Justice - Sérail: Les grandes leçons du conseil de la magistrature

DOUALA - 20 Avril 2012
© Yves Junior Ngangué | Aurore Plus

De nombreuses innovations ont sanctionné les assisses du haut conseil de la magistrature tenu avant-hier mercredi 18 avril sous la présidence du chef de l'Etat.

Comme nous l'annoncions déjà dans l'une de nos précédentes éditions des magistrats ont été portés, tant au sein du tribunal criminel spécial (TCS) que des tribunaux administratifs récemment créés par le président de la république. C'est ainsi que par décret n°2012/195 du 18 avril 2012, Monsieur Yap Abdou magistrat hors hiérarchie de 2ème groupe, que l'on présente dans certains milieux des gens en robe comme un homme travailleur et exceptionnellement efficace a été nommé à la tête du tribunal criminel spécial (TCS). Il sera secondé dans sa délicate mission par les juges Moukouri Francis Claude magistrat 4ème grade, un homme de main du garde des sceaux Laurent Esso, Enyegue Bindzi Virginie épouse. Eloundou, Onana Michel Jean-Claude, Tchouantcha Watcha Yvette épouse Siewe, Bea Abnednego Kea, Eyango René Lucien, Nyoh Mathias, Mamar Paba Sale, Zakiyatou Alioum épouse Dahirou Hayatou (femme du secrétaire d'Etat à la santé publique Alim Hayatou). L'objectif et le bien-fondé de l'implémentation dudit tribunal continue de susciter moult interrogations au sein de l'opinion. Sinon, après leur embastillement les anciens dignitaires du régime consentiront-ils à restituer les fonds volés en contrepartie de leur libération, alors même que le mal est déjà fait?


Relents de règlement de comptes

D'un tout autre point de vue, il reste flagrant que le lamido de Garoua, le secrétaire d'Etat Alim Hayatou ne porte véritablement pas Marafa Hamidou Yaya dans son cœur. D'autant plus qu'on se souvient encore des chaleureuses félicitations que ce chef coutumier avait adressé au ministre René Sadi, mais également au vin d'honneur qu'il avait offert à son domicile pour célébrer le limogeage de Marafa. Ne devrait-on pas dire que le choix de la magistrate Zakiyatou Alioum n'aurait rien d'anodin? Le parquet du tribunal criminel spécial soutient une de nos sources au M injustice, serait entre les mains des magistrats rompus à la tâche. Et c'est à Emile Zéphyrio Nsoga, précédemment directeur des affaires pénales et des grâces qu'il reviendra d'ourdir les poursuites à l'encontre des éventuels prévaricateurs, à défaut de les traquer. Il sera secondé dans sa lourde tâche par Richard Wanki, l'ex sous-directeur du suivi des avocats à la direction des professions judiciaires.


Des réformes à l'Enam

En sus du tribunal criminel spécial, le conseil de la magistrature de mercredi dernier s'est prononcé sur plusieurs sujets majeurs relatifs à la formation des magistrats. Dorénavant, stipule le décret n°2012/188 du 18 avril 2012 modifiant et complétant l'article 11 nouveau du décret n°2004/080 du 13 avril 2004 modifiant certaines dispositions du décret n°95/048 du 08 mars 1995 portant statut de la magistrature… la filière magistrature de l'Enam ni sera plus que ouverte aux seuls détenteurs d'une maîtrise en droit public ou privé, mais également des titulaires de maîtrises en sciences économiques, voire en informatiques. Au final, alors que beaucoup y voient une rémanence des reformes initiées par Benjamin Amama (alors ministre de la fonction publique) et catégoriquement rejetées par Chief Inoni l'ex premier ministre, ne serait-on pas tenté de penser qu'il s'agirait manifestement d'un retour en grâces pour l'enfant terrible de Messamena?



21/04/2012
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