Le marché Mokolo sous le diktat d’un commissaire de police

Cameroun : Le marché Mokolo sous le diktat d’un commissaire de police    Arnaques, abus d’autorité, viols, les griefs formulés par les commerçants à l’endroit d’Aristide Ayissi Mbarga sont nombreux. Mais ce dernier s’en défend et dit avoir la conscience tranquille.

La dernière accusation en date est portée par Lucresse Obia Ngono commerçante au marché Mokolo à Yaoundé. L’histoire qu’elle raconte fait froid au dos. Début octobre 2012. La dame de plus de 50 ans, est interpellée par les éléments du commissariat du 2e arrondissement, sur ordre du commissaire Aristide Ayissi Mbarga. Elle rapporte alors avoir été enfermée d’abord dans les toilettes de ce commissariat pendant une nuit, puis dans une cellule pour hommes, où elle aurait été violée et contrainte d’ingérer le sperme d’un détenu, selon son témoignages.

Le péché de dame Ngono à l’en croire : être intervenue pour implorer l’indulgence du commissaire Ayissi Mbarga venu déguerpir des poseuses d’ongle installées au secteur vivres frais dans lequel elle exerce. Mais le commissaire Ayissi, soutient qu’elle se serait opposée au déguerpissement des bouchers installés dans ce secteur parce que ces derniers lui verseraient d’importantes sommes d’argent.

Arnaques

Seulement pour la plupart des commerçants rencontrés au marché Mokolo ce mardi 30 octobre 2012, le commissaire du 2e arrondissement est leur cauchemar. Ce dernier, à en croire une poseuse d’ongle interrogée, a l’habitude d’exiger de l’argent aux vendeurs à la sauvette contre la restitution de leurs marchandises saisies. D’autres comme Henri, vendeur de tenue de sport, se souviennent que le commissaire Ayissi avait empoché leur argent promettant de les recaser. Promesse à laquelle, il n’a pas donné suite.

Ici on voit la main de ce commissaire de police derrière les mouvements d’humeurs du 16 juin 2012 et de 29 octobre de la même année. Ayissi est accusé d’avoir recruté les sbires pour déguerpir et racketter les vendeurs à la sauvette. Ce qui a conduit à la colère des commerçants.

Le commissaire est serein

Des accusations qu’Ayissi Mbarga balaie d’un revers de la main. Le commissaire, que nous avons rencontré à son bureau, dit n’avoir jamais pris de l’argent à qui que ce soit et que les gros bras en question appartiennent et sont payés par la Communauté urbaine de Yaoundé.

Au sujet du viol de dame Ngono, le commissaire affirme qu’elle n’a jamais été violée : « le viol n’est mentionné nulle part dans le procès-verbal qu’elle a signée et dans lequel elle a pris l’engagement de ne plus créer le désordre au marché Mokolo », se défend-il.

Bien qu’en possession d’un certificat médical où il est mentionné que Lucresse Obia Ngono « a subi des sévices sexuels », le commissaire persiste et signe estimant que le médecin ne l’a jamais examiné pour constater qu’elle a été violée. L’homme se dit d’ailleurs serein et avoue n’avoir rien à se reprocher.

© camerounactu.net : Michel Biem Tong


31/10/2012
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