Jean Michel NINTCHEU "A l’instar d’Edzoa Titus, Marafa paye le prix de son ambition politique"

Jean Michel Nintcheu:Camer.beLa rencontre du Comité Exécutif National (NEC)  consacrée à la préparation du congrès du Front Social Démocratique (SDF) qui aura lieu en octobre  s’est tenue le Week-end dernier à Bamenda. Jean Michel Nintcheu, député à l’assemblée Nationale et président régional du parti pour le littoral nous en donne les contours. Aussi bien qu’il commente l’actualité politique essentiellement constituée par la sortie de Paul Biya dans le grand nord et la condamnation de Marafa Hamidou Yaya.

Le chairman est seul candidat à sa propre succession.

La réunion du Nec qui s’est tenue le week end dernier à Bamenda était essentiellement consacrée au congrès  d’octobre 2012. IL s’agissait de mettre la dernière main sur les préparatifs de ce congrès.  Nous avons évalués l’état d’avancement des travaux des différentes commissions. Il s’agira d’un congrès  électif au cours duquel l’ensemble du bureau  exécutif du SDF sera renouvelé. A ce jour, les candidatures de toutes les provinces ont été acheminées. A ma connaissance, aucune province n’a présenté un candidat au poste de chairman. Cela veut dire en clair que John Fru Ndi sera le seul à sa propre succession.

Votre camarade Chantal Kambiwa s’est portée candidate au bureau de l’internationale socialiste sans l’aval du parti. Malgré sa réélection, sa candidature a créé un incident au sein du parti. Quelle est la position de NEC ?

Le problème Chantal Kambiwa à été abordé et réglé en interne. Ce n’est pas le lieu pour moi de commenter les décisions du NEC qui sont confidentielles. Vous savez que pour qu’une décision du Nec soit rendue publique, elle passe par une résolution. Le Nec a pris acte de l’élection de la camarade Chantal Kambiwa au bureau de l’internationale socialiste. Elle aura le soutien du parti durant tout son mandat.

Après une absence du pays, Paul Biya est de retour au pays en compagnie de son épouse.

La catastrophe du grand nord est survenue pendant que Monsieur Biya était en villégiature. Il est revenu sur les bras de son épouse en grande pompe acclamé  par une horde des ses militants déchaînés  à l’aéroport de nsimalen. Sans aucune compassion pour les pertes en vie humaines et le malheur qui a frappé des  centaines de milliers de nos compatriotes dans le grand Nord. Cette ambiance de fête était complètement en décalage avec le malheur qui nous frappait. C’était une attitude à la limite de l’indécence, une provocation.

Il s’est  tout de même rendu au chevet des sinistrés du grand nord.

Rendu sur le lieu du sinistre, il a continué dans cette provocation en se faisant déroulé le tapis rouge. Etait-il nécessaire face à des populations sinistrées d’organiser une cérémonie protocolaire des occasions solennelles ? Mr Biya aurait été inspiré à descendre sur le site en tenue simple avec des bottes cela l’aurait davantage rapproché des populations sinistrées. Au contraire il est venu plutôt semer le doute et la peur parmi les populations avec la forte militarisation de la zone. Et puis, cette catastrophe est la preuve du manque de prévention des sinistres qui caractérise le mode de gestion de Paul Biya.

Marafa Hamidou  Yaya, ancien secrétaire général à la présidence de la république et ancien ministre de l’administration territoriale a été condamné à 25 ans de prison ferme dans l’affaire de l’achat d’un avion présidentiel.

Je  considère que ce verdict à été dicté depuis Etoudi. Je dénonce en tant que député cette instrumentalisation de la justice pour des règlements de compte politiques. Marafa a eu tort de rendre publiques ses ambitions de succéder à Paul Biya. C’est cela son malheur ; par conséquence son procès est un procès politique. L’affaire de l’achat d’un avion présidentiel n’est qu’un prétexte. Sa condamnation date du jour ou il a demandé à Paul Biya de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Depuis ce jour, il était un ministre en sursis dans le gouvernement. A l’instar de Titus Edzoa, Marafa paye là le prix de son ambition politique. Face au rouleau compresseur qui est entrain de le broyer, les partisans de Marafa gagneraient à mettre la pression sur le régime  en organisant des manifestations publiques.

Le SDF pourra t il s’associer à ces manifestations ?

Je ne suis pas le président National du Sdf. Jusqu’ici, nous avons soutenu Marafa pas en tant qu’individu mais dans le but de rechercher la vérité. Le Sdf en tant que parti politique ne peut pas dire à travers ma bouche que nous allons nous associer à de telles manifestations.

© Camer.be : Entretien avec Bernard BATANA


26/09/2012
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