LE ‘‘GOUVERNEMENT DES MISSIONS’’ DES GRANDES RÉALISATIONS A 100 JOURS

LE ‘‘GOUVERNEMENT DES MISSIONS’’ DES GRANDES RÉALISATIONS A 100 JOURS

CAMEROUN : LE ‘‘GOUVERNEMENT DES MISSIONS’’ DES GRANDES RÉALISATIONS A 100 JOURS Urgence dans le recentrage de la dynamique de l’Etre face à la délinquance idéologique.

Si votre vielle moto crève, déraille et casse sa fourche à tout bout de champs, il y a trois solutions. Soit vous rafistolez pour la énième fois votre vielle moto, soit vous changez de moto, soit vous abolissez le principe même de la moto.

La troisième solution sied bien à ceux qui prônent le changement à la tête de l’Etat camerounais ;
La deuxième est la notre. Mais il est hélas loisible de constater que celle retenue par les décideurs de notre pays est la première. Tous les secteurs sont rafistolés : eau, électricité, agriculture, finance, habitat, etc. donc, face à la grande décrépitude, que nous propose t’on ? Des rustines.

Ainsi annonce t’on au mieux dans la foulée des grandes réalisations, un changement qui permettra aux camerounais, de ne plus subir de plein fouet et de façon très spectaculaire, les conséquences des insécurités en toutes sorte, de l’inégalité et de l’amoralité. En la matière, ‘‘le gouvernement des missions’’ qui a 100 jours le 18 mars 2012 et viens à peine de faire parvenir sa feuille de route au Chef de l’Etat, croit pouvoir créer l’effet choc : changer de thermomètre pour se donner l’illusion de faire tomber la fièvre.

Emballé dans l’escroquerie intellectuelle du concept même de grandes réalisions (il est clair qu’on ne réalise pas les réalisations) chacun veut donner le change par le biais de toutes les agences de contrôles, de régulations et d’accompagnement qui existent au Cameroun, autant de structures qui ne sont pas assez renforcées et dotées d’une véritable autorité appuyée sur de nombreux investigateurs.

Elles sont si dispersés qu’on n’y comprend rien : ARSEL, ARMP, CONAC, MIRAP, CNC, CONAROUTE, ART, MMINISTERE DES MARCHES PUBLICS, CONTROLE SUPERIEUR DE L’ETAT, etc. toutes ces structures difficilement aptes à discipliner représentent une entorse au développement.

Le chef de l’Etat insistait récemment dans le style inimitable des technocrates sur l’urgence de durcir les normes prudentielles, c'est-à-dire de poser quelques panneaux d’avertissements supplémentaires sur les routes de la finance. Et ça changerait quoi ? Rien ! Au demeurant, les accidents de la finance, les coupures d’eaux et d’électricités, l’immoralité, l’insécurité qui s’invite jusqu’aux maternités, les détournements et la corruption augmentent malgré la multiplication des radars.

Quelles mesures prendre pour s’en sortir ?
Paul Biya là-dessus est formel : il faut les grandes foulées pour un véritable pouvoir économique du Cameroun. Il est légitime et même nécessaire de vouloir s’en sortir, mais à condition de poser un préalable : sortir pour aller où ? Si c’est pour se fixer comme seul objectif la survie coute que vaille du modèle qui est en train de s’écrouler, c’est tout à fait illusoire. La grande pauvreté qui secoue le Cameroun ne se réduit pas évidement en de simples échecs financiers qui en bouchonnant la circulation honnête du Bien de l’Etat, ont provoqués une embolie généralisée.

Le débat d’un combat pour l’émergence à l’horizon 2035 doit avant tout être philosophique en ceci qu’il dévoile l’absolue irrationalité du système de Yaoundé ; psychanalytique, comme en témoigne non pas la folie en soi des détournements, mais la démence des décideurs qui ont survalorisés le pouvoir et l’avoir ; moral, du sens de la dérive éthique générée par un radical renversement de la hiérarchie des valeurs de référence ; et sociétal, puisque l’exacerbation des insécurités, de l’inégalité et des exclusions n’est que la conséquence des perversions cumulée

Il est vrai que les increvables vont nous demander de ne pas rêver, de garder les pieds dans le concret, d’être réalistes car après tout ‘’le Cameroun c’est le Cameroun’’.il s’agit pour eux d’être réalistes ! Qu’est ce qu’un réaliste ? Certainement quelqu’un qui a déclaré folle la démocratie, la république, l’arrivée de l’homme sur la lune et pourquoi pas l’élection d’un président noir-américain ! Eh bien, la priorité aujourd’hui est d’interpeller l’interpellation. Le Cameroun n’est pas confronté à un déficit de programme comme par le passé, mais à une crise alternative, à une absence de finalité recentrée vers l’humain.

En sombrant dans une délinquance idéologique, le pays confine médiatiquement à un véritable terrorisme intellectuel. C’est pourquoi à la question ‘’ comment s’en sortir ?’’ il convient de répondre en priorité par la réhabilitation de l’idée d’alternative, en repensant une société où l’on mobilise les énergies autour d’un combat pour favoriser sa réalisation.

L’important n’est don c pas la modernité ou les reformes, mais l’adéquation, la justice, le bon sens, la moralité et l’humanité à injecter à toutes les étapes.la deuxième priorité consistera à économiser, produire, réguler, réduire, réutiliser, recycler pour partager aujourd’hui et demain.les grandes réalisations de Paul Biya devront leur salut en cela.

© Correspondance de : Aurélien NOUDEM


18/03/2012
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