Jean Baptiste Amvouna: «Les attaques contre la famille présidentielle sont un aveu que l'on n'a rien trouvé contre le président lui-même.»

Yaoundé, 10 Décembre 2012
© La Nouvelle

Le paradoxe camerounais: c'est parce que le président Biya a géré le Cameroun de façon républicaine en maintenant loin des affaires publiques sa famille que certains manipulateurs veulent à tout pris accuser sa famille (sa femme et son fils aîné).

En effet après toutes les investigations, tout le monde s'accorde sur le caractère légal des opérations effectuées par l'entreprise où figure le nom du fils du président. Mais au lieu d'abdiquer, nos «justiciers» invoquent l'éthique et la morale républicaine qui voudrait que le nom du fils du président ne soit présent dans aucune affaire, fut-elle légale. Alors nos manipulateurs placent ainsi le Cameroun en avance même par rapport aux démocraties occidentales. Quelle amusante contradiction? D’une part on rabaisse le Cameroun au rang de tyrannie avec une gestion opaque et patrimoniale, d'autre part les Camerounais ont des valeurs éthiques et morales les rendant si sensibles à la moindre évocation du nom d'un membre de la famille présidentielle dans des affaires légales.

Ce qui fait débat au Cameroun serait un non évènement partout ailleurs en Afrique, dans les pays que ces «ennemis de l'intérieur» disent en avance sur le Cameroun et où on voit pourtant des présidents nommant sans crainte les membres de leurs familles aux fonctions les plus élevées. Certains fils succédant même aux pères.

Parce que le président Biya a placé l'éthique et la morale républicaine au cœur de son mode de gouvernement, les Camerounais sont effectivement habitués à ne pas voir l'intrusion de la famille présidentielle dans les affaires publiques. C'est un acquis qui place notre pays au-dessus des pays africains où des pratiques peu républicaines ont régulièrement court.

En Occident même, la morale républicaine qu'on veut appliquer au président y est difficilement atteignable. Les Bush père et fils ont été présidents de la première puissance démocratique du monde. Le fils a d'ailleurs commencé sa carrière dans l'industrie du pétrole et il a fait partie du directoire d'une grande société de production cinématographique la «silver screen partners». Son vice-président durant les 2 mandats a été le secrétaire à la Défense de son père et a donc supervisé les opérations «just cause» au Panama et surtout «tempête au désert» en Irak en 1991. Mr Dick Cheney a dirigé de 1995 à 2000 la société Haliburton spécialisée dans l'industrie pétrolière, société qui a obtenu les plus gros contrats en 2003 en Irak. Toujours aux Etats-Unis, Mme Clinton s’est découverte une vocation politique tardive après le passage durant 8 ans de son mari à la maison Blanche et se retrouve aux côtes de Barack Obama au stratégique poste de secrétaire d'Etat. Leur fille suivra probablement l'exemple des célèbres Kennedy. Plus prés de nous, en France, on a vu 3 présidents passer avec à leurs cotés leurs enfants officiellement impliqués dans la gestion des affaires publique. Christophe Mitterrand géra les dossiers africains à l'Elysée sous le règne de son père. Claude Chirac géra la communication présidentielle ensuite, et Jean Sarkozy devint le vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine, département le plus riche de France, à 22 ans.

Ces exemples venus des pays démocratiques montrent que les activités économiques et politiques des familles présidentielles en Occident ne choquent personne tant qu'elles sont légales. Elles y sont légitimes dès lors qu'on accepte le principe républicain d'égalité de tous les citoyens en droits et en devoirs.

Au Cameroun, les attaques contre la famille présidentielle sont un aveu que l'on n'a rien trouvé contre le président lui-même. L'opération Épervier vise à stopper les gros détournements de fonds publics. Or les victimes ont intérêt à prouver que le président lui-même est coupable d'enrichissement personnel. Malgré les enquêtes de tous ces manipulateurs et de leurs ONG, Il n'y a aucun «bien mal acquis» par le président Biya. Même pas une chambre à son nom en Europe. Pas de comptes remplis de milliards non plus. Cette probité du chef de l'Etat est de nature à renforcer son alliance avec le peuple dans la lutte contre les détourneurs de fonds publics. Il faut donc tout faire pour casser ce soutien du peuple à l'opération Épervier qui vise à sacraliser l'argent public au service de l'intérêt général. Les effets attendus de cette tentative de diabolisation de la famille présidentielle sont aussi la disqualification de toute la majorité présidentielle et l'exclusion de tous ceux qui pourraient prétendre à la succession dans le camp du Rdpc. En effet, ceux-là sont préparés à poursuivre le travail d'assainissement de la gestion des affaires publiques. Or cette hypothèse n'arrange pas les personnalités condamnées par les tribunaux. D'où ces alliances d'intérêts avec les opposants historiques qui probablement leur promettent la liberté au détriment des intérêts du peuple.

Cette disqualification de la majorité présidentielle a un côté implicitement tribal. Les accusations contre la famille présidentielle visent ainsi à mouiller et à généraliser au niveau tribal la gestion des populations dites Bétis. Autant les vecteurs de communication qui accusent la famille présidentielle sont muets sur les énormes détournements des personnalités proches d'eux; autant ils diffusent des informations sur la famille du président juste pour nuire. Il y a donc une véritable organisation visant à diaboliser l'ensemble ethnique proche du régime, ce d'autant plus que la famille (belle-famille incluse) présidentielle y joue et y jouera un rôle important pour la succession.

Le surtitre et le titre sont de la rédaction.

Jean Baptiste Amvouna (Correspondance)




11/12/2012
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