La Banque mondiale ferme son bureau d’Abidjan

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La Banque mondiale ferme son bureau d’Abidjan
(DNA.fr 23/12/2010)


Inquiète de la montée des tensions, la France incite ses ressortissants à quitter «provisoirement» la Côte d’Ivoire. Quant à la Banque mondiale (BM), elle annonce qu’elle gèle les financements alloués à Abidjan dans l’idée de faire plier Gbagbo.

La Banque mondiale dit avoir suspendu depuis hier tout versement aux dix projets de l’Association internationale de développement en Côte d’Ivoire. Il reste 245 millions de dollars à verser.

Les autres activités de la Banque mondiale (les fonds qu’elle gère, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements) ont également été arrêtées; le bureau de la BM à Abidjan a été fermé.

Guillaume Soro: «Une seule solution, la force»
La Banque a par ailleurs rappelé que la crise politique risque de retarder le processus d’allégement de la dette engagé dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). «Il était prévu que la Côte d’Ivoire atteindrait le point d’achèvement de l’initiative PPTE au troisième trimestre 2011», a-t-elle indiqué.

La Côte d’Ivoire emprunte également à l’institution sœur de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international. Elle a reçu en juillet la troisième tranche d’un prêt de 560 millions de dollars sur trois ans, mais les versements ne devraient pas reprendre tant que dure la crise.

Le 4 décembre, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, déclarait qu’il souhaitait ne travailler qu’ «avec les gouvernements reconnus par l’ONU».

Mais tout cela ne résout pas la crise.

Les partisans d’Alassane Ouattara, président déclaré vainqueur de l’élection du 28 novembre, s’impatientent. Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, a demandé hier à la communauté internationale de faire usage de la force pour déloger Gbagbo. «Après toute la pression internationale et les sanctions qui n’ont pas produit d’effet sur M. Gbagbo, ne reste qu’une solution, celle de la force», a déclaré Soro à une chaîne de télévision française.

Les États-Unis ont de leur côté entamé des discussions avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sur une éventuelle augmentation des troupes de l’ONU en Côte d’Ivoire.

L’Hexagone recommande à ses ressortissants de quitter le pays
La montée des tensions a incité hier la France à recommander à ses ressortissants de quitter «provisoirement» la Côte d’Ivoire, précaution également prise par l’Allemagne, la Suède et le Portugal.

«Les ingrédients d’une guerre civile sont réunis; c’est peut-être ce qui a inspiré la décision de Paris», estime Soro.

Le seul à avoir apporté un soutien à Gbagbo est le ministre angolais des Affaires étrangères Jorge Chicote, qui a prôné la «non ingérence de la communauté internationale dans les divergences électorales en Côte d’Ivoire».

Hier les habitants de la capitale économique Abidjan semblaient vouloir ignorer la crise à l’approche de Noël. En signe de détente avant les fêtes, l’armée loyale à Gbagbo a levé mardi soir le couvre-feu en vigueur depuis le 27 novembre.

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23/12/2010
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