Invitation,La Grande Palabre: Quel leadership pour la refondation du Cameroun?

Invitation,La Grande Palabre: Quel leadership pour la refondation du Cameroun?

Grande Palabre:Camer.be« Le leadership est un mélange de bravoure et d'humilité, d'audace et de capacité d'anticipation. La conduite des affaires publiques ou privées exige du leadership une capacité d'influencer de nombreuses personnes en leur offrant un but commun à poursuivre, une direction à prendre ensemble et de bonnes raisons argumentées qui les amènent à y adhérer en toute confiance quand la mission lui est confiée ou la nécessité lui est imposée de travailler à l'amélioration de la situation collective de l'organisation ou du pays. Le leader, pour être effectif, c'est-à-dire pour avoir de l'effet, doit avoir confiance en lui-même et inspirer confiance aux autres. Ceux qui se laissent diriger par lui doivent avoir réellement confiance en ses capacités, à son caractère et à l'éthique qui fonde son engagement. », Mamadou Koulibaly

A l’occasion de la 11e édition de La Grande Palabre, le groupe Samory, éditeur de Germinal et Harmattan Cameroun, organisent une réflexion (conférence-débat) au Djeuga Palace, le jeudi 1er décembre 2011 à partir de 14 heures, sur le thème ci-dessus:

Contexte

L’État du Cameroun a été mal fondé. Cette mal-fondation, qui date au moins de 1472, époque où les Portugais arrivent sur les côtes du Cameroun et entrent dans ce territoire de l’Ifrikia encore inconnu des Européens, produit encore puissamment ses effet de nos jours. Il est établi que c’est le Royaume de Bell qui, en signant un traité de protectorat (même s’il semble que dans la version Duala du traité il n’était pas question d’un protectorat dans le sens européen, donc Allemand du terme !) avec le géographe, explorateur et aventurier allemand Nachtigal, envoyé spécial du Chancelier allemand Otto Von Bismarck, est l’artisan originel de cette mal-fondation. Il a en effet ouvert la porte à la ‘‘Bête immonde’’ qui ne s’est pas gêné pour entrer, dans la maison et y imposer sa loi. Jusqu’à ce jour, la ‘‘Bête’’ est dans nos murs et la maison se porte mal.

Le leadership Duala est donc être l’auteur originel de la mal-fondation du Cameroun, consécutive à sa grande naïveté politique. Cette naïveté politique semble demeurer à ce jour la marque de fabrique des leaders politiques camerounais de tous bords, notamment dans leurs rapports avec les puissances étrangères qu’ils considèrent toujours comme des ‘‘partenaires’’ ou des pays ‘‘amis et frères’’. Faut-il le rappeler à ce sujet: lorsque le prince Duala Manga Bell a contesté la lecture allemande de ce fameux traité, il a été tout simplement exécuté et remplacé. Depuis lors, le protectorat est alors devenu la colonie, qui par la suite a muté en territoire sous tutelle franco-britannique après la défaite militaire de l’Allemagne en 1918.

De nos jours, nous vivons sous le régime de la néocolonie impulsée par un leadership politique autochtone coopté par le leadership politique métropolitain et qui est plus soucieux de ses intérêts propres que de ceux des populations qu’il gouverne. C’est pour cette raison que ce leadership autochtone évitera soigneusement de toucher aux accords monétaires et aux accords de défense conclus avec la métropole, sous peine de subir le traitement réservé, à l’époque, à l’Upc-Rda et, plus récemment, au gouvernement de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.

La cuisante défaite de l’opposition, ou de ce qui en tient lieu, à la présidentielle de 2011 est révélatrice de l'incapacité chronique de l'opposition à élaborer un discours cohérent et mobilisateur, à créer un cadre de concertation pouvant lui permettre de régler des questions stratégiques et d'intérêt commun, de concevoir et de promouvoir des projets alternatifs crédibles, des approches politiques novatrices et efficaces. Bref d’une absence de leadership crédible pouvant impulser la refondation du Cameroun.

Cependant, comme nous le soutenions dans Germinal (n°030), nous ne pouvons pas nier le fait que le Cameroun, tout en ayant des hommes de talent, manque cruellement de leaders politiques et/ou d'opinion, d'éclaireurs pour la jeunesse et d'objecteurs de conscience pour la société. Notre Afrique en miniature attend avec de plus en plus d'impatience qu'émerge cette vague de leaders politiques visionnaires et nationalistes qui feront de ce pays ce que Nelson Mandela, Martin Luther King, Mohandras K. Gandhi, Mahathir Mohammed, Park Chung Hee et autres Lew Kuan Yew ont fait chacun pour le leur.

Dès lors, une question se pose à l’analyste: Quel leadership faudrait-il pour une refondation du Cameroun ? D’autant plus que, à quelques exceptions près, le sort ordinairement réservé aux différents leaderships nationalistes à travers le continent africain semble être tissé avec les cordes de la tragédie politique, sociale et même humanitaire. Les panélistes instruiront l’auditoire et le public camerounais sur les possibilités de solutions encore disponibles pouvant conduire à l’avènement d’un pouvoir politique nationaliste car plus soucieux des intérêts nationaux. D’aucuns disent que le problème camerounais vient d’un manque de leadership politique professionnel. D’autres prétendent que le Cameroun n’a pas un problème de leadership politique mais plutôt celui de l’absence d’une véritable Organisation politique professionnelle (Opp) capable de porter un leadership politique nationaliste à une victoire structurée et méthodique. Les tenants de cette dernière thèse soutiennent que les ressources politiques humaines ne font pas défaut au Cameroun. Mieux, ils affirment que c’est précisément le trop plein de leadership aux égos surdimensionnés qui serait à l’origine de la difficulté chronique de l’implémentation d’une véritable Machine politique démocratique et consensuelle, capable de traduire le mécontentement général des populations en une victoire électorale éclatante du nationalisme camerounais sur les égoïsmes élitistes.

Quel leadership pour la refondation du Cameroun?
Yaoundé, Djeuga Palace,
Lieu: Djeuga Palace
Date: 1er décembre 2011
Heure: 14 heures

Les panélistes apporteront leur éclairage sur les points suivants :

Les axes de la discussion

1. Leadership crédible ou Organisation politique professionnelle : qu’est-ce qui fait défaut dans le paysage politique camerounais ? (Mathias Eric Owona Nguini)
2. La majorité politique silencieuse : quels profils et quelles aspirations ? (Claude Abé)
3. Un leadership féminin peut-il faire la différence ? (Mme Dorothée Kom)
4. La solution peut-elle venir d’un leadership plus jeune ? (Alawadi)
5. Quelles stratégies pour l’implémentation d’une Opposition démocratique et consensuelle au Cameroun ? (Alain Fogué Tedom)
Modérateur : Jean-Bosco Talla
Contact : 77 31 48 98

© Correspondance : La Grande Palabre


27/11/2011
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