Laurent Esso : L’opération Epervier n’est pas une purge politique


Cameroun - Laurent Esso : L’opération Epervier n’est pas une purge politique Le ministre d’Etat en charge de la Justice salue par ailleurs la venue du Tribunal criminel spécial.

Le ministre d’Etat en charge de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, s’est montré très loquace lundi dernier, à l’audience inaugurale du Tribunal criminel spécial (Tcs), en la salle d’audience de la Cour d’appel du Centre à Yaoundé. Après avoir salué la venue de cette juridiction créée par décret présidentiel le 14 décembre 2011, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République tient à préciser que « l’institution qui tient son audience inaugurale ce jour n’est pas une juridiction d’exception.

Elle est la réponse législative aux dérives de droits communs constatées en matière de détournements de deniers publics ». Il félicite tout de même les juridictions statuant en matière pénale, pour le « professionnalisme » et « l’aisance » avec lesquels elles sont passées du Code d’instruction criminelle au Code de procédure pénale voté en juillet 2005 et mis en application depuis janvier 2007. Ces adaptations, estime-t-il, se sont faites sans heurts majeurs.

Pour ce qui est du président Tribunal criminel spécial, de son vice-président et de ses juges d’instruction, Laurent Esso leur dit : « Vous voici au front, face à un crime (le détournement, Ndlr) qui doit être sanctionné avec la plus grande sévérité ». Qui précise : « Il ne s’agit pas d’une injonction du gouvernement. Le gouvernement, poursuit-il, se fait l’écho d’une attente du Cameroun profond ». Le magistrat hors hiérarchie croit savoir que « les textes organiques donnent au ministre de la Justice le soin de suivre ces activités pour que la politiques répressive soit construite.

Je dis bien activité répressive et non activités juridictionnelles. Et j’ajoute que, construire une politique répressive ne veut pas dire mener une répression politique ». Pour le garde des Sceaux, « l’exigence de la rigueur dans la gestion qui a donné lieu aux poursuites pénales, a également donné lieu à la résurrection des manœuvres. Rien n’aura été épargné pour empêcher l’action judiciaire de prospérer. Le dilatoire qui frise l’obstruction, la désinformation, la propagation de fausses nouvelles, la calomnie, la délation, le chantage…tout y passe ».

Laurent Esso se refuse de croire que l’opération Epervier soit une opération à tête chercheuse. « De gros mots comme « purge politique » sont entendus. Là encore, croit-il dur comme fer, l’action publique est impersonnelle, elle ne pourchasse pas des individus, elle vise seulement à réprimer les infractions et à restaurer la société dans ses droits ». Le ministre de la Justice dénonce par ailleurs l’enlisement dont ont fait l’objet les procès de l’ « Epervier » dans les tribunaux d’exception. On pense notamment aux procès Haman Adama, Inoni Ephraïm, etc.

« Une justice trop lente s’apparente à un déni de justice, cela est inacceptable. Le Cameroun est un Etat de droit, la nouvelle législation fixe des délais pour l’accomplissement de certains actes de procédures », déclare le Minjustice. En rappel, le Tribunal criminel spécial a été créé par décret présidentiel le 14 décembre 2011. Il statue lorsque le préjudice subi par l’Etat est supérieur ou égal à 50.000.000 FCFA.

© Mutations : Jean De Dieu Bidias


17/10/2012
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