Investiture au sein du RDPC:Des guerres fratricides font imploser le parti

RDPC:Camer.beAu travers de sa politique de parachutage et de cooptations, le système d’investiture au sein du RDPC qui a montré ses limites lors des sénatoriales n’a pas fini d’effriter le parti. Selon des sources, à quelques jours de la clôture des dépôts de candidatures, plusieurs sons de cloche portent à croire que lors de ses élections législatives et municipales qui se profilent plusieurs militants « marqueront dans leur propre camp » sans que cela ne les émeuvent. Des défaites sanglantes sont en perspectives.

N’ayant pas été fier de la manière selon laquelle la sélection s’est déroulée pour coopter les sénateurs, la base du RDPC grogne et menace de voter « sanction ».

Une situation qui voit aujourd’hui retraités, ancien ministres, hommes d’affaires, etc. venir se mêler dans des batailles politiques qui ne disent pas leur noms. A l’état actuel, il y a de fortes chances que même lorsque le consensus est établi et qu’une liste commune est élaborée, le mode de sélection du chef de l’exécutif communal ressemblera à une bataille rangée où engueulades et injures publiques ne pourraient manquées.

Dans le Haut-nkam, sans nier le fait que Kwemo, l’ancien député SDF et actuel président de l’UMS, soit en ballotage défavorable, nos sources nous ont rapporté que la liste proposée par le Maire de Bakou, Wantou Siantou Lucien, a été purement rejetée. En lice celles de Bernard Sindeu et Seme Noungon se sont « crêpées le chignon » tout au long de ces jours. Selon les mêmes sources, les arguments rapportés par le camp de SEME Noungon font état de ce que Sindeu Bernard ne pourrait représenter le parti compte tenu de ses frasques perpétrées « sur la tête » des militants qui n’oublieront jamais l’escroquerie grossière de Sindeu à leur encontre. En effet, l’ancien ministre, après avoir été débarqué par un décret du chef de l’Etat qui va le dessaisir de ses fonctions, ira demander aux militants de cotiser pour la réfection de la maison du parti de Bafang. Ceux-ci s’étant exécutés, le ministre Sindeu utilisera cet argent pour se refaire une santé financière. Cet acte qui ne milite pas, à n’en point douter, en faveur de Sindeu pourrait accélérer son élimination de la course. Encore que son adversaire, Seme Noungon le qualifierait de « pédé » ! Mohamadou Bayero Fadil, président de la commission régional des investitures des candidats du RDPC, va-t-il se coucher sur le « gombo » malgré son opulence ?

Dans le Koung-khi, contre toutes les règles du parti, Victor Fotso voudrait dicter sa loi. Préférant la candidature à la députation d’Albert Kouinche à celle de Calvin Foinding, la milliardaire de Bandjoun voudrait créer l’incident au sein du parti qui n’en a pas besoin de ce côté tant sa fortune impose l’alignement.

Dans le Ndé, les listes conduites par les deux députés sortants Feutheu Claude (Parisien) et Ketcha Jean (Ketch) ont été purement rejetées. La hiérarchie du parti de ce côté ayant estimé que l’heure était au renouvellement de la classe dirigeante.A Bangangté, loin d’avoir baissé les bras, les adversaires de Célestine Ketcha Courtes ont déclaré à la commission communale que celle-ci ne devrait plus briguer un mandat. La raison étant toute simple pour eux, son défaut de nationalité camerounaise. En effet, selon eux, sur l’acte de naissance l’ancien Maire de Bangangté elle serait né en France et la loi française de ce tems octroyait de façon automatique la nationalité à tous ceux là qui naissaient sur leurs terres. Est-ce le cas ? Celestine Ketcha est-elle française ? Comment a-t-elle pu briguer un mandat sans que ce bémol ne soit apporté jadis ? Autant de questionnement qui devrait être pris en compte dans la sélection prochaine de ce côté qui se bute déjà à l’élaboration d’une liste consensuelle.

Dans l’océan et particulièrement à Lolodorf, Nguiamba Nloutsiri va peut-être payer le prix de sa mauvaise gouvernance décriée depuis des lustres par une population exacerbée. Etant challenger au sein du parti par une liste conduite par Mballa Mballa Félicien, l’ancien directeur général de la Camtel aura fort à faire. Déjà diminué par l’âge, on ne comprend pas cet acharnement à vouloir s’accrocher à une fonction qui devrait nécessiter une énergie conséquente pour gérer. Mais hélas ! le constat est amer. Aux dernières nouvelles, le Capitaine des douanes Mballa Mballa Félicien serait à Kribi dans l’attente de la validation de la liste définitive devant faire la compétition lors des élections municipales.

Dans la Mefou et Afamba, les Nvele sont décidés à boycotter le part des flammes si ces « flammes » ne militent pas en leur faveur. Selon nos recoupements, ils déclareraient à tout vent devoir voter pour le PDC de Louis Tobie Mbida, le fils d’André Marie Mbida, si l’ancien ministre Roger Melingui est encore choisi pour la députation dans leur département. Accusé d’égoïsme outrancier, le député en fin de mandat a été aperçu par une certaine presse en pleine tractation au palais des congrès avec certains cadres du parti des flammes. Cette même presse qui va commettre un article accusant l’ancien député de vouloir corrompre ces cadres du RDPC pour consolider sa place à l’hémicycle de Ngoa- Ekelle.

Dans le Nyong et So’o, arrondissement de Ngomedzap, la liste du maire en poste sera rejetée l’on se sait pas trop pourquoi alors que normalement elle devrait être privilégié pour être confrontée aux challengeurs afin de faire prôner la démocratie. Hélas !

Dans le Mfoundi, pour ce qui est de la députation, trois barons du RDPC voudraient imposer leur loi. Gilbert Tsimi Evouna, Laurent Serge Etoundi Ngoa et Rose Zang Nguele, selon une dénonciation du militant Guy Roland Essomba Ondoua arrivée en haut lieu ; ces barons concocteraient une liste de consensus selon eux à présenter le moment venu à la hiérarchie du parti. Cette liste qu’ils défendront bec et ongles n’entrerait pas en droite ligne avec les règles du parti qui voudraient qu’ils y aient symbiose avec la base dans le choix des candidats.

Le mécontentement au sein du RDPC est perceptible et général. L’investiture tant commandée par les cadres du RDPC démontre une fois de plus ses limites au regard des déchirures de tout bord dans le pays au sein de cette formation politique. Loin des regards et batailles internes, les autres partis politiques en lice sur l’ensemble du  territoire ne présenteraient pas cette triste figure de lutte d’intérêt. Prêt à affronter le mastodonte politique  RDPC, peut-être que la faveur des mécontentements issus de l’élaboration des listes leurs permettront de glaner quelques places  au « soleil ».  Just wait and See.

© Camer.be : Yannick Ebosse


15/07/2013
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