Joseph Marie Eloundou: Tsimi Evouna corrige Paul Biya

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Leçon de gouvernance pour Inoni

ImageCe qui s’apparentait quelque peu à une folie destructive de la part de la Communauté Urbaine de Yaoundé se confirme chaque jour comme le mépris pour les classes pauvres d’un homme, dont la mission consiste pourtant à protéger les intérêts. 
Une ambition spécifique semble guider l’action quotidienne de TSIMI EVOUNA : créer un malaise généralisé à Yaoundé et partant sur l’ensemble du pays. Volonté délibérée ou inconscience sénile ? Dans un cas comme dans l’autre, les actions de cet homme sont dangereuses pour la paix et la cohésion sociale. Le Président de l’Association Nationale des opérateurs de l’informel, appelé à s’exprimer sur les casses perpétrées par le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, n’a pas hésité à qualifier le Délégué du gouvernement comme étant le 1er opposant au régime de Paul BIYA.
 
Le gouvernement de la République disqualifié
L’Archevêque métropolitain de Yaoundé a tenu une conférence de presse le dimanche 15 mars 2009, à l’occasion de la visite de sa Sainteté le Pape Benoît 16, assise à laquelle prenait part le Délégué du gouvernement. Répondant aux journalistes qui l’interrogeaient sur les mesures d’accompagnement en faveur des victimes des casses M. TSIMI E. dit clairement que le gouvernement est incapable d’engager des réflexions... Il annonce avoir écrit au Premier Ministre, Chief INONI la semaine passée  (semaine du 1er  au 7 mars 2009), lui annonçant sa décision de casser, qu’il était  parfaitement conscient que ces actions allaient être très difficiles et malheureuses pour les jeunes. La semaine suivante (du 08 au 14 mars), il a « cassé plus de 100 000 personnes » (dixit), plongeant la capitale politique du Cameroun dans un véritable  drame humanitaire, tant sur le plan économique, social que sécuritaire. La question que l’on pourrait se poser est celle de savoir, du Premier Ministre ou du Délégué du gouvernement qui doit se soumettre à l’agenda de l’autre? Autre fait assez étonnant voir détonnant, le Délégué du Gouvernement identifie clairement les incompétents du gouvernement, ceux - là même qui « ...sont incapables d’engager des réflexions ». Du point de vue des règles de la déontologie administrative,  il se pose ici un réel problème de hiérarchie qu’il faudrait clairement déterminer, de peur que l’on ne sombre dans l’anarchie totale. Que l’on nous dise, entre un Ministre qui est détenteur d’une envergure nationale, responsable devant le Parlement et le « Chef d’une ville », fût-elle la capitale politique, qui est au – dessus de l’autre ? Par ailleurs après avoir mis à mal le secteur commercial formel  et informel, après avoir privé les maires d’arrondissement de leurs recettes, le Délégué du gouvernement auprès de la CUY sème  la zizanie dans le gouvernement. Au nom de quelle omniscience se prévaut TSIMI EVOUNA lorsqu’il donne des leçons d’emploi à Z. PEREVET ; celle de commerce à L. M. MBARGA ATANGANA, celle d’économie, de planification et d’aménagement du territoire à L.P. MOTAZE ou accessoirement celles de la gestion du Social à C. BAKANG MBOCK. Qui a donné une telle puissance à TSIMI EVOUNA ?  Est-ce les plus de 100 milliards du contribuable qu’il gère d’ailleurs comme une épicerie ou alors les félicitations du chef de l’Etat, concrétisées par la reconduction du « chef de Yaoundé » lors des récentes  nominations des Délégués de Gouvernement des communautés urbaines au Cameroun.

 

Une revanche longtemps ruminée
Nous nous sommes volontiers livrés à une analyse psychanalytique des actes que pose le délégué du gouvernement de la ville de Yaoundé et de ses déclarations dans les médias écrits et audio-visuels.

 

Arrivé sur le tard à la tête de CUY (retraité de l’administration), le délégué a été longtemps habité   par l’ambition d’être visible, ambition obstruée 20 ans durant par EMA BASILE puis plus tard par AMOUGOU  NOMA. Il est véritablement entrain de prendre sa revanche et pour cela il met les bouchées doubles. Ironie du sort la conjoncture lui est favorable. Il se dit d’ailleurs qu’en son temps, son prédécesseur EMA BASILE,  menaça de  casser « TSIMI CENTER » bâtit dans un marécage. Jack BOWER –nom de guerre du délégué- eu recours aux machettes et gourdins pour défendre sa petite fortune de l’époque. Tout le village se mobilisa et on régla l’affaire en famille. Devenu multimillionnaire peut-être milliardaire, l’homme écrase les petits. 

