intellectuels ou  même de ceux qui font leurs preuves à l’étranger ou qui portent haut le flambeau du Cameroun. Qui est Samuel ETO’O ? J’ai entendu souvent dire sans froideur : pourtant un camerounais qui a battu un record historique mondial  en gagnant le plus gros salaire qu’un footballeur  n’aura jamais eu de tous les temps.  Et Je comprenais enfin pourquoi  de nombreux camerounais avides de rentrer  dans leur pays pour servir et apporter leur know-how avaient été obligés de déchanter et revenir en Occident.

Les camerounais ; je dis bien les camerounais, laissons le gouvernement,  n’aiment pas leurs frères qui réussissent, ils sont très jaloux, ils détestent le progrès qui n’est pas le leur.

© Correspondance de : JASON BIGOND.


25/11/2012
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