Jean Manga Onguené: «Les anciens Lions doivent être formés pour entraîner une sélection nationale»

Yaoundé, 16 Janvier 2013
© Yannick Kenné | L'Actu

Quelques semaines après l'appel à la candidature aux postes d’entraîneurs de toutes les sélections nationales (excepté l'équipe nationale fanion) lancé par la Direction technique nationale, le patron des lieux érige le canevas à suivre pour aspirer à un banc de touche. L'ancien capitaine des Lions indomptables s'attarde également sur le cas de ses anciens coéquipiers en sélection nationale, aujourd'hui reconvertis dans l'entraînement. Non sans éluder la liaison ombilicale entre l'entraîneur national Jean-Paul Akono et son «ancienne» structure.

Quelles sont les conditions à remplir pour postuler sur le banc de touche d'une sélection nationale inférieure après le lancement de rappel à la candidature?

Ce n'est pas seulement la sélection nationale. Il faut parler du football dans sa globalité. Nous avons un cursus de formation au Cameroun qui a été mis en place par la Direction technique nationale et la fédération camerounaise de football. Ce cursus compte des diplômes tels que: la licence B pour le football de base, grassroats et autres; la licence C pour l’éveil et l'initiation; la licence C fédérale pour les minimes et les cadets; la licence D pour les juniors, et puis le reste. C'est par catégorie d'âge que ce cursus de formation a été élaboré pour permettre à chaque d'éducateur d'entraîner au niveau où il est apte à entraîner.


Nous aimerions davantage nous attarder sur le profil des candidats pourvoyeurs de ces postes. Que doivent-ils présentez dans leur curriculum vitae?

Il faut d'abord être éducateur ou entraîneur. C'est-à-dire être dans le système d'entrainement; disposer d'un diplôme requis qui lui permet d’entraîner une catégorie de jeunes, ou alors, une catégorie de joueurs. Une fois que le technicien appartient à une de ces catégories, il faudra aussi jouir d'une certaine expérience, car lorsqu'on parle de l'équipe nationale, on fait allusion à la crème du football national, que ce soit au niveau du football des minimes, des cadets, juniors, seniors ou professionnels. Donc, il faut non seulement réunir les diplômes requis, mais, bénéficier d'une certaine expérience qui permette de mieux entraîner cette équipe nationale là.


Ce qui disqualifie par conséquent les entraîneurs formés sur le tas. Mais, vous convenez avec nous que certains de ces entraîneurs sont souvent mieux lotis que ceux que vous sollicitez?

J’ai parlé d’entraîneurs expérimentés pour les sélections nationales. On ne va pas prendre quelqu'un qui entraîne depuis six mois pour entraîner une sélection nationale, quelque soit sa maturité. Il faut qu'en six mois sur le terrain, qu’il ait gagné en expérience, de manière à ce que, l'expérience qu'il a, plus l'expérience qu'il a réunie lui permette de faire de bons résultats au niveau des sélections nationales. Et cela devrait se retrouver même au niveau des clubs. Et c'est pour cela qu'un entraîneur ne partirait pas de la base pour le sommet. II faudrait qu'il suive les différentes étapes qui vont le mûrir, et lui permettre d'apporter, voire donner plus au niveau le plus élevé.


Une fois ce concours terminé, pour ceux qui seront retenus, bénéficieront-ils d'une feuille de route avec des objectifs bien précis comme c'est le cas actuellement avec la sélection nationale fanion?

C'est tout à fait normal. On ne va pas travailler dans un désordre caractérisé. Il y a un fil conducteur de la direction technique qui devrait permettre à l’entraîneur nationale de travailler sur des bases qui doivent nous apporter des résultats que nous attendons.


Et vous y veillerez?

Absolument. On va y veiller. Ce n'est pas pour rien qu'on les forme en ce moment. On est sur une logique qui voudrait que nous formions des entraîneurs bien qualifiés qui peuvent permettre à notre football de repartir, parce que nous connaissons de sérieux problèmes en ce moment. Je crois que les staffs techniques ne sont pas exempts de tout reproche par rapport aux mauvais résultats que nous connaissons. Il faut revoir tout, de manière à ce que nous puissions repartir sur de nouvelles bases.


Vous êtes une part de l'administration, vous nous garantissez que vous plaiderez en faveur de la signature de leurs contrats à ces futurs entraîneurs afin que ces différents objectifs soient atteints?

