La malédiction rattrape le commandant Menanga

Cameroun : La malédiction rattrape le commandant Menanga" Tous ceux qui sont mêlés dans la mort de mon fils mourront tous d'une manière tragique ", avait laissé entendre, avant sa mort, le père de Moutombi. Ce jeune homme mort après des tortures à lui infligées par les gendarmes de la brigade de Bonamoussadi alors sous le commandement de l'adjudant chef Menanga Ahanda. Le 10 Octobre dernier, c'est son adjoint, dans sa nouvelle unité de commandement qui l'a exécuté d'une manière tragique de 6 balles.

10 Octobre 2012, la vieille cité portuaire du Sud-Ouest du Cameroun a vécu un épisode tragique dans une brigade de gendarmerie ou le commandant s'est fait exécuté par son adjoint. Qu'est ce qui aujourd'hui peut motiver un tel acte dans une unité de commandement ou le respect de la hiérarchie est une donnée fondamentale ? En effet il est donné de comprendre aujourd'hui que l'affairisme a gagné le commandement au point ou il n'est plus une surprise que l'on retrouve sur une même table et dans les mêmes milieux des hauts gardés et leurs subalternes.
 
Tout ce négocie en fonction du gibier qui est prix sous la nasse, et sa force de dissuasion. Le commandant Menanga qui aujourd'hui tombe sous le coup des balles n'était pas un enfant de coeur. Il a attristé des familles, il a contribué à renforcé des méthodes de corruptions partout ou il est passé, il a même orchestré des séances de torture dans sa brigade alors qu'il était encore à Bonamoussadi pour extorquer des aveux et se faire payer pour ce salle boulot. Ces méthodes ont abouti à faire incarcéré des innocents, à entraîner la mort des esprits purs. Mais seulement, l'on ne récolte que ce que l'on a semé.

C'est peut-être là, le sens de la dernière parole du père de Moutombi qui a prédit avant sa mort une mort violente à tous ceux qui ont contribué à l'assassinat de son fils à la brigade de gendarmerie de Bonamoussadi. Ce n'est pas un saint homme qui est tombé sous les coups des balles de son subalterne. C'est un calculateur et opportuniste qui ne manquait de se faire des amitiés dans les milieux de la pègre et qui ne pouvait hésiter un seul instant d'abattre ceux-ci pour susciter des avancements dans sa carrière. Laisse entendre certaines langues. Pour mémoire, au moment ou le commandement opérationnel instaurait des lois d'exceptions alors qu'elles étaient abolies depuis des années, ce même commandant, s'est permis, sans preuves probant de faire inculper un capitaine de l'armée, aujourd'hui chef d'escadron où peut-être même lieutenant colonel qui a été inculpé et condamné à 5 ans de prison ferme avant d'être libéré 3ans plus tard en appel pour faits non établis avec levée d'écrou à l'audience.

Et c'est encore lui qui viendra annoncer que le véritable acteur des faits incriminés était décédé. Très facile n'est ce pas ? Il faut dire ici que Menanga Ahanda, après avoir été inculpé en compagnie de certains de ces éléments et d'un certains Tchoubet, promoteur d'une micro finance, se sont retrouvés tous à purger des peines de prison. Le tribunal militaire de Douala les condamnait à des peines privatives par ce que reconnus coupables et complices de l'assassinat de Moutombi.

Pour des raisons qui restent encore inconnues, Menanga n'a pas complètement purgé sa peine, mais s'est vu réhabilité et affecté à la brigade de gendarmerie de Tiko. Une ville où les affaires prospèrent dans tous les sens et surtout dans le trafic de la contrebande. Comment peut-on justifier le fait que l'adjoint du commandant de brigade ouvre le feu sur la personne de son chef ? C'est sûrement par ce qu'ils ne se sont pas accordés sur une affaire qui rapportait gros, ou alors l'un à voulu doubler l'autre. C'est des réactions compréhensibles quand il était connu que, au mois de décembre prochain, le commandant de brigade, l'adjudant chef major Menanga Ahanda prenait officiellement sa retraite. Aurait-il voulu s'accaparer seul des fruits d'une opération juteuse ? On le saura lorsque son adjoint dénommé Assako sera arrêté et mis à la disposition de la justice.

L'adjudant chef major, commandant de la brigade de gendarmerie de Tiko, a été abattu à bout portant autour de 19 heures dans son bureau par son adjoint. Celui-ci s'est évanoui dans la nature après ce forfait qui a laissé les autorités sous le qui vive. Certaines sources de la gendarmerie indiquent que des messages sont partis de l'Etat major de la gendarmerie du Sud-Ouest afin que quiconque l'aperçoit, le neutralise et le conduise au poste de police le plus proche.

Ainsi prend fin la vie d'un homme qui s'est engagé sous le drapeau, mais qui a opté de se servir avant de servir l'Etat. S'il est connu dans la circonscription de Bonamoussadi, c'est plus pour ses méthodes barbares que pour la lutte contre le grand banditisme. Aujourd'hui, la malédiction qui pèse sur tous ceux sont acteurs et complices de la mort de Moutombi se réalise. A qui le tour demain ?

© L'Equation : Jean Junior Okalla


20/10/2012
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