Lapiro de Mbanga : « Issa Tchiroma doit être poursuivi »

Source: Le Jour

L’artiste musicien incarcéré à la prison centrale de Douala rappelle au ministre de la communication qu’il est un détenu politique. L’intégralité de sa réaction.

Monsieur Issa Tchiroma Bakary doit être poursuivi pour déclaration mensongère. Ce ministre de la communication a déclaré dans une conférence de presse télévisée qu’il n’y a pas de détenus politiques dans les prisons camerounaises.

Sans vouloir ternir l’image du Cameroun comme il l’a lui-même fait dans les années de braises lorsqu’il est allé en France en compagnie de ses « amis » d’hier de l’opposition, je voudrais dire à Monsieur le ministre de Biya qui promet de battre le Rdpc en 2012 que moi, Lapiro de Mbanga, je suis un détenu politique incarcéré à la prison centrale de Douala. J’ai été condamné pour avoir composé une chanson intitulée « Constitution constipée », histoire de donner mon opinion sur la modification de l’article 6.2 de la constitution (du 18 janvier 1996, Ndlr). Le gouvernement pour lequel Monsieur Tchiroma travaille m’a jeté en prison après un procès kafkaïen, sous le fallacieux motif de complicité ( sans auteurs ) de crime de pillage en bande dans le cadre des émeutes de février 2008. J’ai été arrêté cinq semaines après les émeutes, après que le Bir et la police aient échoué à leur mission qui consistait à m’abattre. J’ai été condamné au double de la peine des auteurs et à payer tout seul la somme de 280 millions de francs Cfa au Tribunal de grande instance du Moungo à Nkongsamba pour crime. Pourtant, les auteurs avaient été jugés au Tribunal de première instance de Mbanga pour les mêmes motifs mais qualifiés de délits. Je bénéficie d’un traitement de faveur digne d’un prisonnier politique de la part de l’administration pénitentiaire puisque ma demande de retourner à la prison de Mbanga afin d’être assisté par ma famille est en souffrance au ministère de la justice depuis l’année dernière. A moins de sept mois de ma sortie de prison, je n’ai pas le droit de bénéficier des sorties pour la main d’œuvre pénale comme les prisonniers de droit commun afin de préparer ma réinsertion. Cher Monsieur le ministre, en votre qualité d’ancien prisonnier (putschiste) ou (politique), corrigez votre déclaration en avouant que vous vous êtes trompé car au Cameroun, malgré le fait qu’il ne s’est jamais porté autant mieux qu’aujourd’hui selon vous, Lapiro de Mbanga est un prisonnier politique. Corrigez donc votre déclaration, au risque d’avoir la même réputation que « Zéro mort ».



04/08/2010
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