On parle bien des entraîneurs nationaux. Disons que l'administration reste l'administration. Nous sommes de la direction technique nationale. Nous nous occupons beaucoup plus de problèmes techniques. Ces problèmes concernent beaucoup plus les administratifs qui décident de combien ils peuvent payer les entraîneurs.

L'idéal serait de les (entraîneurs, NDLR) voir avec des gains qui puissent leur permettre de travailler dans de meilleures conditions. Maintenant, si l'administration nous pose des questions là-dessus, on répondrait. Mais, notre souhait est qu'ils soient payés de manière à ce qu'ils trouvent leur compte dans le travail qu'ils aiment faire. En plus, c'est motivant. Ça permet aussi de faire un travail en étant très motivé.


On a ouïe dire que certains anciens Lions indomptables comme vous se bousculent aux portillons de ces sélections nationales inférieures. Est-ce effectivement le cas?

C'est légitime qu'on postule à un poste. Si on laisse la porte ouverte pour que chacun dépose sa candidature, c'est normal.


Quelques noms...

Je n'ai pas à sortir des noms pour dire que tel personne postule à un poste de sélectionneur. Ce n'est pas de l'heure.


Qu'est ce qui à votre avis peut motiver un ancien Lion à venir prendre les rênes de la sélection nationale? Pour certains formés, et d'autres pas?

L'ambition est tout à fait logique. Chacun, quelque soit le cas, voudrait toujours aller le plus haut possible. Mais, sinon, je pense qu'on est clair. On voudrait que tout le monde soit formé. La logique voudrait que tout le monde soit formé pour entraîner dans Lions, quelque soit la catégorie. Et c'est une logique qu'il faudrait prendre en compte. Théoriquement, la possibilité de prendre un ancien Lion qui réunit une certaine expérience, et qui n'a pas suivi le cursus de formation, mais qui a fait des résultats avec un club, ça existe, ils (anciens Lions indomptables, NDLR) sont pris en compte, ils ne sont pas oubliés. Tous les anciens Lions qui sont dans l'entrainement qui aiment le football, qui aiment l'entrainement ou qui sont déjà en train d'entraîner ont été invités à prendre part au stage de d'équivalence que la CAF (Confédération africaine de football NDLR) avait lancé il y pas longtemps. Ceci dit, il y a des critères qui peuvent leur permettre de bénéficier des diplômes parce qu'il y en a là dedans qui n'en ont pas, de l'expérience qu'ils ont eue sur le terrain en tant qu'anciens joueurs internationaux. Mais, ceux qui entraînent et qui réalisent des résultats comme entraîneur sans diplômes. On a analysé leurs cas. Et ceux qui entraînent avec des diplômes, on a également analysé leurs cas. Je pense que tout le monde trouve son compte. Maintenant, tout dépend des résultats finaux, et de ce que la fédération et sa DTN veulent tirer de tous ces entraîneurs.


Pour sortir, quels est l'état des relations que la DTN entretient avec le staff de la sélection nationale fanion, et dont l’entraîneur Jean-Paul Akono, si tant est qu'il y a peu, Il était encore des vôtres?

C'est de très bonnes relations. Et c'est tout à fait normal. La DTN travaille à la base. Tout ce que nous faisons doit profiter à notre sélection nationale A. donc, il est tout à fait normal que les relations entre la DTN et le staff technique de l'équipe nationale soient des meilleures. Les différentes sélections des jeunes, toutes catégories confondues sont convergées vers la sélection A qui est l'aboutissement de tous ceci. Nous écoutons tous les entraîneurs qui se succèdent à la tête de l'équipe nationale, et on essaye d'apporter un élément de réponse à leurs désidératas. C'est-à-dire ce qu'ils aimeraient et attendent des joueurs à leur niveau, et savoir si à notre niveau nous pouvons préparer ça depuis la base. C'est tout ça qui doit être vu avec le staff technique de l'équipe nationale.


Plus de trois mois après son départ de la DTN, est-ce que Jean-Paul Akono manque à la structure?

Absolument! Il était important à son poste. On se complétait, et on continue à se compléter. Quand il était là et qu'on parlait football, on parlait le même langage. Bon, chacun avait une orientation qui était la sienne par rapport à son poste. Mais, seulement, tout convergeait vers le même résultat, celui de mettre en place une sélection nationale très efficace. Donc, je pense que, à ce niveau, il nous manque. Mais, pour le moment, il fait encore partie du staff de la Direction technique tant qu'il n'a pas encore signé de contrat direct avec la sélection nationale.



21/01/2013
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