La CEDEAO menace de recourir à « la force légitime » contre Laurent Gbagbo

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La CEDEAO menace de recourir à « la force légitime » contre Laurent Gbagbo
(VOA News 25/12/2010)


A l’issue de leurs discussions, les dirigeants de la CEDEAO ont sommé Gbagbo de quitter la présidence et comptent envoyer une mission à Abidjan dans l’espoir de lui faire entendre raison.

Alassane Ouattara a exhorté l’armée ivoirienne à se placer sous ses ordres. « En tant que chef suprême des armées, je demande aux Forces de défense et de sécurité d'assurer leur mission républicaine de protection des populations contre les miliciens et mercenaires étrangers qui font couler le sang des Ivoiriens », a-t-il déclaré.
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis, vendredi, en sommet extraordinaire à Abuja, au Nigeria, pour examiner la situation en Côte d’Ivoire, où le président sortant, Laurent Gbagbo, refuse toujours de reconnaître la victoire de son adversaire, Alassane Dramane Ouattara.

A l’issue de leurs discussions, les dirigeants de la CEDEAO ont sommé Gbagbo de quitter la présidence et comptent envoyer une mission à Abidjan dans l’espoir de lui faire entendre raison. « En cas de rejet de cette demande non négociable, la Communauté n'aura d'autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l'usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien », ont-ils fait savoir dans leur déclaration.

Il s’agissait du second sommet de la CEDEAO sur l’impasse électorale en Côte d’Ivoire.

L’ONU, l’Union africaine, les Etats-Unis, la France et diverses institutions régionales et internationales reconnaissent Alassane Ouattara comme le président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire.

Pour la première fois depuis le début de la crise postélectorale, ce dernier s’est adressé aux Ivoiriens. Dans un message de Noël, vendredi, il a fait état d’une multiplication des actes d’atrocité dans le pays depuis la proclamation des résultats du second tour.

Alassane Ouattara a exhorté l’armée ivoirienne à se placer sous ses ordres. « En tant que chef suprême des armées, je demande aux Forces de défense et de sécurité d'assurer leur mission républicaine de protection des populations contre les miliciens et mercenaires étrangers qui font couler le sang des Ivoiriens », a-t-il déclaré.

En dehors de la CEDEAO, le président sortant fait face à des pressions sur d’autres fronts cruciaux. Ainsi, l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a décider de reconnaître la signature d’Alassane Ouattara sur les comptes de la Côte d’Ivoire à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), une décision jugée « illégale » par le gouvernement Gbagbo. Cette décision compromettre le paiement des salaires des fonctionnaires et les soldes des soldats restés loyaux au président sortant.

En outre, depuis quelques jours, les émissions de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), atout majeur de Laurent Gbagbo, ne sont plus reçues dans la plupart des autres villes du pays en dehors d’Abidjan.

Autre revers pour le président Gbagbo, cette fois-ci sur le front diplomatique : l’ONU a reconnu Youssouf Bamba, l’ambassadeur nommé auprès de l’instance internationale par Ouattara.

Les Nations Unies chiffrent à plus de 170 morts le bilan provisoire des violences postélectorales en Côte d’Ivoire. Les responsables onusiens font état d’allégations relatives à l’existence de fosses communes, sans précision de l’identité des victimes. Ils affirment toutefois avoir reçu de nombreux rapports concernant les arrestations, enlèvements et des cas de tortures durant la crise postélectorale.

Laurent Gbagbo demeure combatif malgré tout et continue d’exiger le départ des 10 000 hommes de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).

Les Pays-Bas ont, de leur côté, annoncé avoir envoyé un navire de guerre en Côte d’Ivoire pour réapprovisionner les troupes françaises présentes dans l pays. Ce navire pourrait aussi être utilisé pour évacuer les ressortissants néerlandais et d’autres citoyens européens en cas de dégradation de la situation en Côte d’Ivoire.

Par V | Washington, D.C.

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25/12/2010
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