Le Cameroun n’est toujours pas une République encore moins une Démocratie

Le Cameroun n’est toujours pas une République encore moins une Démocratie

Evarist Mohbeu:Camer.beLe Cameroun est un havre de paix…Il faut considérer cela jusqu’à nouvel ordre comme relevant d’une intox savamment entretenue par le pouvoir en place pour justifier  son existence. Nous ne devons jamais perdre de vue que cet homme là nommé Paul Biya, vainqueur de la dernière mascarade électorale au Cameroun  n’à que trois objectifs dans la vie : le premier est de s’accrocher au pouvoir, le second est de s’accrocher au pouvoir et le troisième est de s’accrocher au pouvoir.

Il faut donc travailler en fonction de la seule hypothèse mobilisatrice à savoir que le pouvoiriste  de Yaoundé, à moins de n’y être contraint et forcé, ne quittera jamais  le palais  d’Etoudi  parce qu’il est dépourvu de sagesse, d’intelligence politique et de patriotisme comme Mandela, Senghor, Alpha Oumar Konaré,  Jerry Rawlings etc.
 
 « Avec Biya  c’est la grande réalisation» alors qu’il est lui-même, une éternelle désespérance pour le Cameroun.  En 29 ans de règne, le Cameroun a vécu l’une des pitreries les plus graves de son histoire et les maux  se sont multipliés à une vitesse vertigineuse

L’aggravation imprescriptible de la déliquescence de la société et de l’Etat.

C’est une loi que dans  un pouvoir obsédé par l’organisation de sa façade, l’étendue des dégâts qu’il occasionne à  la société camerounaise  ne se mesurera  qu’après sa chute. Mais même avec tout le souci que met  Paul Biya à soigner cette façade, l’étendue des dégâts de sa politique hasardeuse au Cameroun, se voit comme le soleil à travers le fameux tamis percé de notre proverbe bien connu.

Crimes, vols, divorces, insécurité, sauve- qui -peut des jeunes à l’étranger, sont en constante progression dans le pays. Mais c’est l’étendue de la misère psychologique des Camerounais  qui fait aujourd’hui le plus mal : haine de soi et de l’autre, mépris du pays et de l’Etat, abattement, découragement, cynisme et opportunisme .Voilà les fruits amers  de l’homme du renouveau arrivé au pouvoir depuis 1982.

Ajoutons à cela deux autres ingrédients qui vont nous permettre de faire le lien avec la déliquescence de l’Etat : la démission collective de tout effort visant le bien général et la corruption à tous les étages …l’exemple venant de là où il n’aurait dû jamais venir. En somme, M. Biya a entraîné le naufrage des valeurs comme l’honnêteté, le travail ou la vérité au Cameroun.

Peu de Camerounais  sont conscients du retentissement catastrophique des attitudes et comportements induits par ce climat délétère sur les systèmes de services complexes qui régissent la nation, et qui se délitent rapidement s’ils ne sont constamment entretenus et réformés. Peu sont en mesure d’imaginer dans quel état de délabrement nous trouverons un jour l’administration, le système judiciaire, le système éducatif, le système de soins, le système bancaire après M. Biya.

Il y a plus grave encore…

C'est encore dans ce pays, que l'on emprisonne injustement des citoyens à cause de la volonté de X ou de Y. Paul Eric Kingué en paie les pots cassés depuis la fin des émeutes de février 2008. L'ex-maire de la commune de Njombé Penja est victimes d'une espèce de rouleau compresseur engagé contre lui parce qu’il voulait le bien de sa population.


Et voilà que plus récemment, Enoh Meyomesse , homme politique, historien et écrivain,a été torturé dans le secret afin qu’il avoue avoir planifié un coup d’Etat pourtant fictif, torture au bout de laquelle il sera paradé le 21 novembre devant les medias, avec entre ses mains une pancarte disant qu’il avait commis un ‘vol aggravé’.

Que dire de la jeune Vanessa Tchatchou,la mère de l'enfant volé par une autorité judiciaire et que les sbires du pouvoir en place à Yaoundé prétendent que l'enfant serait mort. C'est construire les ténèbres pour conforter les voleurs et les trafiquants dans leur crime. L'enfant est vivante et la la jeune Vanessa Tchatchou, attend toujours pendant que sa progéniture se trouve chez une haute magistrate de la république, dame MEJANG NDIKUM ATEH, substitut du procureur à Mfou.
Les cas similaires sont nombreux au Cameroun et dont, nous ne pouvons pas tout les énumérer afin d'éviter d'écrire des thèses sans fins.

De toute évidence, on assiste  au Cameroun à un très net dysfonctionnement de la Justice.

