Kribi: Mystères autour de l’assassinat de Jean Calvin Moneboulou, gendre du Délégué du gouvernement

YAOUNDE - 05 MARS 2012
© Faustin BALLA | L'Anecdote

Plus d'un mois après le meurtre de sang froid de Jean Calvin Moneboulou, les enquêtes stagnent du coté des forces de l'ordre et l'on soupçonne une main perfide et subtile qui tirerait bénéfice de cette situation. De ce fait, la famille a porté plainte cette semaine contre X.

L'affaire n'a pas fait grand bruit dans les médias à l'exception d'un petit article paru à Cameroon Tribune, le lundi 30 janvier 2012. L'assassinat d'Elisabeth Ngo Ond Gwet qui servait jusque-là comme cadre de la Banque des Etats de l'Afrique centrale Béac a réussi à s'approprier toute l'attention des journalistes à cette date. Une publicité qui tenait non seulement au caractère crapuleux du meurtre mais également à la proximité du meurtrier avec le Directeur adjoint du Cabinet Civil de la Présidence de la République, Joseph Le, dont il est le secrétaire particulier.

Pourtant Jean Calvin Moneboulou était loin d'être un Camerounais des plus ordinaires. Opérateur économique chevronné, il était connu entre autres comme le promoteur de Scamsécu la Société camerounaise de sécurité que l'on a vue à l'œuvre par exemple à la Crtv durant des années. Scamsécu a été agréée par décret présidentiel -ce qui est peu courant- au début des années 2000.

Les faits qui se déroulent au quartier résidentiel de Santa Barbara, au lieu dit Sonel Ngousso, indiquent que le défunt a été assassiné sur son lit conjugal et aux côtés de son épouse, dans la nuit du 27 au 28 janvier dernier. Selon le certificat de genre de mort, la victime a été exécutée à l'aide d'une arme à feu. Selon les premiers éléments de l'enquête, Agnès Bilounga Mazo, la veuve raconte dans sa déposition a la gendarmerie qui vient l'entendre à domicile sur procès verbal, n'avoir rien suivi car endormie. Elle dit s'être réveillée en sursaut vers une heure du matin et s'est surprise entourée dans son lit de plusieurs personnes cagoulées. Elles lui réclameront argent et bijoux de valeur. Impossible de leur tenir tête. Les visiteurs indésirables quitteront le lieu du crime quelques minutes par la suite, et pour une raison simple: l'ordinateur portable qu'ils tenaient à emporter se trouvait à un endroit qu'elle leur a indiqué au rez-de-chaussée. C'est alors qu'elle découvre son époux gisant à même le sol dans une marre de sang. Son flanc est ouvert et la plaie, à l'observation, laisse croire qu'elle a été occasionnée par un poignard, témoigne la veuve.


Autopsie.

Après que les assaillants se soient enfuis par la clôture arrière, la désormais veuve trouvera des forces pour ameuter la maisonnée. Malgré qu'elle le transporte à l'hôpital, elle se rendra compte enfin qu'elle ne pouvait plus rien pour son époux. La famille est informée dans la journée alors que le Commandant de la légion de gendarmerie du Centre se saisit de l'affaire. Il confie ainsi les enquêtes à plusieurs brigades parmi lesquelles celle de Mbankolo.

La résidence de la famille Moneboulou est dotée d'un système de sécurité électronique et les gendarmes ne trouvent aucune effraction. Aussi demandent-ils une autopsie. 48 heures plus tard celle-ci est réalisée par trois médecins mais en l'absence de ceux qui ont commandité cette opération. Ce qui était en contradiction avec les usages courants en la matière. Toutefois selon le rapport de l'autopsie paraphé par Dr Onoh Obog Geoges par ailleurs chef de service de la morgue de l'Hôpital général de Yaoundé et partie prenante a cet exercice, la thèse du poignard est écartée. Moneboulou a bel et bien été assassiné par un coup de feu.

La douille que les gendarmes retrouvent dans la chambre des maîtres des lieux le jour du meurtre est celle d’une chevrotine. Les confidences des sources proches de l'enquête font état de ce que le coup de feu a très probablement été tiré avec une arme de chasse de fabrication artisanale.


Curiosités.

Selon la plainte pendante depuis cette semaine dans les juridictions de Yaoundé, de la famille de la victime aidée dans la rédaction par un avocat, admet mal la lenteur observée dans le déroulement des enquêtes judiciaires. Ce sentiment est renforcé par des contradictions et faits curieux qui entachent le cours des évènements. Il y a d'abord cette affaire de coup de feu. Ceux qui ont observé le corps du disparu affirment s'interroger sur ce qui a pu favoriser que tous les plombs restent logés dans le corps de la victime malgré que le coup de feu était à bout portant. Bien plus, c'est la gendarmerie qui demande l'autopsie mais les médecins légistes la réalisent en leur absence. Dans la même veine, les résultats de l'autopsie restent un mystère pour la famille du disparu.



11/03/2012
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