Le gouvernement qu’on attend

 

Cameroun,Cameroon : Le gouvernement qu’on attend …Si, comme nous le promet la ferme conviction de notre intuition, le gouvernement que Paul Biya veut remanier ou réaménager restait maintenu pour les tout prochains jours, voire heures, et pourquoi pas demain, venait enfin à voir le jour, ce ne sera à coup sûr pas une première, car depuis longtemps déjà, les Camerounais l’attendaient, et, las d’attendre, ce gouvernement ressemblera à tout, mais pas à un gouvernement qui survient de façon logique après des élections. Des élections déjà, qui datent.

Le gouvernement a échappé en effet à l’assaut intempestif des élections municipales et législatives. Puis, aux sénatoriales. Alors maintenant, quel que soit le jour ou l’heure où surviendra celui qu’il se sent peut-être maintenant obligé de mettre en place, le nouveau gouvernement, pour les analystes et les observateurs des choses de la scène politique, n’obéira à aucune logique de bonne foi. Celui qu’on espère pour ce vendredi 25 août 2014, s’il venait réellement à être confirmé, risque d’apparaître comme un gouvernement d’enfourchure, comme le disjoncteur qu’on met en place pour contenir le feu de la colère.

En tout cas, c’est ainsi que plusieurs personnes pourraient le percevoir. A peine rentré de l’un de ses sempiternels voyages à l’étranger ou à Mvomeka’a, Paul Biya va encore faire parler de lui. La fête du ramadan espérée entre le 28 et le 29 août risque, elle aussi, de parler d’elle. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est aussi à la date du 28 août 2014 que les contestataires des impositions Ape, qui ont conduit le Cameroun à procéder à la hausse nerveuse du prix du carburant et autres hydrocarbures, promet tent de manifester.

Pour qui a déjà été témoin des autres événements du même genre, par le passé, on sait que la vie chère n’est pas particulièrement appréciée, comme on l’a d’ailleurs vu lors d’un 28 février 2008 qui a embrasé le Cameroun tout entier, à la suite des tensions qu’on dit provoquées toujours par ce même genre de mesures gouvernementales qui, elles aussi, avaient conduit à la hausse du prix du carburant. Encore un 28 !

Le gouvernement qu’on espère dans très peu de temps, si l’on en croit l’horloge de l’intuition ou celle des indiscrétions, devrait-il être considéré comme une nécessité de changement avec des hommes et des femmes plus performants ou alors comme un palliatif pour détourner les Camerounais d’une grève qui, saiton jamais, peut causer plus de dégâts sociaux que l’on ne l’imagine ? Quel qu’en soit le cas, pour d’autres, il reste toujours très attendu.

Dès le retour au Cameroun de Paul Biya, nous avons observé des va-et-vient presqu’incessants, que certains membres du gouvernement effectuent entre leur cabinet et les services du Premier ministre. Des sources dignes de foi disent qu’ils ne seraient pas étonnés que le nouveau bébé gouvernemental en vienne à voir le jour ce week-end, ce vendredi pour être précis. Cependant, bien que tout le laisse augurer, on ne peut jamais jurer de rien, surtout connaissant le caractère innommable et mystérieux qui inspire souvent les inerties et les silences très longs ou très nombreux qui rythment les différentes décisions de Paul Biya. On peut juste se demander quels seront les nouveaux élus ?

Combien seront-ils cette fois, et aussi : seront-ils des nouveaux ou des anciens ? Un nouveau gouvernement à la veille d’une grève annoncée pourra-t-il vraiment faire baisser la tension qui couve ? Les Camerounais comprendront-ils le message du chef de l’Etat ? Persisteront-ils à penser que Paul Biya doit repenser sa politique et baisser le coût du train de vie et le nombre des ministres de son gouvernement ? En tout cas, on verra bien ! Mais connaissant l’homme, il peut tout aussi bien laisser courir et pourrir les choses, juste pour voir... Inertie?

Il est quand même bon de préciser ici que certains dossiers de l’opération Epervier qu’on croyait clos ont été rouverts, et des membres du gouvernement font depuis quelques jours, l’objet d’auditions discrètes dans les locaux du Tribunal criminel spécial. Alors, on verra bien !

© Le Jour : Pauline Poinsier-Manyinga


22/08/2014
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