Jean Michel Nintcheu, vice-président du groupe parlementaire Sdf : «Nous ne pouvions pas cautionner cette mascarade»

Jean Michel Nintcheu, vice-président du groupe parlementaire Sdf : «Nous ne pouvions pas cautionner cette mascarade»

Cameroun - Jean Michel Nintcheu, vice-président du groupe parlementaire Sdf : «Nous ne pouvions pas cautionner cette mascarade» Pour quelles raisons le Sdf a-t-il quitté la salle lors du débat général sur le projet de code électoral ?
Nous considérons que ce projet de loi portant code électoral est une imposture, une véritable escroquerie. C’est du pur banditisme politique parce
que nous avons envoyé pratiquement deux cents amendements et tous ceux-ci ont été rejetés. Vous savez qu’avant le dépôt de ce code électoral, des consultations avaient été faites, nous avons fait des propositions et nous pensions que celles-ci allaient, à tout le moins, être prises en comptes. Mais nous constatons qu’il n’en a rien été. Nous avons donc décidé de sortir pour ne pas cautionner, par notre présence, cette mascarade.

Le ministre Sadi a répondu notamment que certaines des exigences que vous avez formulées ne sont pas compatibles avec la constitution …
Voilà quelqu’un qui parle de violer la constitution alors qu’il a été le premier à nous présenter un projet de loi où figurait le mandat impératif. Ce qui était évidemment anticonstitutionnel. Nous avons estimé qu’il était possible qu’on procède à un amendement constitutionnel. Ce qui nous aurait permis d’adopter le scrutin à deux tours, la majorité à 18 ans, la limitation du mandat et éventuellement le quinquennat. Ce qui est une norme dans toutes les démocraties dignes de ce nom. Il faut savoir que M. Biya, pour faire sauter le verrou des limitations de mandat, n’a pas hésité à procéder, au mois de mars 2008, à un amendement constitutionnel. Ceci pour des raisons strictement personnelles. Au moment où l’ensemble du peuple camerounais attend un code électoral consensuel, pourquoi es-ce qu’on n’amenderait pas cette constitution ? Donc quand M. Sadi pense que notre démarche est anticonstitutionnelle, je pense que c’est une vue de l’esprit, c’est de la pure diversion.

Maintenant que le code électoral a été adopté, que va faire le Sdf maintenant ?
Le risque qu’il y a à verrouiller toutes les demandes démocratiques au niveau de l’Assemblée nationale est que le débat se transporte dans la rue. Et dans la rue il n’ya pas de règles et personne ne maîtrise rien. Je pense que ce code électoral a été rejeté par tout le monde, y compris par le Rdpc. Car je vous assure que si on instaurait un vote à bulletin secret à l’Assemblée nationale, vous seriez surpris par le nombre de députés qui aurait voté contre ce projet. Ce code a été conçu dans le but de préserver les intérêts du Rdpc et de quelques personnes tapies dans les cercles mafieux de Yaoundé.

© La Nouvelle Expression : Propos recueillis par S-L.N


16/04/2012
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