L'ONU met en garde les partisans de Laurent Gbagbo

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L'ONU met en garde les partisans de Laurent Gbagbo
(Radio Canada 31/12/2010)


Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a mis en garde jeudi les partisans du président sortant de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, contre une attaque de l'hôtel Golf d'Abidjan, le quartier général du président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara.

Les partisans de Laurent Gbagbo avaient fixé, mercredi, la date de cette attaque au 1er janvier.

Le chef de file des « Jeunes patriotes », un mouvement pro-Gbagbo, a demandé aux jeunes ivoiriens de se tenir prêts « à récupérer [le premier ministre de M. Ouattara, Guillaume] Soro au Golf ». Charles Blé Goudé a affirmé ne pas croire à une intervention militaire de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui a envoyé trois émissaires, mardi, pour remettre un ultimatum à Laurent Gbagbo.

Les émissaires doivent retourner lundi à Abidjan, après avoir menacé le président sortant de recourir à la « force légitime ». Le mouvement pro-Ouattara des Forces nouvelles (FN) a d'ailleurs déclaré jeudi qu'il se joindrait aux troupes de la CEDEAO dans le cas d'une intervention. La CEDEAO est soutenue par l'ONU, qui dispose de 10 000 soldats en Côte d'Ivoire, et 900 du contingent français Licorne.

Des domiciles marqués
Deux conseillers spéciaux de l'ONU ont admis jeudi être « extrêmement préoccupés » par des informations sur des marques distinctives tracées au domicile d'opposants de Laurent Gbagbo, pour indiquer leur origine ethnique.

Francis Deng, conseiller spécial pour la prévention du génocide, et Edward Luck, chargé de la protection, ont relevé des indices montrant que « certains dirigeants incitent à la violence entre divers éléments de la population », sans toutefois parler de génocide.

Les Nations unies ont aussi accusé les forces de sécurité de Laurent Gbagbo de bloquer l'accès à un charnier. Selon les enquêteurs, près de 80 corps pourraient se trouver dans un bâtiment auquel l'ONU n'a pas accès.

Près de 200 morts, selon l'ONU
Selon l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) les multiples affrontements ont fait au moins 179 morts depuis le 16 décembre dernier, jour de la tentative de prise de contrôle de la télévision publique par des partisans d'Alassane Ouattara. L'ONUCI a toutefois précisé jeudi que la dernière semaine, marquée par six morts, avait été beaucoup moins violente.

Pour sa part, le camp de Laurent Gbagbo affirme qu'il y a eu 53 morts depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier.

Pour sa part, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a parlé jeudi d'une « dégradation de la situation humanitaire ». Selon le CICR, au moins 590 blessés, dont 300 gravement, ont été traités dans le pays depuis le 26 novembre.

Plus de 2700 personnes déplacées à Duékoué, Danané et Sinfra, dans l'ouest et le centre-ouest du pays ont pu recevoir des bâches, des pagnes, du matériel de cuisine, des moustiquaires et du matériel sanitaire. Deux mille de ces personnes se trouvent à Duékoué, où la mission catholique qui les accueille fonctionne au-delà de sa capacité.

Plus de 19 000 Ivoiriens sont réfugiés au Liberia, et quelques centaines d'autres, en Guinée. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a lancé un appel de fonds de 1,4 million de dollars pour ses programmes d'assistance aux réfugiés.

Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters
Mise à jour le vendredi 31 décembre 2010 à 0 h 12

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31/12/2010
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