Joshua Osih, 1er vice président du Social Democratic Front: «Le système électoral peut être consensuel»

YAOUNDÉ - 17 Octobre 2012
© Jean Claude Fogno | L'Actu

Entretien avec le 1er vice président du Social Democratic Front (SDF)

Quelle lecture faites-vous des enjeux du 8e congrès ordinaire du SDF?

Je pense qu'on a obtenu un succès comme d'habitude. Vous avez vu la dynamique du parti sa jeunesse, sa fougue, son implantation nationale. Les débats ont été contradictoires et enrichissants. On en sort grandi. On a assisté à une élection au cours de laquelle on a démontré au gouvernement que les camerounais peuvent conduire des élections crédibles et transparentes. On a démontré que le bulletin unique peut être utilisé et que les camerounais peuvent se faire confiance lorsque le consensus politique est établi. Un nouveau comité exécutif national a été mis sur pied et aura la lourde tache de conduire la transition politique au Cameroun.


Vous avez affronté l'honorable Fopoussi pour la vice-présidence, vitalité de la démocratie ou absence de consensus politique?

La démocratie c'est aussi de permettre à la base de choisir. On était trois candidats au départ. Il s'est retiré (NDLR: jean Michel Nitcheu) et si vous parlez de consensus, c'est à ce moment la qu'il en a eu. Les deux candidats se sont affrontés. J'ai été victorieux et l'honorable Fopoussi a reconnu sa défaite et m'a félicité et nous restons des amis, des camarades politiques. C'est quelqu'un que je respecte beaucoup. La base a décidé que c'est quelqu’un d'autre oui aura le poste de 1er vice président du parti, qui sera le dauphin du chairman. Il m'a fait savoir qu'il est entièrement disponible à soutenir le parti comme il le fait depuis 22 ans.


La polémique enfle autour de la participation d'une délégation du parti au pouvoir à cette convention. Le SDF ne peut rien faire sans le RDPC?

Je ne sais pas pourquoi vous parlez de polémique. Quand on est avec quelqu'un cela ne devrait pas devenir une polémique. Le Rdpc a été invité comme les 200 autres partis au Cameroun et ailleurs. Je dois vous rappeler que le Rdpc nous invite régulièrement à son congrès aussi. Ce qui s'est passé jusqu'ici c'est qu'on était dans une situation de non dialogue. On ne pouvait pas refuser d'être présent à leur congrès. Depuis 2 à 3 ans, le dialogue a été entamé. Je crois que c'est bien pour la démocratie car vous ne pouvez pas parler de démocratie si l'opposition et le pouvoir ne parlent pas. Aujourd'hui, nous sommes heureux que le Rdpc pour la première fois ait répondu au 8e congrès du Sdf. Je crois que c'est une bonne chose car le RDPC est rentré avec un vécu. Celui de savoir que le débat contradictoire est légion dans le Sdf, que la démocratie n'a pas besoin de beaucoup d'argent, que le système électoral peut être consensuel et que le débat est nécessaire et beaucoup d'autres leçons qu'il ramène de Bamenda. Il faut renforcer tous les partis de l’opposition et c’est ce qui est nécessaire aujourd’hui.


Quels sont les leviers que vous comptez actionner pour affronter le prochain double scrutin?

C'est vous qui savez qu'il y a un double scrutin. Nous n'avons pas de calendrier électoral et depuis le 26 mai 1990, nous sommes prêts pour toute élection même s'il faut une élection demain matin. Nous nous battons. Il y a beaucoup de choses qu'il faut corriger. C'est un scandale de demander une caution de trois millions de FCFA dans un pays où le Smig (NDLR: Salaire minimum inter garanti) est de 27 0000 FCFA. Il y a plus de choses à regarder. Nous savons que le code électoral n'est pas bon, que la constitution n'est pas adaptée à la démocratie que nous vouions dans notre pays. Nous allons continuer à nous battre sur le code électoral et la démocratie pour obtenir quelques avancées comme nous l'avons fait depuis 2007. Nous n'avons aucun doute que si le processus électoral est transparent le Sdf aura la majorité à l'Assemblée nationale.


Comment remobiliser les camerounais autour des idéaux du SDF au sortir de ce congrès?

A aucun moment donné de notre discours de politique générale, nous n'avons parlé du Rdpc encore moins de l'échec de ce dernier. Nous avons fait une évaluation froide et comparative de là où on devrait être là où nous sommes et où on va avec un gouvernement Sdf. je pense que c'est l'une des meilleurs discours de politique générale jamais présenté à un congrès du SDF. Il a tourné autour des valeurs de la vérité. Parlant de la vérité le Chairman a dit que depuis 1996 que le barrage constituant un danger et tout le monde a dit qu'il fait du populisme vous voyez qu'aujourd'hui il avait raison. C'est un discours plein de sagesse, et le débat contradictoire l'a démontré dans nos résolutions et à aucun moment donné nous n'avons critiqué le gouvernement en place car un congrès c'est de la prospective et on reste dans cet état d'esprit.



18/10/2012
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