La police enquête sur les tracts pro-Marafa

La police enquête sur les tracts pro-Marafa

Cameroun : La police enquête sur les tracts pro-MarafaGaroua. Des membres de l’élite locale et les responsables politiques contestent l’action de la police judiciaire.

Depuis le 25 mai 2012, une enquête est ouverte à la division régionale de police judicaire du Nord. Les enquêteurs recherchent les auteurs des tracts exigeant la libération sans condition de l’ex-ministre Marafa Hamidou Yaya détenu actuellement à Yaoundé au Secrétariat d’Etat à la défense chargé de la Gendarmerie nationale. Des tracts pro-Marafa affichés au domicile à Garoua du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. De sources policières, le Mincom n’a pas déposé de plainte.

Issa  Tchiroma

Joint à son téléphone hier, le ministre Issa Tchiroma a marqué son étonnement d’apprendre que des tracts aient été affichés à son domicile. Après vérification, le ministre a affirmé : « Jamais des tracts n’ont été affichés à ma maison, ni sur un poteau électrique ni sur ma clôture. Si c’était le cas, j’aurais été informé. Or, personne ne m’a mis au courant d’une telle information ; ni le gouverneur du Nord, ni préfet de la Benoué ni la police locale. Mais je sais qu’il y a des personnes qui ne me veulent pas du bien. Ce dont vous parlez c’est de la provocation. Vous savez que le M. Marafa me considère comme un ennemi. »

Toujours est-il que la police judiciaire a engagé une chasse à l’homme dans la ville de Garoua. Des policiers en tenue civile patrouillent au quartier Foulbéré. Selon une source à la délégation régionale de Sûreté nationale pour Nord, les principaux suspects restent des proches de l’ancien ministre Marafa Hamidou Yaya, mais aussi des proches du Mincom, reconnus comme des soutiens de l’ex Sg/pr. Une source à la police judicaire à Garoua confie que « c’est un ordre de notre hiérarchie ». « Il est question pour nous d’entendre toute personne suspecte », poursuit le policier.

Un haut responsable de la police judiciaire du Nord ajoute : « Nous avons entendu une demie dizaine de personnes. Les enquêtes sont en cours. » Il explique que les  tracts de Garoua sont les mêmes que ceux posés à Douala et à Yaoundé quelques jours auparavant. A Garoua, les établissements de secrétariat-bureautique utilisant de l’encre à couleur ont été visités par les agents de renseignement. Les propriétaires ont été mis en garde contre la fabrication des tracts pour soutenir Marafa.

Les responsables politiques ne sont pas en reste. « Les autorités de la région nous traitent tous comme les auteurs des tracts pro-Marafa. Elles ne nous croient pas quand nous clamons notre ignorance par rapport à cette affaire », s’indigne Ibrahim Bello, un militant de la sous-section Undp de Foulbéré. Selon lui, la tension est vive entre les autorités administratives de Garoua et les élites. Il s’insurge contre l’attitude des autorités administratives et des policiers qui considèrent comme un crime le soutient à Marafa Hamidou Yaya.

© Le Jour : Assongmo Necdem et Adolarc Lamissia


01/06/2012
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