Inondations: Plus de 10 000 sinistrés abandonnés au Logone et Chari

DOUALA - 22 OCT. 2012
© Salomon KANKILI | Le Messager

Dix (10) quartiers inondés, une dizaine de villages sous les eaux. Les vagues folles menacent de rompre la digue de protection de la ville frontalière à Kousséri. Péril sur la résidence du préfet du Logone et Chari.

Il y a urgence ! Les eaux menacent d’engloutir Kousséri et les localités environnantes. Le chef-lieu du département du Logone et Chari est depuis trois (3) semaines le théâtre d’une catastrophe sans précédent. Une situation due à la montée du niveau des eaux du Logone ; pourtant les pluies se raréfient à travers l’Extrême-Nord. Comment expliquer ce phénomène (sur)naturel aux yeux des populations locales ? « Le Logone prend sa source dans l’Adamaoua, ici (Extrême-Nord) c’est vrai les pluies sont aux arrêts, mais dans la partie Sud notamment au niveau de l’Adamaoua, il continue de pleuvoir. Ce qui fait que les eaux qui évoluent depuis la Vina, le Mbéré et qui se jettent au Tchad dans le Logone prennent le temps d’arriver jusqu’ici quand il ne pleut plus. Et c’est ce qui explique un peu la remontée des eaux », explique Hara Daiti. Le coordonnateur de la Commission du bassin du Lac Tchad à Maroua s’exprimait sur les ondes de la radio nationale, Crtv.

Conséquences : la ville de Kousséri protégée par une digue à l’agonie est menacée d’engloutissement total. Dix (10) quartiers ont déjà le pied dans l’eau. Ce sont Madagascar I et II ; Krouang I et II ; Babou, Djambal Bar, Haoussa, Meinani, Garngouzo et Marouaré. En l’espace d’une semaine, le nombre des sinistrés (sans-abri) est passé de 1 500 à plus de 10 000 (y compris ceux des zones environnantes). De nombreux autres déplacés ont été enregistrés vers la fin de la semaine dernière (18-20 octobre 2012). Ce qui écœure, c’est leur situation de plus en plus dramatique. « Nous n’avons pas où dormir ; nos maisons se sont écroulées », se lamente un sinistré joint au téléphone.

En dehors des sans-abris, le bilan provisoire des dégâts enregistrés dans la ville commerciale fait état d’ouvrages d’art englouties (ce qui ne facilite pas la circulation inter-urbaine; près de 1 000 habitations écroulées ou envahies par les eaux). Chacun se débrouille comme il peut. Le risque de maladies plane.


10 villages dans l’eau


La situation n’est guère plus reluisante dans les arrondissements de Zina et Blangoua. Une dizaine de villages sont également sous l’emprise des eaux. L’absence des mesures adéquates poussent les populations au bricolage collectif. Des sacs très souvent bourrés de matières nocives sont jetés à l’eau près des habitations inondées et dans les rues. Pendant ce temps à Makari (et ses environs) où les populations redoutent des ravages plus considérables, l’on se prépare à la riposte. Des voies et moyens sont envisagés pour déjouer la trajectoire des eaux. En attendant l’appui conséquent du gouvernement, les autorités locales multiplient des réunions. L’éventualité de l’aménagement d’un camp de fortune aux sinistrés n’est pas écartée. Aux dernières nouvelles, une descente du Minatd, Réné Sadi, est prévue ce jour à Kousséri.


22/10/2012
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