L’exacerbation du népotisme

Depuis novembre 1982, c’est un clan au pouvoir qui contrôle tout l’Etat camerounais. Alors que le système qu'incarne M. Biya produit chaque jour les fruits attendus de la destruction du pays, pas d'écoles, pas d'hôpitaux, pas de chemin de fer, pas d’eau, pas d’électricité, chômage, vie chère, dégradation du pouvoir d'achat, pas de salaires, le franc CFA est devenu rare entre les mains des Camerounais  mais pilule au palais d’Etoudi  et entre les mains du Clan au pouvoir et quelques sbires qui étalent une richesse insolente, moralement et humainement inacceptable.

Comment ne pas être frappé par le nombre croissant de Camerounais  candidats à l’exil pour fuir la misère car au Cameroun, où, M. Biya  a fait de la devise  du Cameroun « Tout pour M. Biya  et son clan ! Rien pour le peuple ». A-t-on le droit de feindre d’ignorer ce que cela révèle. Ce que cela présage ?

Pour le bien du peuple, il nous faut lever cette « ambiguïté ». Sa présence à la tête de l'Etat est une « crise ». Il nous faut vite terminer avec la « crise Biya » car, sa politique sacrifiant la dignité, la liberté et l'avenir du peuple camerounais  sur l'autel de ses  intérêts  égoïstes

Tôt ou tard le Cameroun dirigé par tant de hargne de haine et d’intolérance finira par devenir un lieu de l’explosion d’un « Tsunami   » de la misère  et voir même, un lieu d’importation et d’exportation de la dépravation des mœurs en  Afrique centrale.

C’est cela qu’il faut empêcher absolument et c’est la responsabilité de tous les Camerounais, aussi bien dans l’opposition que dans tous les rouages de l’Etat. La situation est trop grave pour autoriser davantage de démission et de laisser aller. Après tout ce n’est rien d’autre que de l’avenir de nos enfants qu’il s’agit. Notre but est la paix et la démocratie. Ce mot qui résonne en chacun de nous, s'impose avec la force de l'évidence sauf pour le tyran qui ne pense, ne vit et ne rêve que le pouvoir pour le pouvoir alors qu’il est incapable de faire le bonheur ou d’assurer le bien-être des camerounais  et ce voilà bientôt plus de trois décennies.

Que faire ?

Tout d’abord, rompre avec toutes les stratégies sus- mentionnées car elles continueront à nous faire tourner dans le même cercle vicieux de l’impuissance et de l’indignité. Elles sont déjà un contre-exemple pour une jeunesse Camerounaise  trouvant dans leurs échecs tous les justificatifs pour le recours aux armes.

Il est temps que cette arlésienne de la politique camerounaise  finisse par se montrer au lieu de pérorer simplement sur Internet ou entre quatre murs (Au Cameroun ou à l’Etranger). Encore une fois, il y va de l’avenir du pays et tout autant de celui de la classe politique actuelle.

Jamais on n’a vu un peuple réussir une révolution, pacifique ou non, sans une direction identifiée, un programme alternatif, même perçu de façon confuse. Si les camerounais  réussissent à se tenir et à tenir ses promesses, la condition nécessaire de la mobilisation populaire sera réalisée. Restera à travailler une jeunesse plus que prête. Ceci passe par la sortie des acteurs politiques de la capitale, des salles de réunion et de l’Internet, pour aller sur les marchés, dans les villages, de façon générale dans la rue pour redonner aux Camerounais  le courage des manifestations pacifiques lavant l’affront de tant d’années de silence humilié. « Un dictateur n'a pas de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi. »"François Mitterrand.

Trop, c’est trop ! Il nous faudra mobiliser les Camerounais  à faire valoir leur droit à vivre décemment des richesses de leur pays, à lutter pour leur bien-être : défendre leur droit à la vie, à la dignité, droit à trois repas par jour, droit à une couverture maladie, droit au travail, droit à l’éducation. Un pays où les gens sont incapables de protester, de faire la grogne, de débrayer, parce qu’ils ont faim, parce qu’ils n’ont pas d’électricité, d’eau, n’est pas un pays normal. Stop à la résignation  et relevons tous ensemble le défi de la vraie démocratie au Camerounais. 

Tous les citoyens, là où ils sont et à tous les niveaux de responsabilité doivent s’inscrire dans ces objectifs, se les approprier, aider à leur réalisation, car sans eux la classe politique ne peut rien. Seul le peuple souverain a le vrai pouvoir. Il a le pouvoir de créer le bonheur, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure. Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un autre futur au Cameroun, qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

© Correspondance : Evarist Mohbeu


29/01/2012
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