 

 Tant pis pour les gagnes petits, même  s’ils constituent une masse importante de l’économie sociale  et bien qu’ils aient largement contribué à l’atteinte du point d’Achèvement de l’initiative PPTE. Tant pis pour les commerces dont ce secteur informel est grand distributeur  de produits et qui accusent des manques à gagner se chiffrant en centaines de millions tous les jours. Tant pis pour les recettes des mairies d’arrondissement pourvu que lui, TSIMI soit nanti. Tant pis pour la politique de consommation moteur de la croissance économique. Tant pis pour l’auto emploi cher au Gouvernement. Tant pis  pour la cohésion gouvernementale pourvu que lui il  brille. Tant pis pour l’insécurité et la paix sociale, les prochaines victimes du « Chef de Yaoundé » sont toutes désignées, R. ZE MEKA, seront traités « ...d’incapables d’engager des réflexions sur la sécurité de la capitale». Peut-être E. A. MEBE NGO’O et  J. B. BOKAM,  qui lui donnent les éléments pour perpétrer ses œuvres de subversion sociale trouveront grâce aux yeux du Président de Yaoundé ! Tant pis pour la popularité de PAUL BIYA dans la perspective de 2011, échéance probable de la prochaine élection présidentielle.

 

 Voilà donc l’homme chargé de gérer  le complexe socio - anthropologique, politique et économique que constitue la capitale du Cameroun. Où  sont donc les analystes chevronnés du régime : politistes, économistes, sociologues, anthropologues, mathématiciens, ingénieurs etc. Eux souvent si promptes à défendre n’importe quelle cause.  Sont –ils passés à la soupe? La corruption a – t- elle  gagné toute l’élite responsable de ce pays  pour qu’un seul homme, fut-il délégué du gouvernement, méprise tout le monde, donne des leçons de gouvernance au chef du gouvernement, critique publiquement le gouvernement, saccage l’économie, planifie le tribalisme, programme un véritable génocide par la famine sans que nul ne lève le petit doigt ?

 

L’inconsciente incompétence
Nous sommes-là devant un cas d’école d’ignorance, doublée d’un anachronisme générateur d’ethno fascisme.  Soyons simples, il n’est que le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté. Il ne saurait donc critiquer le gouvernement, ni donner des instructions à son chef. En réalité son Patron c’est le préfet du MFOUNDI.

 

C’est un éléphant dans un magasin de faïence qu’il faut stopper avant qu’il ne casse tout. Son expression, dénuée du minimum de finesse nous montre bien que l’homme appartient à une autre époque. Il n’a pas pris la peine de se recycler, de se reformater. Il accuse les autres d’incompétence alors qu’il ne comprend rien.

 

L’Homme est au centre de tout développement. Aucun prétexte n’est suffisamment valable pour qu’on jette les êtres humains dans la rue. Pour qu’on affame les enfants, les femmes et les hommes du 3ème âge.

 

L’embellissement. A quoi sert une belle ville si les citoyens sont affamés,  dorment à la belle étoile ou alors vivent une extrême promiscuité dans le meilleur des cas. A quoi servent les cascades d’eau, la peinture sur la chaussée, les fleurs dans les carrefours, les restaurants pour riches dans les clôtures ? Tout ceci à coup de milliards alors que les populations n’ont même pas d’eau potable ? Est-ce cela la stratégie des grandes ambitions ?

 

   Nous sommes en démocratie. Nous sommes une société du consensus. On ne « chasse » pas les citoyens, on ne les nettoie pas, on ne les détruit pas. On les ménage. On les recase. On évite de parler à l’impératif. Paul BIYA lui-même, Chef de l’Etat ne le fait que très rarement. Lorsque son pouvoir est menacé.

 

Tribalisme et xénophobie
Rien n’arrête TSIMI EVOUNA dans  sa marche « héroïque » pour assouvir ses instincts tribaux et xénophobes. N’oublions surtout pas qu’il fut l’un des principaux signataires de la déclaration de guerre des élites du MFOUNDI aux allogènes. Bien qu’il fit semblant de se rétracter à l’époque, on voit bien réapparaître la nature tribale et xénophobe tapis dans l’Homme. Voici ce qu’il déclare du reste au cours de cette même conférence de presse mémorable : « ...vous devez comprendre que j’ai eu à casser plus de 100 000 personnes. On ne pourra pas trouver des boutiques à toutes ces personnes. Mais vous devez savoir que parmi ces victimes il y a au moins 30% qui ne sont pas des camerounais. Quand les dossiers seront déposés au Fonds National de l’Emploi, celui-ci va les examiner et on saura de quelle région vous êtes. Lorsque les dossiers seront transmis au Comité, nous tiendrons compte des besoins d’équilibre, on ne pourra pas attribuer les boutiques aux ressortissants d’une même région ou de deux régions». M. TSIMI EVOUNA dévoile là ses vrais objectifs, sous le couvert de l’embellissement de la ville. L’épuration ethno tribale est en marche doublée d’un affairisme sans précédent. C’est un grave danger pour l’unité de notre peuple.

 



26/03/2009
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